80e mondial au classement de la Fifa du mois de juin, l’Ouganda a fait sensation en dominant la RD Congo, un adversaire qui le devance de 31 positions, 2-0, samedi dans son premier match de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Une victoire qui a mis fin à une longue traversée du désert qui a duré plus de 41 ans depuis sa victoire en demi-finales de l’édition de 1978 contre le Nigeria (2-1). C’était d’ailleurs sa meilleure performance de l’histoire que d’atteindre la finale de la CAN avant de succomber face au Ghana 2-0. Ce n’était pas un coup de hasard, ni une victoire clandestine car les Ougandais ont dominé tous les débats dans cette soirée-là.
Les chiffres parlent d’eux-mêmes : les hommes de Sébastien Desabre ont effectué 14 tirs, dont 7 cadrés, contre 8, dont 6 cadrés pour les Congolais, ils ont eu 9 corners contre 5 et ont pu marquer 2 buts sur deux coups de pied arrêtés par l’intermédiaire Patrick Kaddu (14e minute) et Emmanuel Okwi (48e minute). C’est vrai qu’ils ont laissé la possession du ballon aux Léopards congolais (52 %), mais ils ne se sont jamais trouvés menacés, bien au contraire, ils auraient pu afficher une plus large victoire s’ils avaient bien exploité les nombreuses chances qui se sont offertes à eux. « Nous avons eu un bon parcours lors des qualifications, donc, ce n’est pas une surprise. Nous n’avons rien fait d’exceptionnel aujourd’hui, nous avons juste gagné notre premier match et nous devons remporter d’autres afin de progresser. Notre objectif, c’est de nous qualifier au second tour », a dit l’entraîneur français de l’Ouganda, Sébastien Desabre.
Mais à part le succès qui les a mis en tête du groupe devant l’Egypte, le pays hôte, les Grues ougandaises ont fait une grande impression par la qualité du spectacle. Desabre, qui entraînait Ismaïli avant de prendre en charge l’Ouganda en janvier 2018, ne possède pas sous sa main une palette d’individualités à faire rêver, mais c’est le collectif qui a primé. L’équipe a montré une très grande discipline qui a étouffé les Congolais et contenu ses armes fatales comme Cédric Bakambu (Bejing Guan, Chine) et Yanick Bolasie (Everton, Angleterre). La formule est simple : une solide défense bien dressée devant le grand gardien et capitaine Denis Onyango, des milieux moteurs Mike Azira et Khalid Aucho qui cassent les attaques adverses avant qu’elles ne deviennent dangereuses et deux attaquants homogènes, Kaddu et Okwi, pour créer la menace.
Un joueur qui est sorti du lot : Farouk Miya. Le milieu de HNK Gorica (Croatie) est le chef d’orchestre qui dirige le tempo dans cette équipe. Spécialiste des coup de pied arrêtés, il a fait la différence en signant deux passes décisives l’un sur corner à Kaddu et l’autre d’un coup franc très bien centré à Okwi.
Mais malgré cette entrée en fanfare, Desabre garde les pieds sur terre. « Nous devons travailler dur car nous avons deux grands matchs contre le Zimbabwe et l’Egypte. Décrocher des points contre eux ne sera pas une mission facile. Nous avons un plan et nous savons que nous devons au moins avoir quatre points pour nous qualifier au second tour. A présent, nous n’avons que trois, je le sais et les joueurs le savent », a-t-il dit.
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