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Zamalek super-champion !

Karim Farouk, Mercredi, 19 février 2020

En signant sa meilleure performance de la saison, Zamalek s’est imposé, vendredi, sur le score de 3-1, contre le double champion d’Afrique l’Espérance de Tunis. Le club cairote vient ainsi de remporter son quatrième titre de Supercoupe d’Afrique.

Zamalek super-champion !

L’heure était à la fête pour Zamalek, vendredi dernier, en Supercoupe d’Afrique au stade de Thani bin Jassim dans la capitale qatari, Doha. Opposés au champion d’Afrique de ces deux dernières éditions, l’Espérance de Tunis, les Blancs ont malmené une équipe très décevante du ténor tunisien 3-1 pour soulever leur quatrième titre de Supercoupe d’Afrique (1994, 1997, 2003 et 2020).

L’attaquant Youssef Ibrahim, dit « Obama », a ouvert le score sur une excellente tête dès la deuxième minute de jeu, tandis que l’ailier marocain Achraf Bencharki a été le héros de cette finale en signant un doublé aux 58e et 90e minutes, grâce à deux excellentes actions individuelles. Le milieu de l’Espérance Abdel-Raouf Benguit a marqué l’unique but de consolation sur penalty à la 54e minute du jeu.

« Je suis très fier de mes joueurs, car ce n’était pas facile de battre le champion d’Afrique lors de ces deux dernières années. L’Espérance est une équipe très puissante, mais nous avons montré une performance exceptionnelle et l’on aurait pu marquer plus de buts, notamment en première période. Nous étions très calmes et confiants, surtout après leur but d’égalité et c’est pour cela que nous avons pu décrocher la victoire », a déclaré l’entraîneur français de Zamalek, Patrice Carteron.

Il est vrai que l’Espérance a été supérieure en termes de possession du ballon, mais sans résultat face au bloc bas de Zamalek. A l’exception d’une léthargie passagère du défenseur Mahmoud Hamdi « Al-Wench » qui a causé le penalty, les Blancs ont rarement été menacés par les Tunisiens. En revanche, les hommes de Carteron ont réussi à profiter des largesses défensives de l’Espérance et de l’incapacité de son milieu à organiser son jeu pour contrer les offensives de Zamalek. La combinaison entre le talent de Bencharki, la puissance de l’attaquant Mousatapha Mohamad et l’énergie de l’ailier Ahmad Al-Sayed a été dévastatrice pour les Sang et Or.

La vedette : Bencharki

L’attaquant marocain a confirmé sa valeur face à l’Espérance. Bencharki, 25 ans, était au coeur de la formation du Wydad de Casablanca, vainqueur de la Ligue d’Afrique en 2017. Mais après un court séjour au sein de l’équipe du ténor saoudien Hilal (2018-2019) où il n’a pas convaincu, il a décidé de relancer sa carrière à Zamalek depuis juillet dernier.

Bien que son immense talent n’ait jamais été mis en doute, Bencharki a peiné à se situer dans les différents schémas de l’ancien entraîneur serbe Milutin Sredojević « Micho » qui l’utilisait parfois dans l’axe et ou sur le flanc. Face à l’Espérance, Carteron l’a fait évoluer sur le couloir gauche, mais avec une plus grande liberté. De plus, cela lui a permis de percer dans la zone, dans un poste de milieu offensif, au lieu de se limiter à faire des parcours sur la ligne de touche. Par cette manoeuvre technique, le talent de Bencharki s’est exprimé pour complètement déstabiliser la défense tunisienne. Lors du second but de Zamalek, à la 58e minute, Bencharki a intercepté une mauvaise passe du milieu de terrain de l’équipe adverse pour avancer comme une flèche vers la zone et dribbler deux défenseurs avant d’envoyer un tir bien cadré hors de portée du gardien tunisien. Une nouvelle fois, à la 90e minute de jeu, il s’est lancé en profondeur pour intercepter une passe décisive du milieu Ferjani Sassi et placer un lob par-dessus le gardien pour tuer le match, avec plein de sang-froid. « Je suis très fier d’avoir remporté mon deuxième titre avec Zamalek (ndlr : Coupe d’Egypte en septembre 2019). Je suis très à l’aise ici et j’espère qu’après ce bon début d’année, on pourra remporter d’autres titres prochainement », s’est-il exprimé sur la chaîne du club.

L’exploit : Carteron

Avec ce sacre en Supercoupe d’Afrique, Carteron est devenu le premier entraîneur à remporter deux titres consécutifs avec des équipes différentes. En 2019, Carteron a mené le Raja, alors vainqueur de la Coupe de la Confédération aussi, au titre de Supercoupe et cela aux dépens, par ironie du sort, de l’Espérance de Tunis ! Il est devenu l’un des spécialistes du football africain, vu que c’est son troisième titre continental après avoir mené le TP Mazembe au tête de la Ligue d’Afrique en 2015.

Avec Ahli en 2018, il a réussi à mener l’équipe jusqu’en finale de la Ligue d’Afrique, bien que l’effectif était gravement réduit, avant de s’incliner face à l’Espérance 4-3, sur l’ensemble des deux matchs. Carteron n’est pas un fan du jeu de possession, mais plutôt du jeu direct et possède une grande expérience quant à la gestion de son équipe lors des compétitions africaines. Doté d’un grand réalisme, il dresse bien son bloc défensif sans se soucier que l’adversaire ait une supériorité de possession du ballon. Face à l’Espérance, les milieux Tareq Hamed et Ferjani Sassi et les ailiers Bencharki et Zizo se repliaient dans leur milieu pour fermer les espaces face aux Tunisiens qui ne parvenait pas à s’offrir de claires occasions. « Les joueurs étaient très concentrés et disciplinés. Aujourd’hui, nous allons célébrer cette victoire, mais il faut aussi tourner cette page, car nous allons disputer la Supercoupe d’Egypte dans quelques jours », a-t-il dit. En effet, cette 17e édition de la Supercoupe d’Egypte, à Abu-Dhabi, aura lieu sur fond de retrouvailles vu que Carteron affrontera son ancienne équipe, Ahli. Cette soirée du jeudi 20 février s’annonce prometteuse entre le super-champion d’Afrique et Ahli, qui écrase la concurrence au niveau local.

Palmarès

1993 : A. Sport (C-Iv)-Wydad (Mar) 2-2 (5-3 t.a.b.)

1994 : Zamalek (Egy)-Ahli (Egy) 1-0

1995 : Espérance (Tun)-Motema Pembe (Zaï) 3-0

1996 : Orlando Pirates (Afs)-JS Kabylie (Alg) 1-0

1997 : Zamalek (Egy)-Moqaouloun 0-0 (4-2 t.a.b.)

1998 : Etoile (Tun)-Raja (Mar) 2-2 (4-2 t.a.b.)

1999 : ASEC (C-Iv)-Espérance (Tun) 3-1

2000 : Raja (Mar)-Africa Sport (C-Iv) 2-0

2001 : Hearts of Oak (Gha)-Zamalek (Egy) 2-0

2002 : Ahli (Egy)-Kaizer Chiefs (Afs) 4-1

2003 : Zamalek (Egy)-Wydad (Mar) 3-1

2004 : Enyimba (Ngr)-Etoile (Tun) 1-0

2005 : Enyimba (Ngr)-Hearts of Oak (Gha) 2-0

2006 : Ahli (Egy)-FAR Rabat (Mar) 0-0 (4-2 t.a.b.)

2007 : Ahli (Egy)-Etoile (Tun) 0-0 (5-4 t.a.b.)

2008 : Etoile du Sahel (Tun) - Sfaxien (Tun) 2-1

2009 : Ahli (Egy) – Sfaxien (Tun) 2-1

2010 : TP Mazembe (RDC) – S. Malien (Mal) 2-0

2011 : TP Mazembe (RDC) – FUS (Mar) 0-0 (9-8 t.a.b.)

2012 : Fès (Mar) – Espérance (Tun) 1-1 (4-3 t.a.b.)

2013 : Ahli (Egy) – AC Léopards (Cgo) 2-1

2014 : Ahli (Egy) – Sfaxien (Tun) 3-2

2015 : ES Sétif (Alg) – Ahli (Egy) 1-1 (6-5 t.a.b.)

2016 : TP Mazembe (RDC) – Etoile (Tun) 2-1

2017 : Sundowns (Afs) – TP Mazembe (RDC) 1-0

2018 : Wydad (Mar) – TP Mazembe (RDC) 1-0

2019 : Raja (Mar) – Espérance (Tun) 2-1

2020 : Zamalek (Egy) – Espérance (Tun) 3-1

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