Al-Ahram Hebdo : Que pensez-vous du résultat de l’Egypte aux JOJ ?
Chérif Al-Aryan : Le Comité olympique égyptien prépare les athlètes égyptiens pour les JOJ de Buenos Aires depuis 2014, soit depuis la fin des JOJ de Nanjing 2014. Il faut savoir qu’une performance comme la nôtre en Argentine n’est pas le fruit du hasard. C’est le résultat d’un travail dur. Nous avons décroché 12 médailles (3 d’or, 2 d’argent et 7 de bronze) et je suis totalement satisfait de cette performance. Nous avons dépassé nos attentes. Avant de partir en Argentine, nous avions déclaré que l’Egypte pourrait remporter près de 10 médailles.
— L’excellente performance en pentathlon moderne, avec 2 médailles d’or, était-elle attendue ?
— Ahmed Elgendy était le candidat le plus fort pour le titre olympique. En fait, j’ai parié sur lui. Il a réalisé une saison exceptionnelle en remportant les deux titres mondiaux des -19 ans et -21 ans. Laisser échapper le titre olympique était hors de question pour lui. Quant à Salma Abdelmaksoud, elle était une concurrente pour la médaille de bronze, mais elle nous a surpris en décrochant l’or. Toute la famille du pentathlon moderne mondial parle de l’exploit égyptien à ces Jeux et de la manière dont l’Egypte a dominé la compétition en décrochant les deux titres individuels, plus une médaille d’or et une d’argent en relais mixte.
— Quelle est la recette de ce succès ?
— Nous préparons nos pentathloniens à ces Jeux depuis des années. Ils ont profité de toutes les facilités et tous les équipements. Chaque athlète possède un encadrement technique spécial qui comporte un directeur technique, des entraîneurs pour toutes les épreuves, un entraîneur physique, un nutritionniste, un physiothérapeute, un masseur, etc. La Fédération égyptienne de pentathlon moderne possède 33 entraîneurs pour les équipes nationales, soit un nombre record en Egypte. Ce qui a fait la différence entre nos athlètes et leurs concurrents, c’est l’expérience. En fait, nos athlètes sont beaucoup plus expérimentés par rapport à leurs concurrents. Les jeunes Egyptiens font aussi partie de l’équipe senior et ont disputé toutes les compétitions juniors plus un bon nombre de tournois seniors, ce qui a augmenté leur expérience. S’ajoute à cela l’atmosphère familiale au sein du pentathlon moderne. A Buenos Aires, les familles des athlètes étaient présentes et certains coéquipiers ont aussi assisté aux Jeux pour encourager l’équipe égyptienne.
— Quelles ont été les grandes surprises de ces Jeux ?
— Presque toutes les Fédérations ont réalisé leur objectif : le pentathlon moderne, le karaté, l’haltérophilie, l’athlétisme, la natation, l’escrime, la lutte et la boxe. Mais le taekwondo n’a pas réussi à réaliser son but, en se contentant d'une médaille de bronze. Le candidat pour la médaille d’or a perdu son premier match d’une façon bizarre. C’est le futsal qui a constitué la plus grande surprise de ces Jeux. Dès le début de la compétition, cette discipline a démontré un niveau très élevé. L’équipe égyptienne s’est classée à la première place de son groupe, devant l’Argentine, pays hôte. Après avoir perdu en quarts de finale devant la Russie, les jeunes Pharaons ont joué un match très spectaculaire contre l’Argentine pour la médaille de bronze. Bien que le résultat du match durant la première partie fût en faveur de l’Argentine (3-0), les Pharaons ont pu gagner le match 5-4 et décrocher la médaille de bronze. Bref, la performance égyptienne aux JOJ indique que l’Egypte possède une génération lumineuse d’athlètes, capables de réaliser de nouveaux exploits à l’avenir.
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