La ville marocaine d’Agadir a accueilli, les 29 et 30 mars, les Championnats d’Afrique de taekwondo. Cette année, le Maroc a pris la relève en dominant la compétition. Avec 13 médailles, dont 6 d’or, le pays hôte a remporté la première place de la compétition chez les hommes, chez les dames et au classement général.
L’Egypte, qui a participé à la compétition avec une délégation composée de 15 athlètes — 8 hommes et 7 dames —, a terminé à la 2e place en remportant 12 médailles, dont 3 d’or, 4 d’argent et 5 de bronze. La Tunisie s’est classée à la 3e place chez les hommes et au classement général, alors que la Côte d’Ivoire a remporté la 3e place chez les dames. Les lauréats des médailles d’or égyptiennes sont : Nour Hussein (-49 kg), Rawan Réfaï (-62 kg) et Abdel- Rahmane Waël (-68 kg). Les médailles d’argent ont été remportées par Maïssoun Farouq (-67 kg), Hédaya Malak (-73 kg), Mennah Maher (+73 kg) et Mohamad Farag (-58 kg). Et les médaillés de bronze sont Habiba Essam (-46 kg), Radwa Réda (-53 kg), Moaz Nabil (-54 kg), Seif Eissa (-74 kg) et Abdel-Rahmane Mohamad (-87 kg).
Les trois médaillés d’or ont réalisé une excellente performance sous la houlette des deux entraîneurs Ossama Sayed et Mohamad Magdi Quelques autres athlètes ont eux aussi prouvé leur bon niveau, comme le jeune Mohamad Farag (17 ans), qui intègre la sélection senior cette année pour la première fois. Après avoir remporté la médaille d’or à l’Open d’Egypte en février dernier, il a décroché au Maroc une médaille d’argent, assurant ainsi sa place au sein de la sélection nationale. Durant la compétition, il a montré un style de jeu spectaculaire, annonçant la naissance d’un nouveau champion.
Durant ces Championnats d’Afrique, un autre nouveau venu à la sélection nationale a confirmé son niveau, soit Abdel-Rahmane Mohamad, qui a remporté la médaille de bronze pour sa première participation à la compétition africaine. Quant à la médaille d’argent de la star égyptienne Hédaya Malak, aussi médaillée de bronze aux Jeux Olympiques (JO) de Rio en 2016, elle représente une bonne performance.
La championne égyptienne avait subi une grave blessure lors de l’Open d’Egypte en février dernier et son pied était encore plâtré juste avant les Championnats d’Afrique. En plus, elle a changé de catégorie de poids, puisque depuis le début de l’année, elle évolue dans la catégorie des -67 kg à la place des -57 kg. Les autres médaillés, tels Seif Eissa et Radwa Réda, qui avaient occupé la tête du classement mondial l’année dernière, ont réalisé des résultats moyens avec leurs médailles de bronze.
Baisse de performance
Rawan Réfaï a fait honneur à l'Egypte avec une médaille d'or. (Photo : Ibrahim Milad)
Malgré les médailles décrochées au Maroc, la performance égyptienne semble insuffisante. En fait, l’Egypte a beaucoup reculé sur le plan africain par rapport aux dernières éditions : lors des Championnats d’Afrique 2016, qui se sont déroulés à Port- Saïd, l’Egypte avait terminé à la première place, avec 12 médailles, dont 7 d’or, 3 d’argent et une de bronze. En 2014, en Tunisie, les Egyptiens avaient décroché 12 médailles, dont 6 d’or, 5 d’argent et une de bronze. Et en 2012, la sélection nationale avait remporté 14 médailles, dont 8 d’or, 3 d’argent et 3 de bronze.
A la vue de ces résultats passés, la performance égyptienne lors de cette édition des Championnats d’Afrique est la plus mauvaise depuis 2012. Ce recul de performance est dû notamment à l’instabilité qui règne au sein de la Fédération égyptienne de taekwondo, présidée par Amr Sélim, suite à l’élection du conseil d’administration de la fédération. En fait, la sélection nationale n’a disputé aucune compétition depuis le Grand Prix du Maroc, en septembre 2017. Sept athlètes seulement avaient disputé ce Grand Prix, lors duquel Seif Eissa (-80 kg) avait décroché une médaille d’argent.
Puis, Seif Eissa et Nour Hussein ont participé à la finale du Grand Prix, qui a eu lieu en décembre. Enfin, Seif Eissa était le seul représentant égyptien au Grand Schelem de taekwondo organisé début janvier. De plus, à la fin de l’année dernière, le directeur technique de la sélection nationale, l’Espagnol Rosendo Alonso, et le superviseur général de la sélection, Mohamad Shaabane, ont quitté son poste. « La Fédération égyptienne affronte un grand problème financier qui entrave la bonne préparation des athlètes », commente Amr Sélim.
Il est à noter que le taekwondo est considéré comme l’une des disciplines phare du sport égyptien. Depuis des années, ce sport a réalisé de grands progrès sur la scène internationale. L’année dernière, les taekwondoïstes égyptiens ont réalisé de bonnes performances et ce, malgré une préparation moins intense que celle des années précédentes. En 2017, Seif Eissa (-74 kg) et Radwa Réda (-53 kg) ont occupé la tête du classement mondial au mois de mars. Le jeune taekwondoïste Seif Eissa, 19 ans, a particulièrement brillé, puisqu’il a occupé la première place au classement mondial 3 fois durant l’année (mars, mai, juin).
Un grand nombre d’athlètes ont occupé de bons classements mondiaux, alors que ce mois-ci, les athlètes ont reculé au classement. Ainsi, la performance égyptienne aux Championnats d’Afrique représente une alerte pour le taekwondo égyptien à deux années des JO de Tokyo, qui auront lieu en 2020.
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