Les Egyptiens fêtent leur succès au Maroc.
De notre envoyée spéciale —
Le complexe sportif Moulay Abdellah (Palais des sports) à Rabat (Maroc) a accueilli, les 22 et 23 février, l’une des plus spectaculaires compétitions de taekwondo, soit les éliminatoires africaines de taekwondo, qualificatives aux Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020 pour les 2 premiers taekwondoïstes de chaque catégorie de poids. L’organisation était éblouissante avec tous les équipements d’un tournoi de haut niveau tel le Grand Prix : un écran géant, un tatami au-dessus de la terre, deux portes pour l’entrée des athlètes selon les couleurs de leur Hugo (rouge et bleu), de la musique pleine d’enthousiasme et de l’éclairage concentré sur les athlètes qui jouent. Le Maroc a organisé une compétition sans faute. « Les Marocains ont excellé sur eux-mêmes avec cette organisation éblouissante. De plus les résultats encore étaient excellents pour le continent africain, puisque 10 différents pays ont validé leurs tickets pour les JO de Tokyo qui auront lieu l’été prochain ». L’Ethiopie ira aux JO pour la première fois de son histoire et le Kenya est retourné aux Jeux après 12 années d’absence. « Le continent africain sera présent à Tokyo avec 19 athlètes, 16 qualifiés à travers ces éliminatoires et 3 par le biais du classement olympique (2 pour la Côte d’Ivoire et un pour le Niger), soit un record », a déclaré Mohamed Shaaban, président du Comité des Jeux à la Fédération mondiale de taekwondo. De son côté, le président de la Confédération africaine, Ahmed Fouly, a dit : « Le Maroc honore le continent africain avec cette organisation parfaite, et je remercie Driss Hilali, président de la Fédération Royale marocaine de taekwondo pour ses efforts ».
Les pays qualifiés sont : l’Egypte (4 tickets), le Maroc (3 tickets), Côte d’Ivoire (2 tickets à travers ces éliminatoires et 2 autres par le biais du classement olympique), le Niger (un ticket par ces éliminatoires et un autre par le classement olympique, Mali, Kenya, Tunisie, Gabon, Ethiopie et Nigeria (avec un seul ticket).
Côté égyptien, les taekwondoïstes ont réalisé une performance parfaite en se qualifiant pour les JO avec le maximum quota, soit 4 athlètes (2 hommes et 2 dames). Les lauréats égyptiens sont Abdelrahman Wael (-68 kg) et Seif Eissa (-80 kg) chez les hommes ; et Nour Hussein (-49 kg) et Hedaya Malak (-67 kg) chez les dames. L’équipe est conduite par le nouveau directeur technique, le Mexicain Oscar Salazar, et les entraîneurs Ousama El Sayed et Mohamed Magdy. « Je suis très fier de la performance de mes taekwondoïstes, ils ont réalisé une grande surprise malgré la concurrence féroce », souligne Amr Sélim, président de la Fédération égyptienne.
Parcours difficile
La concurrence pour les tickets olympique n’était pourtant pas facile avec la présence de 32 pays, soit un nombre record. Abdelrahman Wael a commencé son trajet à partir des 8es de finales en écrasant Saneliso Masuku (Swaziland) avec une grande différence (21-0). Puis il a battu en quarts de finale Ibrahim Maiga (Burkina Faso) 3-0. En demi-finales, le match qualificatif pour les JO, l’Egyptien a battu l’Ethiopien fort Tariku Girma 9-3. Pour son compatriote Seif Eissa, l’Egyptien le meilleur classé et qui était sur le point de se qualifier pour les JO à travers le classement olympique, le parcours était plus difficile malgré le petit nombre d’athlètes de sa catégorie de -80 kg (9 athlètes). Eissa a commencé son parcours en battant en quart de finale Ernesto Samotshodzo (Botswana) sur le score de 17-9. Le match décisif pour la qualification était très difficile sur le plan moral, car c’était contre le champion tunisien Firas Katousi qui a battu Eissa l’année dernière à deux reprises, une lors des Mondiaux de Manchester et une autre lors des Jeux africains du Maroc. Mais cette fois, Eissa a pris la revanche dans la compétition la plus importante et il l’a battu sur le score de 3-1 pour valider son ticket de qualification olympique.
Chez les dames, la jeune Nour Hussein avait un tirage au sort favorisé. En quarts de finale, elle a battu facilement Ida Kevine Bama (Burkina Faso) 9-0, puis elle a continué son élan en demi-finales en éliminant la Tunisienne Chaïmaa Toumi, médaillée de bronze aux Mondiaux juniors, sur le score de 12-4.
La vedette de l’équipe, Hedaya Malak, avait un seul match pour décrocher le ticket olympique, puisque sa catégorie de poids regroupe 5 taekwondoïstes seulement. Donc elle a décroché son ticket olympique après avoir battu en demi-finales la Kenyane Everlyn Aluoch Oloo sur le score de 11-2. « Je suis totalement heureuse, mais aussi je me suis reposée. La qualification olympique n’était pas difficile, mais le stress était très haut à cause de la blessure que j’ai subie juste avant la compétition, lors du dernier stage de préparation au Mexique. Les JO de Tokyo seront mes 3es Jeux après Londres 2012 et Rio 2016. Mais les prochains Jeux seront totalement différents, car je les disputerai après avoir remporté une médaille de bronze à Rio, ce qui représente une grande responsabilité. En fait, mon niveau a connu un grand progrès grâce au camp de préparation effectué durant les deux dernières années avec la sélection de Serbie sous la houlette du directeur technique légendaire Dragan Jovic, puis le nouveau directeur technique de l’équipe égyptienne vient pour ajouter les dernières touches », déclare la jeune Egyptienne avant d’ajouter : « Nous avons réalisé la mission la plus facile. Aujourd’hui, nous devrons travailler avec plus de concentration pour être fin prêts lors des JO de Tokyo ».
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