Le recordman du monde du marathon, le Kényan Eliud Kipchoge, s’est vu décerner le prix de l’athlète masculin de l’année par la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF). Kipchoge, auteur du chrono phénoménal de 2 h 01 min 39 sec lors du marathon de Berlin en septembre dernier, a été préféré notamment au Français Kévin Mayer, qui a battu le record du monde du décathlon. Le Kényan a reçu son trophée la semaine dernière à Monaco, où se sont déroulés les Awards de l’IAAF. La Colombienne Cathérine Ibargüen et lui ont été respectivement désignés athlète masculin et féminine de l’année.
Kipchoge est le 6e Africain à être élu athlète mondial de l’année, après l’Algérien Noureddine Morceli en 1994, les Ethiopiens Haile Gebresselassie (1998) et Kenenisa Bekele (2004 et 2005), le Marocain Hicham El Guerrouj (2001, 2002 et 2003) et le Kényan David Rudisha (2010).
La victoire du Kényan s’explique par une saison sans faute, mais aussi par une carrière qui fait de lui sans doute le plus grand marathonien de l’histoire. Entre 2013 et 2018, Eliud Kipchoge a remporté 10 des 11 marathons auxquels il a participé. Il a atteint le sommet d’une carrière riche en titres, débutée par celui de champion du monde du 5 000 m en 2003 à Paris, où il avait dominé, à 18 ans, deux légendes de la piste, soit le Marocain Hicham El Guerrouj et l’Ethiopien Kenenisa Bekele.
Eliud Kipchoge s’est forgé un palmarès unique sur les plus grands marathons du monde : Londres, qu’il a gagné 3 fois, Berlin, également 3 fois, et Chicago, remporté une fois. Agé de 34 ans, il est entraîné depuis plus de 15 ans par l’ancien athlète kényan Patrick Sang (vice-champion olympique de 3 000 m steeple en 1992).
Kipchoge avait aussi tenté l’expérience d’un marathon non officiel en moins de deux heures, en mai 2017. Sur le parcours automobile de Monza (Italie), dans des conditions « idéales » — avec des lièvres se relayant constamment, une bonne protection du vent et une trajectoire parfaite — , il avait réalisé un chronomètre de 2 heures et 25 secondes. « Cela m’avait donné de la confiance », confie le coureur. Et d’ajouter : « Si j’ai duré aussi longtemps, c’est d’abord par amour pour mon sport. Ensuite parce que je veux être un modèle pour les jeunes générations. Et la motivation est toujours là ».
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