En terminant 6e, Mohamed Farag a réalisé la meilleure performance égyptienne aux Mondiaux. (Photo : Ibrahim Milad)
Les Championnats du monde de Taekwondo s’achèvent tristement pour l’Egypte qui rentre bredouille de la compétition.
La Corée du Sud, la Chine et la Grande-Bretagne sont les pays les plus médaillés de ces Championnats mondiaux, pour lesquels Thomas Bach, président du Comité olympique international avait fait le déplacement. 975 athlètes venus de 150 pays, et une équipe de réfugiés se sont affrontés lors de cette compétition, qui s'est déroulée du 15 au 19 mai à Manchester, en Angleterre.
Les 10 taekwondoïstes égyptiens participants (6 hommes et 4 dames) n’ont remporté aucune médaille. La sélection égyptienne continue ainsi son jeûne des récompenses. Car la dernière médaille égyptienne aux Mondiaux avait été obtenue en 2013 par Hussein Sherif.
A Manchester, la meilleure performance égyptienne a été réalisée par le jeune taekwondoïste Mohamed Farag (-58 kg), âgé de 19 ans, qui a terminé 6e. Pour sa 2e participation aux Mondiaux, c’est un parcours exceptionnel. Dès le premier tour, il bat l’Israélien Bar Reuben (33-14), puis continue son élan en remportant son combat contre le Grec Eleftherlos Fakinos (34-14). Toujours en lice en 8es de finale, Mohamed Farag a créé la surprise contre l’Iranien Mohammad Hassan Palangafkan (10-9), avant de perdre malheureusement son match décisif en quarts de finale contre le Mexicain, Brandon Plaza Hernandez (20-40). Mais ce résultat est excellent pour ce jeune athlète qui, à tout juste 19 ans, possède déjà un palmarès riche. En 2014, il commence sa carrière internationale en décrochant le bronze aux Mondiaux cadets -14 ans et l’or aux Championnats arabes juniors, tout comme au tournoi de Jordanie l’année suivante. En 2015, il participe aussi aux Mondiaux juniors, avant d’être lancé dans le grand bain des seniors en 2017, à seulement 17 ans. Un an plus tard, il réalise un exploit en remportant la médaille d’or à l’Open d’Egypte et confirme ainsi son niveau en senior. A 19 ans, Farag a donc toute sa place en sélection nationale et possède toutes les qualités pour réaliser des exploits.
La vedette de l’équipe égyptienne, Hedaya Malak, avait bien débuté la compétition aux Mondiaux en battant la Grecque Ioanna Desylla aux 16es de finale de la catégorie de -62 kg. En perdant son match en 8es de finale contre la Française Magda Henin, conduite par Rosendo Alonso, ancien directeur technique de la sélection égyptienne, elle quitte plus tôt qu’espéré la compétition. Cependant, en disputant ses premiers Mondiaux dans la nouvelle catégorie de poids, Hedaya a prouvé qu’elle est sur la bonne voie, grâce notamment à une excellente préparation soutenue par ses sponsors. C’est la seule de l’équipe nationale à avoir pu s’entraîner avant la compétition dans ces bonnes conditions.
Après avoir changé sa catégorie de poids, passant de -57 kg à -67 kg, la médaillée de bronze aux Jeux Olympiques (JO) de Rio 2016 en 57 kg a entamé une nouvelle étape de sa carrière, dans le but d’améliorer son classement mondial et olympique. En juin 2018, elle a commencé un programme de préparation sous la houlette du directeur technique de la sélection serbe, Dragan Jovic.
Des athlètes mal préparés
A Manchester, à part le jeune Mohamed Farag, aucun des athlètes égyptiens n’a dépassé les 8es de finale, mais quelques athlètes ont toutefois réalisé de bonnes performances lors de ces Mondiaux. Comme Abdelrahman Wael (-68 kg) qui, après avoir remporté des matchs d’un très haut niveau, a été battu en 8es de finale par l’athlète légendaire Lee Dae-hoon, champion du monde 2017 et vice-champion olympique. Seif Eissa, gravement blessé avant la compétition, a été battu au premier tour. Et Mohamed Ayman, médaillé d’or à la Coupe du Président, s’est malheureusement blessé lors de son premier match.
Durant ces Mondiaux, le niveau de la plupart des Egyptiens n’était pas à la hauteur de la compétition. Plusieurs d’entre eux ont été battus par des athlètes africains, précisément des Marocains et des Tunisiens. Ceci est problématique pour la qualification aux JO de Tokyo 2020, car elle se fait via des éliminatoires africaines.
Il fallait sans doute s’y attendre, car la piètre performance égyptienne n’est que le fruit de la mauvaise préparation de l’équipe. Cette saison, la sélection nationale n’a disputé que 3 tournois internationaux, dont l’Open d’Egypte, la Coupe du Président et les Championnats arabes, et n’a effectué aucun stage à l’étranger. Quatre Egyptiens ont profité d’un camp de 18 jours en Corée du Sud, offert par l’ambassade coréenne, à savoir Abdelrahman Wael, Mohamed Farag, Nour Hussein et Rawan Refaei. Mais il reste encore du temps pour se préparer au mieux, puisque les éliminatoires pour les JO auront lieu en avril 2020.
Lien court: