Les boxeurs égyptiens travaillent d’arrache-pied depuis le début de l’année pour se préparer au rendez-vous majeur de la saison, les Championnats d’Afrique de boxe, passage obligé pour se qualifier aux JO de Tokyo 2020. La compétition, qui se tiendra à Dakar au Sénégal du 20 au 29 février, regroupera les meilleurs boxeurs des 54 pays africains. Environ 350 athlètes sont attendus, répartis en 13 catégories, dont 8 chez les hommes et 5 chez les femmes.
Ce tournoi revêt une importance particulière pour les boxeurs égyptiens, car il est qualificatif pour les JO de Tokyo 2020. Selon le système qualificatif imposé par la Fédération internationale de boxe, seuls les trois premiers boxeurs des catégories de poids de 52 kg, 57 kg, 63 kg, 69 kg et 75 kg partiront au Japon. Pour les poids de 91 kg et plus, seuls les deux premiers se qualifieront. L’Egypte participera avec 6 boxeurs, à savoir Mohamad Galal (52 kg), Sabri Gamal (57 kg), Omar Al-Awadi (69 kg), Ahmad Hossam (75 kg), Abdel-Rahmane Orabi (81 kg) et Youssry Rezq (+91 kg).
L’Egypte participe à ces championnats avec la ferme intention de remporter une des trois premières places dans chaque catégorie de poids pour composter son ticket olympique. « Mais cela ne sera pas facile, car le niveau des boxeurs africains a nettement progressé dans l’ensemble. Les boxeurs algériens, camerounais et congolais sont de très haut niveau. Mais l’Egypte possède toujours une chance de qualifier au moins 4 boxeurs parmi les 6 participants », explique Abdel-Aziz Ghoneim, président de la Fédération égyptienne de boxe. Selon le système en place, les boxeurs peuvent se qualifier au niveau continental au travers de ces éliminatoires africaines qualificatives. Mais ensuite, il reste une chance avec un tournoi mondial (mini-Championnat du monde) organisé du 13 au 24 mai 2020 à Paris et ouvert uniquement aux comités nationaux qui n’ont pas encore qualifié un athlète via les épreuves continentales.
Enfin, la qualification olympique pourra également se faire par le biais du classement mondial APB. « Notre but est de qualifier 4 boxeurs par le biais des éliminatoires africaines, soit le même nombre de boxeurs qualifiés aux JO de Rio 2016, car il serait très difficile de les qualifier à travers le Tournoi mondial où la compétition est très forte », ajoute Abdel-Aziz.
Pour se donner toutes les chances de briller lors de ces Championnats africains, les boxeurs égyptiens suivent un plan d’entraînement spécial depuis décembre 2019. La sélection a effectué un camp d’un mois en Azerbaïdjan et un autre de trois semaines à Cuba au mois de janvier. Ils s’entraînent actuellement au Centre olympique de Maadi, et ce, jusqu’à la compétition. « Ce stage de Cuba a été fructueux, car les boxeurs ont disputé des matchs avec les Cubains qui sont parmi les meilleurs du monde », confie Saïd Hassan, directeur technique de la sélection.
Le staff technique porte beaucoup d’espoir sur la star de la sélection, Abdel-Rahmane Orabi, le boxeur le plus âgé et le plus expérimenté de la sélection. Orabi, gravement blessé, a fait un très bon retour en 2018 sur la scène internationale en raflant une médaille d’or aux Jeux méditerranéens de Tarragona. Un beau retour pour ce sportif au riche palmarès, déjà médaillé plusieurs fois dans des compétitions internationales. En 2016, Orabi a raflé l’or et le titre du meilleur boxeur dans le cadre du tournoi des Gants d’or qui regroupe les meilleurs de chaque catégorie.
La sélection égyptienne avait été affectée par le départ, en 2017, d’une autre star de la sélection, Hossam Bakr. Ce boxeur, au riche palmarès au niveau africain et international, avait remporté une médaille de bronze aux Mondiaux 2015. Bakr avait été choisi plusieurs fois par la Fédération internationale de boxe pour disputer la Ligue professionnelle de boxe APB en raison de son bon classement mondial. Il avait été classé 7e aux JO de Rio 2016.
Aujourd’hui, la fédération doit compter sur 5 athlètes de la nouvelle génération, dont l’âge varie entre 18 et 22 ans. « La Fédération fait un travail de fond avec ces jeunes boxeurs depuis qu’ils sont cadets. L’objectif est de former une forte sélection seniors apte à faire des exploits, surtout que Abdel-Rahmane Orabi, le seul boxeur professionnel restant, est âgé de 31 ans et il arrêtera la compétition dans quelques années », ajoute Saïd Hassan.
Au début des années 2000, l’Egypte comptait parmi les meilleures nations du monde dans cette discipline avec Cuba et la Russie. Aux JO d’Athènes 2004, la sélection avait réalisé l’exploit de rentrer avec trois médailles olympiques, une d’argent et 2 de bronze. Depuis 2015, la fédération prépare la nouvelle génération pour prendre la relève et faire revivre l’âge d’or de la boxe égyptienne.
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