Pour la première fois, la ville de Manchester en Angleterre accueille, du 15 au 19 mai, les Championnats du monde de taekwondo.
975 athlètes représentant 150 pays, plus une équipe de réfugiés, s’affronteront dans 16 catégories de poids (8 chez les hommes et 8 chez les dames) sur 7 tatamis.
Pour cette compétition, qui se déroule dans l’année préolympique, la concurrence s’annonce féroce entre ces taekwondoïstes, les meilleurs du monde, médaillés olympiques pour les uns et médaillés mondiaux pour les autres.
La Fédération mondiale de taekwondo, et surtout le comité des jeux, présidé par l’Egyptien Mohamad Chaaban, ne cesse de renouveler le jeu, afin de rendre ce sport beaucoup plus spectaculaire et attirer les fans.
Nouveau look de la salle, nouvelles couleurs, caméras, etc. Tout est pensé pour mettre en valeur la compétition et en faire un bel événement pour le public.
Dix taekwondoïstes (6 hommes et 4 dames) défendent les couleurs de l’Egypte : Moaz Nabil (-54 kg), Mohamad Farag (-58 kg), Abdelrahman Waël (-68 kg), Seif Eissa (-74 kg), Nour Hussein (-49 kg), Radwa Réda (-57 kg), Hedaya Malak (-62 kg) et Rawan Réfaï (-67 kg). Il faut noter qu’Ahmad Waël et Mohamad Ayman n’ont pas encore eu leur visa. L’équipe est dirigée par les entraîneurs Ossama Sayed, Mohamad Magdy et Tamer Salah qui a été désigné entraîneur pour Hedaya Malak et Radwa Réda par leur sponsor. Karim Chabana, membre du conseil d’administration, préside la délégation avec Amr Sélim, président de la Fédération, qui doit atteindre l’Assemblée générale de la Fédération mondiale. Durant ces Mondiaux, la vedette de l’Egypte, Hedaya Malak, dispute les élections du Comité des athlètes qui se déroule en marge de la compétition.
Une sélection en petite forme
Les 10 égyptiens disputent les Mondiaux avec l’espoir de remporter une médaille. Mais la mission ne sera pas facile, puisque les Mondiaux du taekwondo sont d’un niveau très élevé, étant donné que chaque athlète cherche à récolter des points pour se qualifier pour les Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020, et les Mondiaux classés de G12 offrent 120 points pour la médaille d’or. De plus, les Egyptiens ne paraissent pas en bonne forme vu la préparation insuffisante.
En vue de ces Mondiaux, l’équipe égyptienne n’a pas effectué de stage de préparation à l’étranger ; elle s’est contentée d’un stage au Centre olympique de Maadi. De plus, les Pharaons n’ont pas participé à un grand nombre de compétitions internationales comme par le passé, ce qui a affecté leur classement mondial.
Aujourd’hui, aucun Egyptien ne figure dans le top 10 du classement mondial, tandis que l’Egypte était l’une des grandes nations de cette discipline. Elle avait remporté 14 médailles, dont 2 d’or aux différentes éditions des Mondiaux. Lors des Mondiaux de Muju en 2017, 6 pharaons étaient dans le top 10, dont 3 dans le top 3. Cette saison, la sélection nationale a disputé trois tournois internationaux seulement, dont l’Open d’Egypte, la Coupe du président et les Championnats arabes, et n’a effectué aucun stage à l’étranger. Quatre Egyptiens ont profité d’un camp de 18 jours en Corée du Sud, offert par l’ambassade de Corée, ce sont Abdelrahman Wael, Mohamad Farag, Nour Hussein et Rawan Réfaï.
La vedette de l’équipe, Hedaya Malak, est la seule qui a joui d’une excellente préparation grâce à ses sponsors. Après avoir changé sa catégorie de poids, passant de -57 kg à -67 kg, la médaillée de bronze aux Jeux Olympiques de Rio 2016 en 57 kg a entamé une nouvelle étape de sa carrière, dans le but d’améliorer son classement mondial et olympique. En juin 2018, elle a commencé un programme de préparation sous la houlette du directeur technique de la sélection serbe, Dragan Jovic. Lors de l’Open d’Egypte, sa progression a été très visible. Le niveau de l’Egyptienne était clairement supérieur aux saisons passées, mais elle a subi une blessure qui l’a freinée dans son élan. « Le niveau de Hedaya Malak s’est nettement amélioré, elle est prête pour les Mondiaux et elle pourra réaliser un exploit », assure Walid Al-Mallah, président du conseil d’administration de la société sponsor de Malak, avant d’ajouter : « Sa compatriote Radwa Réda a rejoint, elle aussi, ce programme de préparation dès le début de ce mois, mais elle a encore besoin d’un peu de temps ».
Quant à Seif Eissa, qui a réalisé en 2018 une saison parfaite avec 2 médailles de bronze aux tournois de Grand Prix, il reste un grand candidat pour une médaille malgré sa blessure en fin d’année dernière. Eissa est le seul Egyptien qui a remporté 4 médailles aux Grand Prix : une d’argent en 2016, une autre en 2017 et deux de bronze en 2018. Et en 2017, il a occupé la première place au classement mondial 3 fois (en mars, mai et juin).
Ainsi, malgré une préparation insuffisante, les Egyptiens disputent les Mondiaux avec l’espoir de monter sur le podium.
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