Médaillée de bronze aux JO 2016, Hedaya Malak vise la qualification olympique au Maroc.
Une centaine d’athlètes, venus de 32 pays, se retrouvent pour les éliminatoires africaines de Taekwondo, les 22 et 23 février, au Maroc, au palais des sports Moulay Abdelah à Rabat. Un événement important, car il signifie pour les deux premiers de chaque catégorie de poids la possibilité de s’envoler pour le Japon où se déroulent les prochains Jeux Olympiques (JO).
Et pour la première fois, des éliminatoires para-taekwondo se déroulent le 24 février. « Le choix du Maroc pour accueillir ces combats reflète la confiance et la reconnaissance de la Fédération africaine et mondiale envers notre pays, aguerri à l’organisation d’événements majeurs et qui sera ainsi le seul pays à abriter les qualifications préolympiques à deux reprises et cela est dû aux bonnes infrastructures marocaines », a déclaré Driss Hilali, président de la Fédération Royale Marocaine de Taekwondo (FRMTK), lors d’une conférence de presse.
L’Egypte disputera cet événement avec le quota maximum, soit 2 hommes et 2 dames : Abdelrahman Wael (-68 kg) et Seif Eissa (-80 kg) chez les hommes ; et Nour Hussein (-49 kg) et Hedaya Malak (-67 kg) chez les dames.
L’équipe est conduite par le nouveau directeur technique, le Mexicain Oscar Salazar, et les entraîneurs Ousama El Sayed et Mohamed Magdy. « Nos athlètes sont prêts pour la compétition », a assuré Amr Selim, président de la Fédération égyptienne de taekwondo, qui espère que les quatre athlètes égyptiens seront qualifiés aux JO.
Les taekwondïstes égyptiens suivent actuellement un stage d’entraînement en Egypte, après avoir été au Mexique en camp de préparation. Chacun d’eux a un beau palmarès. Abdelrahman Wael (-68 kg) occupe la 22e place au classement olympique et la 20e place au classement mondial. En 2019, il a remporté la médaille de bronze aux Jeux militaires, la médaille d’argent aux Jeux Africains (JA), la médaille de bronze à l’Open d’Egypte et la médaille d’argent à l’Open de Fujaïrah.
Son compatriote Seif Eissa est le meilleur taekwondoïste égyptien sur le plan international, il occupe la 7e place au classement olympique, soit le meilleur classement pour un Egyptien. L’année dernière, il a réalisé un parcours exceptionnel malgré une grave blessure au ligament croisé à la fin de l’année 2018. De retour au jeu dès juin 2019, il a commencé par remporter l’or à l’Open du Luxembourg, puis a enchaîné les médailles : le bronze en Coupe du Président de l’Océanie, l’or à l’Open d’Australie, l’argent aux Jeux universitaires, aux JA, au Grand Prix de Sofia et aux Jeux militaires, et enfin la 4e place en finale du Grand Prix à Moscou. Mais pour autant, la mission de l’Egyptien ne sera pas facile du fait de la présence de concurrents redoutables : le Marocain Ashraf Mahboubi, qui occupe la 23e place olympique et a le privilège de jouer à domicile, et le Tunisien Firas Katousi qui a battu l’Egyptien à deux reprises en 2019, lors des Mondiaux de Manchester et aux JA du Maroc. Seif Eissa occupe la 2e place africaine au classement olympique derrière l’Ivoirien Cisse Cheick Sallah, déjà qualifié pour les JO à travers le classement olympique qui offre des tickets pour les six premiers de chaque catégorie.
Chez les dames, la championne d’Afrique en titre, Nour Hussein, occupe la 22e place au classement olympique dans la catégorie -49 kg. En 2019, elle a remporté la médaille d’argent aux JA et la médaille d’argent aux Jeux militaires. Mais la jeune Egyptienne devra redoubler d’efforts pour battre la Marocaine Oumaima El Bouchti, 26e au classement olympique, et l’Ivoirienne Bouma Frimata Coulibaly, 27e au classement olympique. Il ne faut pas oublier la présence de la jeune Tunisienne Shaimaa El Toumi, médaillée de bronze aux Mondiaux juniors 2018.
Malak, star de l’équipe
Vient enfin la vedette de l’équipe égyptienne, Hedaya Malak, médaillée de bronze aux JO 2016, qui veut réitérer son exploit, mais dans une nouvelle catégorie. La star égyptienne a changé de catégorie de poids, passant de 57 à 67 kg depuis début 2018. Elle occupe actuellement la 13e place au classement olympique des -67 kg. Elle est donc la 2e Africaine derrière l’Ivoirienne Ruth Gbagbi, déjà qualifiée par le biais du classement olympique, puisqu’elle occupe la 1re place. Avec l’absence de l’Ivoirienne, la qualification olympique de la vedette égyptienne devrait donc être facile, malgré sa blessure au pied faite lors du dernier stage de préparation au Mexique. Hedaya Malak a réalisé un parcours exceptionnel en 2019, elle a remporté trois médailles d’or à l’Open de Chypre, à l’Open d’Egypte et aux JA, ainsi que 3 médailles de bronze à l’Open de Las Vegas, au Grand prix de Rome et aux Jeux militaires.
La championne égyptienne a nettement progressé ces deux dernières années, grâce au camp de préparation effectué avec la sélection de la Serbie sous la houlette du directeur technique légendaire Dragan Jovic.
Ainsi, les Egyptiens entrent dans une concurrence féroce pour les tickets olympiques aux éliminatoires africaines, puisque les pays africains ont beaucoup progressé en taekwondo. 3 athlètes africains ont déjà décroché leurs tickets olympiques à travers le classement olympique, à savoir les Ivoiriens Cissé Cheick Salah (-80 kg homme) et Ruth Gbagbi (-67 kg dame) et le Nigerien Issoufou Abdoul Razak (+80 kg homme). « Le taekwondo africain a réalisé beaucoup de progrès ces dernières années, grâce à nos efforts pour améliorer cette discipline dans le continent. Les pays africains ont réalisé un exploit lors des JO de Rio 2016 en remportant 5 médailles olympiques dont une d’or, une d’argent et 3 de bronze », conclut Ahmed Fouly, président de la Fédération africaine de taekwondo, qui espère réitérer la même performance.
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