16 ans après sa dernière apparition en demi-finales de la Coupe de la Confédération, Masri est de nouveau dans une demi-finale africaine face au club congolais de l’AS Vita Club. Un seuil qu’il atteint pour la troisième fois de son histoire, après la Coupe des vainqueurs de Coupes en 1999 et la Coupe de la Confédération en 2002. Mais cette fois-ci, les hommes de Hossam Hassan comptent bien franchir ce palier et écrire un nouveau chapitre de leur histoire. Un rêve ? Peu-être, mais le club phare de Port-Saïd s’est offert le droit de l’avoir. « Notre qualification pour la demi-finale n’a pas été un coup de chance. Nous n’avons perdu aucun match lors de nos 12 dernières rencontres, bien que nous ayons joué contre des adversaires très expérimentés. On joue avec un grand esprit et on essaie de montrer une grande flexibilité tactique pour s’adapter à chaque match », avait dit l’entraîneur Hossam Hassan, suite à la victoire contre l’USM d’Alger en quarts de finale.
Eliminé en 16es de finale en 2017, Masri a fait un parcours sans faute cette année. Les Verts ont franchi l’obstacle des Zambiens de Green Buffaloes (5-2 sur l’ensemble des deux matchs), des Tanzaniens de Simba (2-2, règle de buts à l’extérieur) et des Gabonais de FC Mounana (3-2 sur l’ensemble des deux matchs) pour accéder à la phase de poule. Placé dans le groupe B aux côtés de RS de Berkane (Maroc), Al-Hilal (Soudan) et US do Songo (Mozambique), Masri s’est qualifié pour les quarts de finale en tant que deuxième du groupe, derrière le leader marocain. Hossam Hassan et ses poulains ont été au sommet de leur art face à l’USM d’Alger en quarts de finale, leur donnant du fil à retordre lors des deux matchs sur un score identique de 1-0. Des victoires qui ont nourri les ambitions légitimes de Masri et de ses supporters et qui les ont fait rêver d’une fin d’année mémorable. « On n’a pas de grand effectif en comparaison avec d’autres équipes, mais nos joueurs sont pleins de détermination et veulent remporter le titre africain. A vrai dire, on est plus concentrés sur notre parcours en Coupe de la Confédération que sur celui en championnat, surtout qu’on est dans les dernières phases de la compétition », dit Mohamad Al-Khouli, vice-président du club.
Hossam Hassan, le mobilisateur
L’entraîneur de Masri, Hossam Hassan.
Entraîneur, modèle et patron, l’attaquant légendaire des Pharaons, Hossam Hassan, s’est forgé un statut monumental dans le club de Masri. En charge de l’équipe depuis 2015, Hassan l’a remise sur les rails après des années de galère. Le meilleur buteur de l’histoire de l’Egypte a fait redécoller les Aigles verts en Championnat d’Egypte, où ils ont terminé à la 4e place en 2016 et 2017 et à la 3e place en 2018, outre une place de finaliste de la Coupe en 2018. Il a prouvé ses qualités tactiques en altérant entre différents schémas de jeu et son immense expérience de joueur en expliquant à ses poulains certains gestes techniques, ce qui a conduit au somptueux but d’Islam Issa face à RS Berkane (1-0) en phase de poule. Il est aussi et surtout un élément mobilisateur, qui sait transmettre sa rage de vaincre, tant réputée, à son groupe. « Hossam Hassan sait tirer le meilleur de chaque joueur à chaque match. Pour ces joueurs, c’était un héros de jeunesse et tous connaissent son esprit et son envie de gagner », explique Amr Al-Dessouqi, ancien défenseur de Masri et d’Egypte.
Ne possédant pas d’effectif de stars ni d’éléments de vaste expérience, Hossam Hassan privilégie l’esprit collectif par rapport aux talents individuels. L’ancienne gloire d’Ahli et de Zamalek s’est même vu dépouiller des défenseurs Mohamad Hamdi et Ahmad Ayman Mansour, partis en début de saison pour le club Pyramids FC, au pouvoir financier colossal. « La vedette, c’est l’équipe elle-même. Les joueurs viennent et partent, mais peu importe les noms, chaque joueur sur la pelouse sait qu’il doit déployer le meilleur effort pour l’intérêt de l’équipe. C’est ainsi que nous en sommes arrivés là », a dit Hassan au site officiel de la Confédération Africaine de Football (CAF). Une vraie recette de succès, puisque Masri n’a perdu qu’une seule fois en 14 matchs et a enchaîné une série d’invincibilité de 12 rencontres jusqu’à présent.
Issa au coeur de la relance
Mais si Masri a brillé cette année, il le doit en grande partie à son ailier Islam Issa (22 ans), qui s’est situé au-dessus du lot. Fin dribbleur, passeur et buteur, Issa est au coeur du jeu de l’équipe. Depuis son arrivée en janvier dernier en provenance d’Al-Nasr, le numéro 7 des Verts a été essentiel dans l’aventure de l’équipe, ayant marqué 4 buts et signé 4 passes décisives. Il a été décisif à plusieurs reprises, notamment par ses buts de victoire face à RS Berkane (1-0) et FC Mounana du Gabon (2-1). « Issa est un joueur très doué. Il est rapide, talentueux et possède une bonne frappe, ce qui donne beaucoup de solutions à l’équipe dans le compartiment offensif. A Al-Nasr, il a joué en tant que latéral gauche, avant qu’il ne soit déployé en attaque. Maintenant, Hossam Hassan lui donne beaucoup de liberté en attaque et il s’est montré très efficace », explique Taha Ismaïl, ancien sélectionneur national.
C’est un joueur qui fait la différence, mais pas à lui seul. L’attaquant international Ahmad Gomaa est le buteur de l’équipe en Coupe de la Confédération, avec 5 buts, et il y a aussi le nouvel attaquant palestinien Mahmoud Wadi, qui a marqué les deux buts de la victoire contre l’USM d’Alger en quarts de finale. « Nous avons un groupe homogène qui met en avant l’esprit du collectif. S’il n’y a pas Issa, il y aura Gomaa, Wadi, Choukri ou Grindo. Tous les joueurs travaillent pour l’équipe et nous n’avons pas d’individu qui prend le dessus sur les autres. C’est pour cela qu’on garde tous nos joueurs prêts et en forme, surtout que notre prochaine rencontre est contre l’AS Vita Club », a déclaré Ibrahim Hassan, directeur de la section foot au sein du club.
Champion de République Démocratique du Congo (RDC) en juillet dernier aux dépens du puissant TP Mazembe, l’AS Vita Club est un sérieux prétendant au titre après avoir éliminé le RS de Berkane en quarts de finale. L’équipe comprend les internationaux Makusu Mundele, Djuma Shabani et Luamba Ngoma, qui sont emmenés par le technicien expérimenté Florent Ibengé, qui est en même temps le sélectionneur de la RDC. Les supporters de Masri espèrent que cette troisième fois en demi-finales sera la bonne. En Coupe des vainqueurs de Coupe en 1999, ils avaient perdu contre le Club Africain de Tunis (4-0 sur l’ensemble des deux matchs) et trois ans après, ils se sont inclinés face à la JS Kabylie (2-1 sur l’ensemble des deux matchs) en Coupe de la Confédération.
Le public de Port-Saïd a été un élément moteur cette année, surtout après le retour au stade de Port-Saïd, qui avait été abandonné depuis les incidents de violences en 2012 qui avaient coûté la vie à 74 supporters. Les résultats ont été au rendez-vous, avec 6 victoires sur un total de 7 rencontres disputées dans leur temple. « Notre public nous donne un énorme soutien, surtout lorsqu’on joue à Port-Saïd. Il constitue plus de 50 % de notre puissance. Nous sommes tous mobilisés derrière l’équipe pour un premier titre continental pour Masri. Il y a de grandes ambitions chez les joueurs, et le public, surtout qu’en cas de qualification pour la finale, le dernier match se jouera au stade de Port-Saïd. Dans ce cas-là, on ne laissera pas la coupe nous échapper », a assuré le président du club, Samir Halabiya.
Le président de Zamalek suspendu par la CAF
La Confédération Africaine de Football (CAF) a suspendu le président de Zamalek, Mortada Mansour, pour une année avec effet immédiat suite à des critiques émises par ce dernier contre certains dirigeants de l’organisation. Selon un communiqué publié vendredi 29 septembre, le Conseil de discipline a ouvert une enquête à ce sujet et décidé que Mansour était punissable au sens des articles 131, intitulé « Atteinte à l’honneur », et 132, intitulé « Racisme » du code disciplinaire de la CAF. Ainsi, Mansour ne pourra exercer aucune activité liée au football pour une période d’un an, et ce, en addition à une amende de 40 000 dollars. Le président de Zamalek peut faire appel à cette décision.
La CAF a aussi sanctionné Ahli en raison du comportement anti-sportif de ses supporters lors de la rencontre face à Horoya FC le 22 septembre, en quarts de finale de la Ligue d’Afrique. L’équipe a été condamnée à jouer 2 matchs à huis clos, mais cette disposition sera suspendue jusqu’à fin 2018 à condition que le club ne soit pas reconnu coupable d’une infraction similaire au cours de cette période. De même, Ahli devra payer une amende de 20 000 dollars et mener une campagne éducative auprès de ses supporters, afin de garantir qu’un tel comportement ne se répète pas.
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