Lorsque le moment de toucher la gloire est proche, la pression augmente et l’inquiétude règne chez les joueurs et le public. Face aux Marocains du RS Berkane, Zamalek n’a pas été au sommet de son art. Au sifflet final, c’est donc la grande fête, le soulagement. Les Blancs ont remporté la Coupe de la Confédération, dimanche au Stade de Borg Al-Arab, au bout d’une séance de tirs au but (5-3) après avoir mené en temps réglementaire 1-0 (même résultat qu’au match aller). Plus de 60000 spectateurs au stade, beaucoup aussi dans les cafés et les rues. Les supporters de Zamalek étaient là pour leur équipe, et étaient donc dans un état d’extase après cette précieuse victoire, qui a mis fin à une longue traversée du désert africain, qui a duré 16 années.
Ce ténor continental, qui compte 10 titres africains à son palmarès, dont 5 étoiles de champions d’Afrique, n’a pas récolté de récompenses depuis la Supercoupe en 2003. « C’était une soirée merveilleuse, je suis très heureux pour mes joueurs et nos supporters. C’était fantastique de jouer devant tout ce public. La rencontre était très intense, mais grâce à eux, nous avons pu remporter la coupe. Il était important de replacer ce géant à la place qu’il mérite », a dit l’entraîneur de Zamalek, Christian Gross, souriant, dans une scène rare, lors de la conférence de presse qui a suivi le match.
Le Suisse a raison. Zamalek a passé une première période difficile, n’arrivant pas à percer la défense de ses rivaux qui ont su gérer la pression. Mais s’inspirant du calme, dont leur entraîneur a la réputation, les hommes de Gross ont gardé leur sang-froid et la tête dans le match pour dominer les débats en deuxième période, jusqu’à réaliser un sans-faute lors de la séance de tirs au but.
La VAR a tranché
La technologie de l’assistance vidéo à l’arbitrage (VAR), utilisée en finales des compétitions africaines interclubs, a été décisive dans cette rencontre. L’arbitre éthiopien, Bamlak Weyesa, a eu recours à la VAR, pour siffler un penalty en faveur de Zamalek, suite à une main du capitaine Larbi Najji permettant au défenseur Mahmoud Alaa d’ouvrir le score à la 55e minute de la partie.
Puis, une fois encore, Weyesa a revu sur l’écran un coup de coude de Omar Namsaoui, porté à l’attaquant de Zamalek Mahmoud Abdel-Moneim « Kahraba », pour lui sortir immédiatement un carton rouge à la 88e minute. Et lors de la séance de tirs au but, il a ordonné la reprise d’un tir bloqué par le gardien de Zamalek, Mahmoud Abdel-Réhim « Guennech » sous prétexte d’avoir quitté la ligne de but. A la reprise, Ismaïl Moqadem a corrigé son erreur et concrétisé son tir. Pourtant, cette technologie ne cesse de susciter les controverses et est loin de faire l’unanimité. « La VAR ne cesse de compliquer les choses, et bien qu’il y ait plusieurs arbitres qui voient l’action sous plusieurs angles, on arrive toujours à des décisions étranges », a regretté le défenseur burkinabé du RS Berkane, Issoufou Dayo, lors de la conférence de presse. Le malheur des uns fait le bonheur des autres et Zamalek est sorti vainqueur de cette confrontation tendue et la hiérarchie a été respectée.
Les Blancs sont revenus de loin
Zamalek a surmonté plusieurs difficultés lors de ce match, en raison des absences notables de l’attaquant Omar Al-Saïd et le latéral droit tunisien Hamdi Nagguez, tous deux suspendus, ce qui a poussé Gross à déployer l’ailier Hamid Ahadad dans un rôle central et le défenseur central Mohamad Abdel-Ghani sur le flanc droit. Un choix judicieux, car Ahadad n’a cessé de tourmenter la défense marocaine tout au long des 90 minutes, tandis que Abdel-Ghani bloquait son couloir, meme si sa contribution offensive a laissé à désirer.
Pour comprendre la situation dans laquelle était Zamalek, il faut regarder bien avant ce match. Retour au mois de février. A l’issue de la 3e journée de la phase de poule, Zamalek n’avait accumulé que deux points seulement pour se retrouver au fond de son groupe suite à un nul à domicile face à Petro Atletico (1-1). Personne ne le voyait alors franchir ce palier. Mais ce n’était pas le cas dans les vestiaires. « On était tous confiants qu’on allait remporter le titre de la Coupe de la Confédération suite au but de Obama (Youssef Ibrahim) face à Petro à la 96e minute. C’était une édition très difficile et on a mérité notre victoire », a déclaré Ahmad Al-Sayed « Zizo », auteur du penalty vainqueur. Après ce début au ralenti, Zamalek a appuyé sur la pédale de l’accélérateur pour décrocher la tête du groupe, puis battre le Hassania d’Agadir (Maroc) en quarts de finale, l’Etoile du Sahel de la Tunisie en demi-finales, et finalement monter au sommet du podium face au RS Berkane.
Gross, qui fait sa première expérience en Afrique, a vite corrigé ses erreurs et a fait preuve d’un grand réalisme. Il a adopté des méthodes assez conservatives, pour grimper les échelons un à un. Il a remporté ses duels lors des phases éliminatoires, grâce à un solide dispositif défensif pour protéger un minuscule avantage à domicile: 1-0 face à H. d’Agadir sur l’ensemble des deux matchs et 1-0 face à l’Etoile sur l’ensemble des deux matchs. Et c’est ce qu’il a fait aussi en finale, même si ce n’était qu’un moment de faille, à la 95e minute, à Berkane pour garder le suspense jusqu’aux penalties. Mais comme on dit, une finale se gagne, elle ne se joue pas. « Aujourd’hui, on va célébrer la victoire avec notre public, mais notre saison n’est pas encore terminée. Demain, on doit recommencer à travailler pour atteindre le reste de nos objectifs », a terminé Gross.
Zamalek est en quête d’un triplé historique cette saison, car après la Coupe de la Confédération, l’équipe est au coude à coude avec Ahli pour le titre de championnat, et d’une victoire en demi-finales de la Coupe d’Egypte. Deux autres gloires à l’horizon .
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