Après la suspension de l'Egypte, le médaillé de bronze olympique, Mohamed Ehab, a arrêté la compétition.
Les haltérophiles égyptiens ne participeront pas aux prochains Jeux olympiques de Tokyo en 2020. Ainsi en a décidé le Tribunal Arbitral du Sport (TAS) qui a confirmé, mercredi dernier, la suspension pour deux ans de la Fédération égyptienne d’haltérophilie en raison de plusieurs cas de dopage.
Une série de sept contrôles antidopage positifs chez des jeunes haltérophiles lors des Championnats d’Afrique juniors en 2016 avait conduit à une suspension, en septembre, de la Fédération égyptienne pour 2 ans, ce qui l’avait privée des Championnats du monde à Pattaya (Thaïlande). Chaque fédération comptant en effet au moins 3 contrôles positifs sur une période d’un an encourt une suspension de 2 ans. La situation de l’Egypte est encore pire puisque le Comité olympique égyptien a déclaré que 6 haltérophiles égyptiens avaient obtenu des contrôles positifs lors des Jeux Africains (JA) qui ont eu lieu en août dernier au Maroc. Il s’agit de Sara Samir, médaillée de bronze aux JO 2016 et plusieurs fois médaillée aux Mondiaux seniors et juniors, Samar Habashi, Salma Farag, Abdelrahman Elsayed, Mostapha Mansour et un autre haltérophile dont l’identité n’a pas été révélée. Ils sont tous médaillés aux JA. « Les responsables de la Fédération égyptienne ont détruit notre avenir, c’est leur responsabilité avec ce grand nombre de cas de dopage. J’espère que le pays punira ceux qui ont détruit une génération complète », déclare Shaimaa Haridi, championne d’Afrique.
C’est un coup très dur pour l’Egypte où l’haltérophilie est un sport majeur. La discipline lui a rapporté 11 médailles olympiques, dont 5 d'or, sur un total de 31 médailles décrochées au cours de ses 22 participations aux JO. L’Egypte avait obtenu 2 médailles de bronze aux Jeux de Rio en 2016, grâce à Mohamed Mahmoud (-77 kg), également champion du monde, et à Sarah Ahmed chez les dames (-69 kg).
L’Egypte n’est malheureusement pas le seul pays touché par le fléau du dopage en haltérophilie. Inscrite au programme olympique depuis Athènes 1896, cette discipline manque de notoriété et souffre de nombreuses affaires de dopage. Beaucoup d’athlètes avaient déjà été suspendus a posteriori, suite aux Jeux de Pékin 2008 et de Londres 2012. Mais depuis, la Fédération internationale a fait un énorme travail et repris les choses en main avec le soutien du Comité International Olympique (CIO) qui, malgré tout, a maintenu la discipline au programme olympique pour 2024. Lors de la réunion du Comité exécutif de la Fédération internationale d’haltérophilie, qui s’est déroulée jeudi dernier, les membres du Comité exécutif ont approuvé les décisions du panel indépendant qui a suspendu l’Egypte, lors de la réunion de la Fédération internationale qui a confirmé qu’elle continuait sa lutte contre le dopage.
« Les cas de dopage ont mis fin à mon rêve de remporter une médaille d’or pour l’Egypte aux JO 2020. Je me prépare depuis des années pour monter sur le podium olympique. Mes coéquipiers et moi, nous avons senti que tous nos efforts n’avaient servi à rien. Cela a mis fin à une génération exceptionnelle de l’haltérophilie égyptienne. Les responsables du sport égyptien doivent traiter sérieusement ce problème pour ne pas détruire ce sport », s’est exprimé Mohamed Ehab, détenteur de 11 médailles, décrochées lors des 4 éditions consécutives des Championnats du monde seniors, et médaillé de bronze aux JO 2016. Ce drenier a arrêté le jeu suite à la suspension de l'Egypte.
Les mots d’Ehab posent une question très importante : Comment traiter cette situation pour ne pas détruire la discipline en Egypte ? Malgré cette suspension de 2 ans, il faut que le pays continue à porter un intérêt aux jeunes haltérophiles égyptiens pour qu’ils soient prêts après ces 2 années. « Le ministère de la Jeunesse et du Sport soutient tous les haltérophiles égyptiens. Nous allons continuer à nous intéresser à ces jeunes, l’haltérophilie faisant partie des sports intégrés au projet de découverte de nouveaux talents », a affirmé Achraf Sobhi, ministre de la Jeunesse et du Sport, lors d’une réunion qui s’est tenue vendredi dernier avec Mohamed Ehab.
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