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Ali Aboul-Qassem : J’ai dû travailler énormément pour arriver à ce niveau

Mirande Youssef, Mardi, 09 octobre 2018

Le gymnaste Ali Aboul-Qassem, 29 ans, revient sur son exploit à la Coupe du monde de gymnastique artistique en Hongrie, où il a remporté une médaille d’argent dans l’épreuve des anneaux.

Ali Aboul-Qassem
Aboul-Qassem avec Waël Al-Sarnagawi, membre à la Fédération égyptienne.

Al-Ahram Hebdo : Vous avez remporté l’argent à la Coupe du monde de Hongrie dans l’épreuve des anneaux. Comment évaluez-vous cette performance ?

Ali Aboul-Qassem : Je suis très content et très fier de cette performance considérée comme la meilleure pour un gymnaste égyptien. J’ai pu montrer mon potentiel dans l’une des plus grandes compétitions de la discipline, où la concurrence est très forte, notamment face au Japon, à l’Ukraine, aux Pays-Bas et au Vietnam qui possèdent de très bons gymnastes. J’ai remporté l’argent avec un score de 14.400. C’est le même score du gymnaste japonais Nonomura Shogo qui a remporté la médaille d’or. Bien qu’on ait réalisé le même score, le jury a le droit, selon quelques estimations, de préciser celui qui remporte la première ou la deuxième place. J’ai devancé le gymnaste japonais Chiba Kenta qui a remporté la troisième place avec un score de 14.150.

— Pouvez-vous nous raconter votre parcours ?

— Mon parcours lors de cette Coupe du monde a été dur, mais mes efforts ont porté leurs fruits. Au départ, j’ai franchi avec succès les qualifications qui regroupaient 24 gymnastes. J’ai pu me classer premier parmi les 8 finalistes, car seuls les 8 premiers gymnastes sont qualifiés pour la finale. Et lors de la finale, la compétition était très forte surtout avec les gymnastes japonais qui sont très forts dans l’épreuve des anneaux.

Pourquoi avez-vous choisi les anneaux ?

— Je me suis spécialisé dès le début de mon parcours professionnel dans l’épreuve des anneaux. Celle-ci est la plus difficile de la discipline. Les anneaux exigent un maximum de souplesse, de maîtrise et de force physique, car le gymnaste doit s’efforcer de faire en sorte que les anneaux ne balancent pas pendant son mouvement. J’ai choisi cet agrès en particulier, car très peu de gymnastes, au niveau africain ou arabe, y font de bons résultats. Cette épreuve est tellement difficile qu’elle fait perdre beaucoup de points aux gymnastes égyptiens au classement général.

— Quels sont vos autres exploits cette saison ?

— La saison était riche en compétitions et les exploits étaient excellents. En mai 2018, j’ai remporté une médaille de bronze dans l’épreuve de l’anneau à la Coupe du monde de Croatie. En juin, j’ai remporté le titre africain dans la même épreuve. En juillet, j’ai remporté une médaille de bronze aux Jeux méditerranéens en Albanie. C’était une grande fierté d’être honoré par le président Sissi avec toute la délégation égyptienne qui a réalisé une très bonne performance à ces jeux.

— Et comment vous préparez-vous ?

— A vrai dire, j’ai dû travailler énormément pour arriver au niveau qui est le mien aujourd’hui. Pour me préparer à ce tournoi, j’ai effectué un camp fermé de préparation qui a duré un mois au Stade du Caire avec la sélection. Durant ce stage, mon but était d’améliorer ma technique d’équilibre et ma force physique qui sont les points les plus importants dans cette épreuve. A long terme, je vais intensifier l’entraînement pour me préparer à mes premiers Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020. En fait, je n’ai jamais participé aux JO, car la Fédération égyptienne a refusé d’engager les gymnastes qui jouent dans un seul agrès.

— Selon vous, qu’est-ce qui vous manque pour pouvoir progresser dans cette discipline ?

— J’ai besoin de plus d’attention de la part de la fédération. A cause du manque des moyens financiers, je n’arrive pas à disputer un bon nombre de tournois me permettant de me classer parmi les 10 premiers mondiaux. Bien que je sois le premier gymnaste égyptien à inventer un nouveau mouvement qui a été inscrit aux registres de la Fédération internationale lors des Championnats du monde 2013 en Belgique, je n’ai reçu aucune attention particulière de la part de la Fédération égyptienne. Je pense, pour ma part, que c’est un exploit aussi important que de gagner une médaille.

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