Faisant cavalier seul en championnat grâce à l’une de ses meilleures versions de l’histoire, Ahli peine par contre à imposer sa loi en Ligue d’Afrique. Les hommes de René Weiler sont deuxièmes de leur groupe avec 7 points, après quatre rencontres. Ils joueront leur survie lorsqu’ils accueilleront le solide leader du groupe, l’Etoile du Sahel (9 points), dimanche prochain, mais devront surtout éviter le pire lors de la sortie face au Hilal du Soudan, troisième du groupe avec 6 points, le 1er février.
Les Rouges se sont compliqués la vie après avoir concédé un nul au Zimbabwe face à Platinum (1-1), qui a alors décroché son premier point des matchs de poules. « Nous étions tous en colère après ce résultat. Nous avons joué notre plus mauvais match cette saison face à Platinum. On passe par une période difficile du fait de la succession des matchs. Cela prendra quelque temps, mais nous devons être décidés et remporter les matchs, même si le spectacle n’est pas beau pour le moment, afin d’éviter de nous trouver dans des situations compliquées », a dit le directeur de la section foot, Sayed Abdel-Hafiz, suite à la large victoire de l’équipe contre Tanta 5-0 en championnat, mercredi 15 janvier.
Weiler, embauché en septembre dernier, continue à révolutionner son équipe en réalisant une performance brillante au niveau local, après avoir remporté le maximum de 11 victoires, pour se situer confortablement en tête du classement, avec quatre points d’avance sur son dauphin Moqaouloun, qui a joué deux matchs de plus. L’équipe en est actuellement à sa troisième meilleure lancée de l’histoire, à quelques longueurs seulement du record de 17 victoires consécutives réalisées lors de la saison 2004-2005. Une domination totale, Ahli régale son public avec une moyenne de 3 buts par match et n’ayant encaissé que deux buts lors de ses 11 premières rencontres. Sans compter que l’équipe confisque toujours la balle à ses adversaires tout en maintenant un taux de possession qui dépasse la barre des 60 % à chaque match.
Niveau plus élevé
Les chiffres ne sont toutefois pas aussi impressionnants au niveau africain, puisqu’Ahli a récolté 7 points seulement après quatre matchs, marqué 5 buts et concédé 3 dans un groupe qui, pourtant, s’annonçait à sa portée. « Je ne veux pas avancer des excuses en raison des blessures et de l’enchaînement des matchs qui nous ont forcés à faire de nombreux changements. Mais le niveau en Ligue d’Afrique est beaucoup plus élevé qu’en championnat. On ne joue que contre des champions et donc, il est normal qu’on rencontre certaines difficultés. Mais cela ne veut pas dire qu’on n’a pas de problèmes, car on n’a pas mérité de gagner face à Platinum, surtout après une première période qui était très médiocre. Mais on va corriger nos erreurs et bien préparer le match contre l’Etoile. On n’a pas besoin de s’inquiéter », a expliqué Weiler.
L’allure infernale — deux matchs par semaine — pèse lourd sur le ténor cairote, après qu’il a perdu plusieurs de ses atouts pour de longues périodes en raison de graves blessures, comme le flamboyant ailier Ramadan Sobhi, absent depuis deux mois, le milieu moteur Hamdi Fathi (blessure au genou) et le défenseur Saad Samir (rupture du tendon d’Achille), qui vont manquer le reste de la saison, en plus des nombreuses blessures musculaires qui ont frappé la grande majorité des joueurs. Or, comme l’a précisé Weiler, il y a aussi un aspect technique à ne pas négliger. La tendance purement offensive du technicien suisse laisse la défense largement exposée face à des adversaires qui savent exploiter les espaces. Une lacune qui ne s’est pas manifestée au niveau local, vu la grande différence de niveau entre le champion en titre et ses rivaux.
Face au Hilal (2-1) lors de la dernière journée et à Ahli (1-0) lors de l’aller, l’Etoile a fait preuve d’un grand réalisme en exploitant ses minimes occasions, alors qu’il était dominé lors des deux matchs. Dimanche, l’équipe d’Ahli n’aura pas le luxe de laisser tomber d’autres points si elle veut poursuivre sa quête d’un neuvième titre de Ligue d’Afrique, hors de sa portée depuis 2013.
Et de 100 !
C’est officiel, Abdallah Al-Saïd a rejoint la légende des joueurs ayant marqué 100 buts en Championnat national. Sa dernière perle était face à l’Ittihad d’Alexandrie (1-1) jeudi dernier lorsqu’il a marqué le but d’égalité de son équipe Pyramids FC d’un corner direct. Il y avait d’abord une polémique, car le but était considéré comme celui du gardien dans son propre camp avant que l’arbitre Ibrahim Nour Eddin ne le lui attribue en fin de compte. Il lui a fallu 321 matchs étalés sur 17 saisons et trois clubs (Ismaïli, Ahli et Pyramids FC) pour réaliser son exploit et devenir le neuvième joueur à porter cette étiquette.Le registre d’or comprend Hassan Al-Chazli (173 buts), Hossam Hassan (168 buts), Al-Sayed Al-Dezoui (127 buts), Moustapha Riyad (122 buts), Mahmoud Al-Khatib (109 buts), Ahmad Al-Kas (107 buts), Mohamad Abou-Treika (106 buts) et Gamal Abdel-Hamid (101 buts).
Buteur mais aussi passeur, Al-Saïd a signé 65 passes décisives en championnat pour devenir le deuxième meneur seulement à intégrer cette liste suite au légendaire chef d’orchestre d’Ahli, Abou-Treika. « Al-Saïd est un joueur très particulier. Il est vraiment rare de trouver un meneur de jeu qui marque tant de buts. Il vit pour le football et possède une très grande personnalité. A 34 ans, il est perçu comme le meilleur joueur d’Egypte », a déclaré Hazem Emam, ancienne gloire de Zamalek et des Pharaons.
Alors que la grande majorité des joueurs sont éclipsés à cet âge, le meneur de Pyramids FC est au sommet de son art et conserve le statut du classique numéro 10, irremplaçable que ce soit en club ou en sélection d’Egypte.
Combinant talent et caractère, Al-Saïd continuera de marquer et aura ainsi l’occasion de grimper quelques échelons dans ce classement prestigieux des meilleurs buteurs de l’histoire du football égyptien.
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