L'Egypte porte ses espoirs sur l'haltérophilie. (Photo: AP)
Alors que la Turquie est secouée par des troubles politiques de grande ampleur, le Comité local d’organisation des 17es Jeux méditerranéens de Mersin (du 20 au 30 juin 2013) et le Comité national olympique de Turquie se veulent rassurants. « Les Jeux méditerranéens ne sont pas affectés par les protestations, à dominante pacifique, qui ont eu lieu dans la région de Adana-Mersin. Après avoir effectué un examen approfondi de la situation actuelle en collaboration avec des experts réputés, il a été conclu à l’absence de risque élevé pour les participants à l’événement (...) La sécurité des athlètes et de tous les participants de Mersin 2013 est notre principale priorité (...) ».
Les Jeux Méditerranéens (JM) sont supervisés par le Comité International Olympique (CIO) et verront la participation de 4 000 athlètes provenant de 24 pays pour participer à 32 disciplines sportives inscrites au programme des jeux, outre quelques spécialités handisports.
L’Egypte accorde une importance majeure à cet événement. C’est pourquoi elle doit aligner une délégation solide, que ce soit en nombre ou en qualité. 176 Egyptiens disputeront 21 disciplines avec l’espoir de faire mieux que la dernière édition des JM de Pescara 2009 (Italie), lorsque l’Egypte avait remporté 34 médailles dont 11 d’or avec une petite délégation composée de 74 athlètes participant pour 11 disciplines seulement.
En 2013, le nombre a augmenté, mais la mission paraît plus difficile. « Les Egyptiens disputeront les JM dans leur plus mauvais état. L’instabilité qui règne dans notre pays depuis deux ans a affecté en profondeur les différents sports égyptiens. La préparation aux JM n’a commencé que quelques mois avant la compétition. De plus, le ministère du Sport n’a débloqué la deuxième moitié de la subvention réservée à la préparation que depuis un mois », déclare Khaled Zeine, président du Comité olympique égyptien. En revanche, la délégation égyptienne s’est consolidée par la présence de nouvelles disciplines telles que le taekwondo, le tennis de table et la gymnastique rythmique qui figurent pour la première fois dans le calendrier des Jeux. L'Egypte sera présente avec 3 sports collectifs : le handball, le volleyball et le basketball. « Nous comptons beaucoup sur le volleyball qui avait réalisé un exploit pendant l’édition précédente avec une médaille d’or remportée », affirme Khaled Zeine. Les deux autres disciplines ont peu de chance de réaliser la même performance. Mais quand l’équipe de handball participe à une compétition, les Egyptiens espèrent retrouver les années de gloire de cette discipline.
Discipline phare
Comme d’habitude, l’Egypte compte sur quelques disciplines individuelles pour récolter le plus de médailles. La discipline phare est sans doute l’haltérophilie. Lors de la dernière édition à Pescara, cette discipline a glané 15 médailles dont 5 d’or, soit la meilleure performance égyptienne. C’est pourquoi cette discipline compte le plus grand nombre d’athlètes pour un sport individuel avec 8 hommes et 7 dames. « Notre but est de réaliser davantage que les 15 médailles à Pescara. Les 15 haltérophiles peuvent tous revenir avec des médailles. Certains athlètes pourront remporter 3 médailles (arraché, épaulé-jeté et total)», souligne Khaled Qorani, directeur technique de la sélection nationale.
La lutte, deuxième sport égyptien en nombre de médailles, aligne de même de nombreux athlètes : 14 hommes et 4 dames. L’absence de Karam Gaber, champion olympique 2004 et vice-champion olympique 2012, affecte en profondeur la sélection nationale. Mais les jeunes lutteurs espèrent retrouver l’ancienne gloire de la discipline en commençant par les JM.
Le taekwondo qui figure pour la première fois dans le calendrier des JM sera très attendu à Mersin. Pour l’événement, l’Egypte a aligné une délégation composée de 4 hommes et 4 dames. « Il est très important de laisser une bonne impression lors de notre première participation aux JM. Nous avons bien préparé les jeux avec un long stage en Corée du Sud, juste avant les JM », dit Mohamad Gad, membre du conseil d’administration de la Fédération et responsable de la sélection nationale. La boxe, le judo, le karaté, l’athlétisme et l’escrime pourront, quant à eux, décrocher des médailles grâce à leurs préparations à l’étranger. Par contre, pour l’aviron, le canoë kayak, le tir à l’arc, la voile et le badminton, il s’agira surtout pour les athlètes d’acquérir de l’expérience en compétition.
Une chose distingue enfin la délégation égyptienne : la plupart des athlètes sont très jeunes, alors cette première expérience aux JM sera d’une importance cruciale pour leur carrière.
Historique
La première édition des Jeux méditerranéens a eu lieu du 15 au 20 octobre 1951 à Alexandrie (Egypte). C’est un docteur en sciences politiques égyptien, Mohamed Taher pacha (1879-1970), qui est considéré comme le père de cet événement sportif.
Lors des Jeux olympiques de Londres en 1948, dans le contexte des tensions de l’après-Seconde Guerre mondiale, Taher pacha voulut encourager la création d’une compétition réunissant des pays ayant un lien commun (en l’occurrence le bassin méditerranéen) afin de favoriser la paix et le rassemblement des différentes cultures millénaires groupées autour de « Mare Nostrum ».
Les membres des comités olympiques nationaux des pays de la Méditerranée se rallièrent à son idée. Le Comité International des Jeux Méditerranéens (CIJM) chargé de l’organisation de l’événement fut créé. Le Français Claude Collard, président du Comité National Olympique et Sports Français (CNOSF) de 1972 à 1982, en assura la présidence de 1987 à 2003. Le président actuel est l’Algérien Amar Addadi. Henri Sérandour, président du CNOSF, est membre du comité exécutif du CIJM depuis 2003.
Depuis 1951, quinze éditions des Jeux méditerranéens ont été organisées.
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