Le feuilleton de l’été concernant le poste du sélectionneur national s’achève enfin. C’est officiel : Hossam Al-Badri, ancien entraîneur d’Ahli, a été nommé à la barre des Pharaons en tant que successeur du Mexicain Javier Aguirre. L’histoire durait déjà depuis plusieurs semaines quand le président Abdel-Fattah Al-Sissi avait annoncé sa préférence pour la nomination d’un entraîneur égyptien suite à la déconfiture de l’équipe nationale lors de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2019 (élimination dès les 8es de finale), qui s’est disputée en Egypte en juillet dernier.
Le comité provisoire chargé de la gestion des affaires du football égyptien avait annoncé en août une liste de cinq candidats pour le poste : le légendaire entraîneur des Pharaons, Hassan Chéhata, l’ancienne gloire de la sélection Hossam Hassan, l’ancien attaquant de Tottenham et Ajax, Ahmad Hossam « Mido », l’entraîneur de Masri, Ihab Galal, et Hossam Al-Badri. Galal semblait l’emporter, mais l’affaire a pris une nouvelle tournure après que les négociations ont échoué à la dernière minute en raison d’un désaccord concernant le staff technique.
« Je remercie Dieu pour cet honneur. Je promets de faire tout mon possible pour satisfaire notre grand public. L’égalité et la justice seront ma seule devise dans mon travail et mes choix. Je demande aux médias et à tout le monde de soutenir l’équipe nationale durant la prochaine période, où nous aurons des engagements importants », a déclaré Al-Badri (59 ans) suite à sa nomination le jeudi dernier.
Une biographie impressionnante
Ancien joueur d’Ahli dans les années 1980 et 90, Al-Badri compte 18 sélections avec les Pharaons. Il a débuté sa carrière d’entraîneur en 2001, lorsqu’il a été nommé dans le staff technique du légendaire entraîneur portugais des Rouges, Manuel José, qui a amassé une bagatelle de 20 titres, dont 4 trophées de Ligue d’Afrique en 2001, 2005, 2006 et 2008. « J’ai été chanceux de travailler avec José. Il m’a appris beaucoup de choses au niveau technique et au niveau de la gestion aussi. Ce sont d’importantes expériences que j’ai acquises avec le meilleur entraîneur de l’histoire du club », a dit Al-Badri, qui a accompagné son tuteur lors des trois aventures de ce dernier à la barre d’Ahli.
Promu au grand fauteuil lui-même en 2009, Al-Badri a bâti sa réputation avec Ahli en étant aux commandes à trois reprises, en 2009-2010, 2012-2013 et 2016-2018, lors desquelles il a remporté trois titres de Championnat et une Ligue d’Afrique, en 2012. Il a su développer un système de jeu solide et homogène, qui a garanti son succès avec le club. « Mon idée est d’avoir le ballon, donc d’en priver l’adversaire, d’élargir le jeu afin de créer des failles et d'attaquer par là. De même que d’assurer une transition rapide lorsqu’on coupe la balle pour pouvoir arriver au but adverse avec le moins de passes en contre-attaques », avait-il expliqué.
Al-Badri a aussi effectué des passages à Enppi, Ahli Tripoli et au Merrikh du Soudan, qu’il a mené au titre de champion en 2012. Son séjour avec la sélection olympique (2013-2015) demeure l’unique point à ternir sa biographie impressionnante. A l’époque, il possédait une équipe avec de nombreuses vedettes qui évoluaient déjà avec la sélection seniors, dont Ramadan Sobhi, Mahmoud Abdel-Moneim « Kahraba » et Mostafa Fathi, mais il a été complètement bousculé lors du Championnat d’Afrique des mois de 23 ans, en terminant à la dernière place du groupe et en ratant ainsi la qualification pour les Jeux olympiques 2016 de Rio.
Mésentente avec Ahli
Une source d’inquiétude qui a précédé la nomination d’Al-Badri à la barre des Pharaons était sa relation tendue avec Ahli et son public. En effet, bien qu’il ait mené l’équipe au titre du Championnat en 2018, son départ cette fois-ci a été perçu comme un divorce total. Al-Badri a été nommé PDG du nouveau club Pyramids FC, possédé par l’ancien ministre saoudien des Sports, Turki Al-Sheikh. Ce dernier s’était lancé dans une guerre des mots avec le conseil d’administration d’Ahli et aux yeux du public rouge, Pyramids FC est alors devenu un ennemi et Al-Badri un traître. Une énorme pression à gérer donc, face à un public qui est le plus grands du pays et l’un des plus grands au monde. Al-Badri espère que la nomination de Mohamad Barakat, l’une des vedettes d’Ahli dans ses années de gloire et l’un des joueurs les plus populaires du pays, dans le staff de la sélection permettra d’amortir les retombées de cette discorde.
Al-Badri a immédiatement commencé son travail en convoquant 5 joueurs évoluant à l’étranger pour le prochain camp de préparation début octobre. Mohamad Salah (Liverpool, Angleterre), Mahmoud Hassan « Trezeguet » (Aston Villa, Angleterre), Ahmad Hégazi (West Bromwich, Angleterre D2), Ahmad Hassan « Kouka » (Braga, Portugal) et Mohamad Al-Nenni seront présents pour le premier regroupement des Pharaons depuis la dernière CAN. Al-Badri a exclu des choix qui étaient réguliers lors de l’ère d’Aguirre, notamment le capitaine Ahmad Al-Mohammadi (Aston Villa, Angleterre), l’attaquant Amr Warda (AE Larisa, Grèce) et Ali Ghazal (agent libre). Il devra rendre sa liste complète de joueurs locaux dans quelques jours pour débuter sa préparation pour un match amical, dont l’adversaire n’a pas encore été annoncé, dans la période du 7 au 15 octobre. Des retrouvailles aux airs dramatiques, mais dont les débuts sont très importants, car ils permettront de construire une base pour le travail à accomplir.
Focus
Né le : 18 mars 1960 au Caire.
Poste de joueur : Défenseur.
Club : Ahli.
Sélection : 18 sélections.
Entraîneur
Clubs :
Ahli (2009-2010, 2012-2013, 2016-2018) ; Al-Merrikh, Soudan (2010-2011), Enppi (2011-2012), Ahli Tripoli, Libye (2013)
Sélections :
Egypte moins de 23 ans (2013-2015)
Egypte (2019- )
Palmarès
3 titres de Championnat en 2010, 2017 et 2018
1 Ligue d’Afrique en 2012
1 Coupe d’Egypte en 2017
1 titre de Championnat du Soudan en 2011.
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