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Farida Osman : Je veux conserver mes titres africains, mais sans penser aux records

Doaa Badr, Mardi, 20 août 2019

Après avoir remporté la médaille de bronze (50 m papillon) aux Mondiaux de natation en Corée du Sud en juillet, Farida Osman dispute, à partir de ce mercredi, les Jeux Africains (JA), qui se tiennent jusqu’au 31 août au Maroc. Entretien.

Farida Osman
(Photo : Reuters)

Al-Ahram Hebdo : Trois semaines après avoir décroché la médaille de bronze en 50 m papillon aux Championnats du monde de natation, vous disputez les Jeux Africains (JA). Comment vous y êtes-vous préparée ?

Farida Osman : Les Championnats du monde de la FINA (Fédération internationale de natation) se sont achevés le 28 juillet à Gwangju, en Corée du Sud, et les éliminatoires de la compétition de natation aux JA débutent mercredi 21 août. Donc, le temps entre les deux compétitions est très limité. J’ai pris quelques jours de repos avec ma famille et mes amis en Egypte, puis j’ai repris mes entraînements en Egypte. Je dois m’entraîner une fois par jour pour conserver mon niveau.

— Quel est votre but aux JA ?

— Je dispute ces Jeux sans pres­sion. Comme je l’ai dit, le moment de ces JA est très critique, car ils viennent juste après les Mondiaux, le méga-événement de la natation, où tous les nageurs doivent atteindre leur meilleur niveau. Aux JA, je dis­pute les 50 m et 100 m libre et papillon. Bien sûr je veux conserver mes titres africains, mais sans penser aux records.

Racontez-nous vos sentiments après avoir réalisé un nouvel exploit pour l’Egypte en décro­chant la 2e médaille mondiale pour le pays et pour vous ...

— En touchant le mur lors de la finale du 50 m papillon, j’ai dirigé mes yeux vers le board pour connaître ma position. J’étais très fatiguée, je ne m’attendais pas à une médaille, j’ai cru que j’étais 5e. Mais j’ai découvert que j’étais 3e et que j’avais décroché la médaille de bronze. En réalisant un temps de 25,47, j’ai remporté la médaille de bronze derrière Sarah Sjostrom (Suède), championne du monde de la distance pour la 3e fois de suite, avec un chrono de 25,02, et Ranomi Kromozidjojo (Pays-Bas), 2e avec 25,35. C’était le même podium qu’aux Mondiaux de Budapest 2017. Je suis très heureuse et très fière de cette médaille et de ma per­formance.

— A-t-il été facile ou difficile de rééditer l’exploit des Mondiaux 2017 ?

— Cela a été beaucoup plus diffi­cile. En 2017, personne n’imaginait que je pourrais décrocher une médaille, mais lors de la présente édition, les Egyptiens avaient de grands espoirs pour une 2e médaille, ce qui a été un lourd fardeau sur mes épaules. Toujours continuer sur la même lancée est beaucoup plus difficile que de réaliser un premier exploit. Mais heureusement, j’ai rendu les Egyptiens heureux en décrochant une 2e médaille aux Mondiaux. Il est à noter que c’est ma 4e finale consécutive en 50 m papillon aux Mondiaux. J’ai termi­né 7e aux Mondiaux de 2013, 5e en 2015, puis j’ai été médaillée de bronze en 2017 et 2019. Donc, j’ai prouvé mon niveau et ma progres­sion.

— La veille de la finale du 50 m papillon vous étiez malade, ce qui vous a obligée à renoncer à l’épreuve du 50 m libre …

— La veille de la finale du 50 m papillon (épreuve non olympique) et des éliminatoires du 50 m libre, j’étais très malade. J’ai eu le vertige et des vomissements, j’ai passé la nuit à l’hôpital du village sportif jusqu’à l’aube. Le lendemain, je me suis réveillée très fatiguée, j’ai souf­fert pour me lever. Comme les élimi­natoires du 50 m libre étaient à 10h, mes entraîneurs ont décidé de renon­cer à cette distance pour que je puisse me concentrer sur la finale du 50 m papillon. Avant la finale, j’avais de la fièvre et j’ai senti que j’étais faible dans l’eau.

— Comment évaluez-vous votre performance aux Mondiaux ?

Farida Osman
(Photo : AFP)

— Je suis très contente de ma médaille de bronze sur 50 m papillon, même si cela aurait été possible de faire mieux, mais la maladie a affec­té ma performance. En 100 m libre, j’ai battu le record d’Egypte en réali­sant un temps de 54,93 aux élimina­toires, terminant 28e de l’épreuve, ce qui représente une bonne perfor­mance pour moi sur cette distance. Ma plus mauvaise performance a été sur 100 m papillon. En terminant 17e avec un temps de 58,43, j’étais déçue, parce que je me suis entraînée toute la saison pour améliorer mon record sur 100 m papillon. Ce qui me rend triste surtout, c’est le fait de ne pas savoir où réside le problème.

— Après avoir obtenu votre diplôme à l’Université de Californie en 2017, vous avez continué à vous entraîner aux Etats-Unis. Pourquoi ?

— En 2013, j’ai commencé une nouvelle étape de ma vie. Après avoir obtenu mon bac d’une école améri­caine en Egypte, je me suis inscrite à l’Université Berkeley Californie (Cal). J’ai choisi cette université grâce à sa bonne réputation en natation et en études. Elle occupe la première place aux Championnats National Collegiate Athletic Association (NCAA), qui regroupent toutes les universités américaines. De plus, je connais bien l’entraîneur de l’équipe dames de l’université, Teri Mckeever. Durant mes études, cette dernière m’a aidée à atteindre ce niveau internatio­nal et à améliorer ma technique. Mon niveau a progressé grâce à l’entraîne­ment côte à côte avec l’élite mondiale, dont des nageuses de la sélection amé­ricaine, telles Missy Franklin, déten­trice de 5 médailles olympiques, et plusieurs médaillées olympiques telles Caitlin Leverenze, Dana Volmer, Natalie Coughlin et Nathan Adrian. Après mon diplôme, j’ai continué mes entraînements aux Etats-Unis, meilleure nation en natation, mais l’année dernière, j’ai changé d’entraî­neur.

— Pourquoi avez-vous changé votre entraîneur aux Etats-Unis ?

— En novembre 2018, j’ai quitté Cal, où j’ai passé presque 5 ans sous la houlette de Teri McKeever, et j’ai intégré Virginia Tech pour m’entraîner sous la houlette de Sergio Lopez. Il était temps pour moi de changer d’en­traîneur pour m’améliorer plus encore. Après avoir passé 5 ans avec le même entraîneur, j’avais besoin d’un peu de changement. En fait, cette décision a été très difficile pour moi. En Californie, j’avais une vie sociale, j’y ai beaucoup d’amis et j’ai de beaux souvenirs avec mes coéquipiers et, surtout, mon entraîneur. Mais il était temps d’effectuer un changement.

— Vous entendez-vous bien avec votre nouvel entraîneur ?

— Cela fait quelques mois seule­ment que j’ai commencé à m’entraî­ner avec Sergio. Je ne peux pas éva­luer mes résultats avec lui maintenant. J’ai réalisé de bonnes performances avec lui aux tournois disputés aux Etats-Unis, dont le Pro Swim Series (PSS). Avant les Mondiaux, j’ai effec­tué avec lui un stage de préparation à Bali, avant de me rendre en Corée du Sud.

— Quels sont vos projets d’ave­nir ?

— Après les JA, je vais retourner aux Etats-Unis et je vais commencer une nouvelle étape de préparation. Je dois effectuer une réunion avec Sergio et Albert, mes entraîneurs, afin de planifier mon programme jusqu’aux JO de Tokyo. Je dois me concentrer plus sur les 100 m papillon et 50 m libre. Mon premier objectif sera la qualification pour les JO en réalisant les temps qualificatifs. Mais mon rêve est de monter sur le podium olym­pique à Tokyo.

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