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Les jeunes Pharaons triomphent !

Karim Farouk, Mardi, 26 novembre 2019

La sélection d’Egypte a remporté le titre de la Coupe d’Afrique des -23 ans et a assuré sa qualification aux Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020. Un parcours sans faute qui reflète le collectif et le caractère de cette génération.

Les jeunes Pharaons triomphent !
(Photo : Reuters)

Cette coupe leur tendait les bras. Elle se jouait dans un Stade du Caire avec une ambiance folle animée par plus de 70 000 supporters, et les jeunes Pharaons l’ont soulevée. Cette génération en or, menée par un emblématique Ramadan Sobhi, est entrée dans la légende du football égyptien, vendredi dernier, après avoir remporté le titre de la Coupe d’Afrique des -23 ans pour la première fois de son histoire. A l’issue d’une finale pleine de suspense, les poulains de Chawqi Gharib ont pu se débarrasser d’une talentueuse équipe ivoirienne 2-1. Après un nul de 1-1 dans le temps réglementaire, ce fut au tour de Sobhi, capitaine de la sélection, d’enfiler à nouveau le costume de héros pour marquer le but du sacre à la 114e minute du jeu. Cette étoile est la cerise sur le gâteau après que l’objectif principal d’assurer la qualification aux Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020 avait été réalisé pour la première fois depuis Londres 2012. Une consolation qui vient quelques jours après la pâle figure montrée par les Pharaons seniors en début des qualifications à la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2021, dans la continuité de leur élimination surprise des 16es de finale de la CAN, disputée également à domicile en juin dernier.

« L’élimination de la sélection nationale de la Coupe d’Afrique, l’été dernier, nous a mis sous une grande pression. Nous voulions rendre heureux notre public. J’ai dit à mes coéquipiers que la qualification à Tokyo n’était pas assez et que nous n’avions d’autre choix que de remporter la Coupe surtout qu’elle se joue à domicile », a déclaré Sobhi après le match.

Bien sûr, ce titre des espoirs n’est à comparer ni aux rivalités acharnées au niveau seniors, ni à l’âge d’or des Pharaons, au cours duquel ils ont remporté un triplé inédit en CAN (2006, 2008 et 2010), mais cette victoire, riche en promesses, peut constituer un nouveau rebond pour le football égyptien qui cherche un nouvel élan.

Le facteur Gharib

Les espoirs sont sa spécialité. 18 ans après avoir réalisé le meilleur exploit du football égyptien en remportant la médaille de bronze du Championnat du monde des -20 ans en 2001, le sélectionneur Chawqi Gharib récidive avec cette belle victoire. « C’est quelqu’un qui sait bien gérer son groupe. Il est très proche des joueurs et leur donne une grande confiance. Il a pu surmonter beaucoup de difficultés, que ce soit au niveau du potentiel ou des blessures, pour assurer son objectif », a expliqué Haïtham Farouq, ancien défenseur d’Egypte. Gharib a installé un dispositif homogène et cohérent. Sa liste de 21 joueurs n’était pas à comparer à de plus gros effectifs comme celle de la Côte d’Ivoire, du Nigeria, du Ghana ou du Mali, qui sont majoritairement composés de joueurs évoluant en Europe. Il était même privé de deux de ses meilleurs éléments, à savoir le milieu d’Ahli Mohamad Mahmoud et l’attaquant de Moqaouloun Taher Mohamad Taher pour blessures, juste avant la compétition, sans compter le meneur de Somouha Nasser Maher, blessé lors des premières 15 minutes du match d’ouverture face au Mali. « J’avais de grands problèmes, car plusieurs joueurs ne jouent même pas avec leurs clubs en championnat. C’est pour cela que nous avons disputé un grand nombre de matchs amicaux pour les garder en forme. Nous avons travailler dur pour presque deux années et je suis très fier de tous les joueurs qui se sont donnés à 120 % », explique-t-il.

Critiqué au début pour son choix tactique d’évoluer selon un schéma de 3-4-3 tant abandonné par le football égyptien, l’ancien milieu de Ghazl Al-Mahalla et des Pharaons a trouvé l’équilibre nécessaire à son équipe. Une stratégie qui a permis à l’Egypte de dominer les couloirs, grâce à Ahmad Aboul-Fotouh (gauche) et Karim Al-Iraqi (droite), possédant plus de liberté offensive. Cela a largement permis à ce dernier d’ouvrir le score face à la Côte d’Ivoire, d’une frappe de l’intérieur de la surface. Des élans qui n’étaient pas risqués, vu que la zone défensive était couverte par la présence de 3 joueurs dans la charnière.

Un mental d’acier

Individuellement, ils n’étaient pas les meilleurs, physiquement, ils ont été au niveau, mais c’est surtout grâce à leur mental incroyable que ces jeunes Pharaons ont été sacrés champions d’Afrique. La bande de Ramadan Sobhi a surmonté un début difficile en battant le Mali 1-0, l’une des équipes les plus redoutables de la compétition, en match d’ouverture. Ensuite, ils ont réalisé une excellente remontée face au Ghana, après avoir été menés à deux reprises, pour s’imposer finalement 3-2 avant ensuite d’achever la phase de poule sur une belle victoire de 2-1 face au Cameroun.

A ce stade, le tournoi avait gagné en ampleur et les foules se précipitaient vers les gradins. « Au début, le public n’était pas intéressé, mais à mesure que nous progressions, le stade se remplissait et les fans nous donnaient une plus grande motivation », dit Sobhi. En demi-finale face à l’Afrique du Sud et devant plus de 70 000 supporters, ces jeunes joueurs ont surmonté cette énorme pression et décroché une victoire par trois buts en deuxième période face à une talentueuse équipe de Bafana Bafana qui a terminé médaillée de bronze pour aussi assurer sa qualification aux JO.

Face à la Côte d’Ivoire en finale, les Egyptiens sont apparus un peu fébriles derrière et de moins en moins dangereux, surtout en deuxième période. Mais c’est encore une fois leur caractère et leur détermination qui leur ont permis de prendre le dessus face à la puissance collective des Eléphants.

« Après que nous nous étions qualifiés en finale, nous étions soulagés, car ainsi, nous avions assuré notre billet pour Tokyo. Mais j’ai dit aux joueurs que les 100 millions d’Egyptiens et les 70 000 qui rempliront le stade n’accepteront rien de moins que le titre. Je n’ai jamais douté de la capacité de mes joueurs et même lorsque la Côte d’Ivoire a marqué le but d’égalité à quelques secondes de la fin, je leur ai dit de se calmer et de ne pas se précipiter vers l’attaque maintenant, car nous allions remporter le titre lors des prolongations », a expliqué Gharib, après le match.

Des jeunes qui promettent

L’Egypte avait eu des générations riches en individualités à l’image de Mohamad Yamani et Mohamad Chawqi en 2001, Amr Zaki, Emad Méteab, Hosni Abd-Rabbo et Ahmad Fathi en 2003, Mohamad Salah et Ahmad Hégazi en 2012 et cette « équipe de 97 » n’en fait pas défaut.

Le capitaine et meilleur joueur du tournoi, Ramadan Sobhi, est en pleine relance de sa carrière (voir page 21), et porte l’étiquette de grand espoir du football égyptien. L’attaquant de Zamalek Moustapha Mohamad, meilleur buteur du tournoi, est un monstre physique imposant dans la surface et pourra porter remède à ce poste en défaillance chez les Pharaons. Akram Tawfiq a été l’un des piliers de cette équipe en déployant un effort abondant au milieu de terrain pour casser les offensives adverses. Le meneur Ammar Hamdi, le défenseur Ahmad Ramadan et le gardien Mohamad Sobhi ont aussi été sélectionnés dans l’équipe type de la compétition. A quelques mois de la reprise des qualifications de la Coupe du monde 2022 et la CAN 2021, le sélectionneur des A, Hossam Al-Badri, a maintenant de nouvelles ressources pour combler ses lacunes.

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