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Mohamad Ihab : Je veux assurer ma qualification pour Tokyo très tôt

Doaa Badr, Mardi, 18 décembre 2018

Après avoir remporté 3 médailles aux Mondiaux, l’haltérophile égyptien Mohamad Ihab (81 kg) a clôturé la saison avec gloire en décrochant 6 médailles d’or aux Championnats de la solidarité internationale et aux Championnats arabes, au Caire. Entretien.

Mohamad Ihab
(Photo : www.iwf.net)

Al-Ahram Hebdo : Quelle est l’importance de vos médailles aux Championnats de la soli­darité internationale et des Championnats arabes qui se sont achevés le 13 décembre au Stade du Caire ?

Mohamad Ihab : Il était très important pour moi de clôturer la saison en décrochant les 6 médailles d’or de ces deux Championnats qui se sont déroulés au Stade du Caire en Egypte. Mais ce qui comptait le plus était de réaliser de bons records, car les Championnats de la solidarité internatio­nale, c'est une compétition comptant pour la qualification olympique. C’est une compéti­tion de la catégorie argentée qui offre beau­coup de points pour les médaillés et davan­tage encore selon les records réalisés. C’est pourquoi j’ai soulevé 165 kg à l’arraché, 191 à l’épaulé-jeté, soit 356 au total, des records très supérieurs par rapport à mes concur­rents. Mon but était de battre le record du monde de l’épaulé-jeté en essayant de soule­ver 207 kg ; j’ai échoué cette fois, mais je vais travailler encore pour atteindre cet objectif.

— Comment évaluez-vous votre niveau cette saison ?

— Cette saison était très difficile pour moi. J’ai fourni de grands efforts pour réali­ser mes objectifs. J’ai décroché 11 médailles internationales : 2 aux Jeux méditerranéens, 3 aux Mondiaux, 3 aux Championnats arabes et 3 aux Championnats de la solida­rité internationale. Cette saison, les catégo­ries de poids ont été modifiées, donc j’ai changé ma catégorie de poids, passant de 77 kg à 81 kg. Ce changement m’a demandé plus d’efforts, mais j’ai réalisé mon but cette saison en étant parmi les meilleurs haltéro­philes au monde dans ma catégorie. Et bien sûr, les compétitions les plus importantes pour moi cette année ont été les Championnats du monde.

— Etes-vous satisfait de votre perfor­mance aux Mondiaux ?

— Aux Mondiaux, j’ai décroché 3 médailles : une d’or, une d’argent et une de bronze. J’ai remporté l’or à l’arraché, en battant le record du monde avec un soulevé de 173 kg, devançant le Chinois Xiajun Lyu, champion olympique et quadruple champion du monde. A l’épaulé-jeté, j’ai obtenu la médaille de bronze en réalisant 200 kg. Enfin, au total, j’ai remporté la médaille d’argent avec 373 kg. Avec ces 3 médailles aux Mondiaux, j’ai enrichi mon palmarès. Aujourd’hui, je possède un record égyptien, arabe et africain avec un total de 11 médailles dans 4 éditions des Championnats du monde seniors. Car aux Mondiaux 2017, j’avais décroché 3 médailles d’or dans la catégorie des 77 kg ; en 2015, j’avais remporté 2 médailles d’argent dans la catégorie des 77 kg, et en 2014, j’avais obtenu 3 médailles, dont 2 d’argent et une de bronze, dans la catégorie des 69 kg.

— Aujourd’hui, vous êtes considéré comme une légende de l’haltérophilie égyptienne. Comment voyez-vous cela ?

— Je suis très heureux et très fier de réali­ser une première dans l’histoire africaine en devenant le premier Egyptien et Africain à remporter des médailles lors de 4 éditions consécutives des Championnats du monde. Il est à noter que la dernière médaille d’or égyptienne aux Mondiaux, avant la mienne, remonte à l’année 1951, avec les deux titres de Saïd Khalifa Gouda (60 kg) et Ibrahim Chams (67,5 kg). L’âge d’or de l’haltérophi­lie égyptienne remonte, lui, aux années 1946 à 1951. Durant cette période, les Egyptiens avaient décroché un total de 8 médailles d’or aux Mondiaux, grâce à Khedr Al-Touni (3 médailles), Ibrahim Chams (2 médailles), Mahmoud Fayyad (2 médailles) et Saïd Khalifa Gouda (une médaille). Aujourd’hui, je suis très fier d’être considéré comme l’une des légendes de l’haltérophilie égyp­tienne en réitérant leurs exploits.

— Que visez-vous l’année prochaine ?

— 2019 sera une saison décisive pour l’accès aux Jeux Olympiques (JO). Je veux assurer ma qualification pour Tokyo très tôt, afin de continuer mon programme plus sereinement. En 2019, j’ai plusieurs compé­titions à disputer, dont les Jeux africains qui auront lieu en juin au Maroc et les Championnats du monde en septembre. Mon but est de remporter des médailles d’or dans ces deux tournois. En fait, mon objectif principal c’est le titre olympique aux JO de Tokyo 2020. En route vers cet objectif, je veux améliorer encore mon niveau et décro­cher des médailles dans chaque compétition.

— Pensez-vous que ce soit facile de rem­porter le titre olympique à Tokyo ?

— Ce n’est pas facile du tout, mais je crois que je possède toutes les capacités pour réaliser cet objectif. Le nouveau sys­tème de qualification olympique me convient parfaitement. Ce système récom­pense les athlètes qui travaillent toute la saison et qui possèdent un niveau stable. Selon ces nouvelles règles, les haltéro­philes doivent disputer 6 compétitions qua­lificatives avant les JO. Donc, les records de tous les athlètes seront déjà connus, ce qui va faciliter la préparation.

De plus, chaque pays disputera les JO avec un seul athlète dans chaque catégorie. Et dans ma catégorie de poids, je suis en concurrence avec deux haltérophiles chinois et un seul participera aux JO. Donc, la concurrence pour l’or olympique sera limi­tée entre moi et un athlète chinois.

— Quels sont vos besoins pour réaliser votre but ?

— Mes besoins sont connus depuis des années. J’ai besoin d’un programme de pré­paration fixe avec 2 stages à l’étranger avant chaque compétition majeure. Les camps à l’étranger sont très importants, car ils per­mettent d’améliorer la concentration des athlètes et des entraîneurs. J’ai besoin d’un masseur qui m’accompagne dans tous les stages et dans toutes les compétitions. Le masseur est une personne très importante dans l’équipe technique de l’haltérophilie, et je dois avoir le même masseur qui me suit. Mes stages doivent être effectués dans des endroits avec de la nourriture convenable pour les haltérophiles, des suppléments et des vitamines. Toutes ces demandes ne sont pas pour moi seulement, mais valent pour toute la sélection égyptienne.

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