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La déception

Mohamad Mosselhi, Mardi, 30 juillet 2019

Les Pharaons ont été éliminés des 8es de finale de la CAN, suite à leur défaite 0-1 contre l’Afrique du Sud, samedi au Stade du Caire. Une débâcle à domicile qui a eu des conséquences sur la sélection, le cadre technique et la Fédération.

La déception
(Photo : Reuters)

Le rêve égyptien d’aller loin dans la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) qui se déroule actuellement en Egypte a tourné au cauchemar samedi. Et ce, après la défaite des Pharaons sur le score de 1-0, à l’occasion d’un match comptant pour les 8es de finale de la compétition continentale. Un but de l’attaquant de Sundowns Thembinkosi Lorch, à 5 minutes de la fin de la rencontre, a mis un terme au rêve égyptien dans un stade rempli de plus de 70 000 supporters, qui ont quitté les gradins choqués et les larmes aux yeux. Les Pharaons avaient pourtant fait un bon début de rencontre face à une équipe sud-africaine qui paraissait impressionnée par le grand nom de Mohamad Salah et la présence massive des supporters dans les gradins. Mais petit à petit, les Bafana Bafana ont réussi à se débarrasser de la pression et ont commencé à imposer leur rythme, menaçant les filets du gardien des Pharaons Mohamad Al-Chennawi à plusieurs reprises. La deuxième mi-temps n’a rien apporté de nouveau pour les Pharaons, qui n’ont pas réussi à percer la défense fragile sud-africaine à cause de leur manque de créativité, avant que Lorch ne marque le but de la victoire pour les Bafana Bafana.

L’élimination des Pharaons, même si elle est amère, était attendue, vu le niveau décevant de l’équipe nationale égyptienne lors des trois précédentes rencontres. Malgré un parcours sans faute au premier tour, les Pharaons n’ont pas convaincu lors de ces trois rencontres. A commencer par la rencontre d’ouverture contre le Zimbabwe, où ils ont remporté une victoire difficile,1-0. La performance de l’Egypte était vraiment inquiétante, de sorte que le défenseur de Zamalek Mahmoud Alaa a été désigné « homme de la rencontre ». Le cadre technique de la sélection a expliqué le niveau médiocre de l’équipe par la pression et par le fait que le niveau des hôtes lors de rencontres d’ouverture est toujours mitigé.

La situation n’a pas été meilleure face à la RD Congo. Malgré une victoire de 2 à 0, le poteau égyptien a tremblé à deux reprises. C’est contre l’Ouganda que la performance des Pharaons a été la moins bonne. L’équipe a beaucoup souffert lors de cette rencontre dominée par les Ougandais. Le résultat du match qui s’est achevé sur une victoire de 2 à 0 pour les Pharaons ne correspondait pas à leur performance. Les Pharaons doivent cette victoire au grand talent de Mohamad Salah, qui a fait la différence, et à Ahmad Al-Mohammadi, qui a confirmé la victoire. « Dans un grand événement comme celui de la CAN, la victoire est la seule chose qui compte », avait indiqué Al-Mohammadi. Et d’ajouter : « Notre parcours est plein de succès. On a remporté les 9 points possibles et l’on n’a pas pris de but lors de ces trois rencontres. Il faut parler de ce succès et non pas critiquer la sélection, surtout que je suis sûr que la performance de l’équipe va s’améliorer à partir du second tour ». Or, les Pharaons ont continué sur la même lancée contre l’Afrique du Sud et ils ont quitté la compétition tôt.

Pauvreté de l’effectif

La débâcle des Pharaons n’a pas constitué de véritable surprise. En effet, le niveau médiocre des Pharaons au premier tour a montré qu’ils n’étaient pas sur la bonne voie. Il est dû en grande partie à la pauvreté de l’effectif des Pharaons qui, à part Mohamad Salah, est vide de grandes stars. Ce dernier a d’ailleurs beaucoup souffert lors de cette CAN, surtout parce que les défenses adverses ont concentré leurs efforts pour l’arrêter. Malgré cela, il a réussi à marquer à deux reprises. Le gardien d’Ahli, Mohamad Al-Chennawi, était lui aussi parmi les joueurs qui ont réussi à s’exprimer dans cette CAN, en sauvant les Pharaons à plusieurs occasions. Le moteur de l’équipe Tareq Hamed est l’un des autres hommes forts de l’équipe nationale égyptienne, avec ses grands efforts en combattant seul au milieu de terrain, tout comme Mahmoud Hassan, dit « Trezeguet », pour qui c’était pourtant difficile de jouer seul sur le flanc gauche.

A part ce quatuor, les joueurs égyptiens sont d’un niveau ordinaire (voir page 11) et incapables de représenter l’équipe nationale dans un grand événement comme celui de la CAN. La touche des Pharaons, sans joueur véritablement capable de faire la différence, montre la pauvreté de l’effectif égyptien. « La majorité des joueurs de la sélection sont des joueurs ordinaires et leur place normale dans une autre équipe est sur la touche », indique Tareq Diab, ancienne star de Tunisie, en expliquant les raisons de la débâcle égyptienne. Cette pauvreté de l’effectif remet en question les choix d’Aguirre pour la CAN. L’entraîneur mexicain a tourné le dos à plusieurs joueurs, notamment au duo de Zamalek Abdallah Gomaa et Mahmoud Abdel-Moneim, dit « Kahraba », et à l’ailier d’Ahli Ramadan Sobhi. Selon Hazem Emam, ancien membre de la fédération et ancienne star de la sélection, les responsables de la fédération ont demandé à Aguirre de revoir ses choix avant la CAN, mais ce dernier était convaincu que les convoqués étaient ceux qui étaient capables d’appliquer ses tactiques.

Conséquences terribles

« Je suis très déçu de l’élimination de l’Egypte. Je suis le responsable de cette débâcle et je présente mes excuses à tous les Egyptiens pour cette défaite. Je suis fier de ce groupe de joueurs et j’insiste sur le fait qu’ils étaient les meilleurs à leur poste parmi les joueurs égyptiens », a déclaré Javier Aguirre, suite à la défaite contre l’Afrique du Sud. Celui-ci a perdu son poste 30 minutes après la fin de la rencontre, avant que Hany Abo Rida, président de la Fédération égyptienne de football, ne présente à son tour sa démission. Cette démission a été suivie par autres de la part des membres de la fédération, qui ont tous quitté leur poste. Une réaction normale, vu la grande déception pour le septuple champion d’Afrique, qui a réalisé sa plus mauvaise performance depuis celle de 2004, quand les Pharaons avaient quitté la compétition dès le premier tour, en Tunisie.L’avenir de la sélection reste à définir, vu que les Pharaons n’ont pas d’engagements pendant la prochaine période. Ce qui est clair, c’est que la sélection égyptienne a besoin d’une réforme complète.

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