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Les Egyptiens de retour sur le tatami

Mirande Youssef, Mardi, 11 juin 2019

La sélection nationale de judo a bien entamé la saison en se classant 1re dans les compétitions hommes et 3e dans le tableau final lors des Championnats d’Afrique, fin avril à Cape Town (Afrique du Sud). Les judokas égyptiens signaient ainsi leur retour après plusieurs années de disette. Objectif : la qualification pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020.

Les Egyptiens de retour sur le tatami
Le champion d'Afrique Abdel Mawgoud vise à assurer le ticket olympique le plus tôt possible. (Photo : www.ijf.org)

C’est un bon début de saison pour la sélection égyptienne de judo. Elle a remporté la 3e place dans le tableau final des Championnats d’Afrique, qui se sont déroulés en Afrique du Sud fin avril, avec un total de 10 médailles, soit 3 d’or, 3 d’argent et 4 de bronze. L’Egypte s’est classée 1re de la compétition hommes, avec trois médailles d’or, devançant l’Algérie, 2 médailles d’or, et la Tunisie, une médaille d’or. Les 3 médailles d’or, ont été l’oeuvre de Mohamad Abdel Mawgoud (-66 kg), Mohamad Abdel Aal (-81 kg) et Hatem Abd El Akher (-90 kg). Quant à la star de la sélection, Ramadan Darwich (-100 kg), elle a participé à la compétition avec une blessure et a disputé un match très fort contre le judoka algérien Lyès Bouyacoub, remportant une médaille d’argent.

La sélection féminine a également réalisé un résultat satisfaisant grâce à la judokate Lamiaa Al Zenan (-57 kg), qui a remporté une médaille d’argent, et à Kariman Chafik (-78 kg), qui a décroché une médaille de bronze. En outre, l’Egypte s’est classée 3e dans la compétition par équipe. « Bien que l’Egypte se soit classée 1re dans la compétition masculine, elle a remporté la 3e place au tableau final, car elle n’a pas réussi à remporter l’or dans la compétition féminine, alors que l’Algérie et la Tunisie possèdent des sélections féminines très fortes. Elles se sont classées respectivement aux première et deuxième places », explique Yasser Abd El Akher, membre du conseil administratif de la fédération. Et d’ajouter : « Cette bonne performance est due à la bonne préparation pendant la saison 2018, où les judokas ont disputé un bon nombre de tournois et de stages de préparation, et ce, après une saison très sèche en 2017, pendant laquelle le niveau des judokas a connu une grande régression à cause de l’arrêt des activités sportives à la suite de la crise du dollar ».

La sélection a bien profité de ce tournoi pour continuer à engranger des points, qu’elle a commencé à collecter depuis 2018, pour la qualification aux JO de Tokyo 2020. A noter que depuis deux Olympiades, un nouveau système de classement a été mis en place, selon lequel les athlètes collectent des points à travers leur classement mondial, contrairement au passé, lorsque la qualification olympique se faisait à travers des éliminatoires continentales. Il s’agit aujourd’hui d’un classement par points collectés à travers les championnats officiels organisés par la Fédération internationale de judo. La qualification est nominative : un athlète au maximum par catégorie de poids pour chaque pays. Les 18 premiers athlètes de chaque catégorie au classement mondial olympique chez les hommes et chez les dames seront directement qualifiés. Puis chaque continent aura des places supplémentaires de qualification selon le classement mondial. Le continent africain aura ainsi droit à 24 places pour les 14 catégories de poids, soit 12 dans les 7 catégories hommes et 12 dans les 7 catégories dames. « Ce nouveau système a rendu la qualification plus difficile. Nos athlètes doivent poursuivre un long trajet plein de compétitions de très haut niveau, où la concurrence est très féroce », assure Sayed Abou Midane, nouveau directeur technique de la sélection depuis janvier 2019.

Une saison importante

Il s’agit donc d’une saison très importante, puisque les judokas doivent continuer à récolter les points. Pour être à la hauteur des grands défis prévus, la sélection entamera une période de préparation intensive. La sélection effectuera un camp en Croatie fin juin, suivi d’un stage de préparation à Montréal pour disputer le tournoi Grand Prix à Montréal en juillet prochain. « Les judokas effectueront ensuite un stage de préparation d’un mois au Japon pour se préparer au tournoi le plus important de la saison, à savoir les Championnats du monde au Japon, prévus en août prochain. Ces Mondiaux revêtent une importance majeure, car les 16 premiers judokas de cette compétition participeront au tournoi Masters, à travers lequel le judoka peut récolter 400 points pour chaque match disputé, contrairement aux autres compétitions, où les judokas ne récoltent que 200 points », explique Abou Midane.

La saison se terminera avec trois tournois Grand Schelem, au Brésil en octobre prochain, à Abu-Dhabi en novembre et au Japon en décembre. « Notre objectif est de qualifier entre 8 et 10 judokas, alors qu’aux JO de Rio 2016, l’Egypte a participé avec 5 judokas », indique Abou Midane. A noter que les 5 judokas, qui ont participé aux JO de Rio, ont tous été battus en 16es de finale, à part Ramadan Darwich, qui a atteint les quarts de finale.

Cette saison s’avère être plus stable, avec la nomination d’un nouveau conseil depuis 2018. Celui-ci a mis en place un programme pour préparer les deux prochaines saisons, assurer une bonne formation des judokas avant les JO et, surtout, rééditer les exploits du judo égyptien, qui a connu un grand recul durant les 7 dernières années. En effet, le judo faisait partie des disciplines phare de l’Egypte. Aux JO de Pékin en 2008, la seule médaille olympique égyptienne avait été décrochée par le judoka Hicham Mesbah. La discipline avait encore offert à l’Egypte de nombreuses médailles lors des Mondiaux 2007, 2009 et 2010. Mais depuis la médaille de bronze obtenue par Islam Al-Chahabi aux Mondiaux 2010, le judo égyptien a connu un fort recul. Celui-ci a commencé en 2011, la révolution ayant causé l’arrêt de plusieurs stages et tournois, sans compter les conflits internes au sein de la fédération. Une situation qui a affecté en profondeur le niveau de la sélection, à part quelques bonnes performances réalisées par le judoka le plus expérimenté de la sélection, Ramadan Darwich. « La saison 2019 sera plus fructueuse que la dernière. Le niveau et l’état physique des judokas sont excellents et ils peuvent récolter un grand nombre de points, leur permettant ainsi d’assurer leur qualification pour Tokyo 2020 », conclut Abou Midane.

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