Hassan veut devenir une îcone pour la lutte égyptienne. (Photo : Facebook)
Une graine de champion s’est dévoilée lors des Championnats d’Afrique de lutte qui se sont achevés le 12 février au Nigeria. Il s’agit de Hassan Hassan, qui a remporté, à 19 ans seulement, une médaille d’or en lutte gréco-romaine, en devançant le Tunisien Nasr Soliman et le Marocain Fouad Fajari. Notons que l’Egypte occupe le 2e rang dans le classement du nombre de médailles remportées dans cette discipline, grâce à 3 médailles d’or. Elle a été devancée par l’Algérie avec 5 médailles en or. La Tunisie, elle, pointe à la 3e place, avec une seule médaille en or. Hassan a réalisé un excellent parcours lors de ces championnats.
Il se souvient de son match de quarts de finale contre Fouad Fajari. « C’était un match très fort, car ce lutteur est plus expérimenté que moi, il a 29 ans. Mais j’ai pu le battre sur le score de 6 à 0. En demi-finale, j’ai battu le Nigérian John Arikpo sur le score de 8 à 0. En finale, j’ai battu le Tunisien Nasr Soliman sur le score de 4 à 1. Il s’agit donc pour moi d’un vrai exploit, car tous ces lutteurs sont plus âgés et plus expérimentés que moi », se réjouit Hassan.
Hassan fait partie de la nouvelle génération formée par la Fédération égyptienne de lutte dans le but de créer, au bout de quelques années, une sélection seniors forte. Et ce, surtout à la suite de la naturalisation de 4 vedettes de la sélection aux Etats-Unis et en Bulgarie, à savoir Tareq Abdel-Salam, Haytham Fahmi, Iyad Ibrahim et Hamdi Abdel-Wahab. « La Fédération accorde une importance particulière aux lutteurs talentueux qui sont à l’aube de leur carrière, comme Hassan. On veut lui accorder l’intérêt qu’il mérite, car en lui prodiguant une chance d’améliorer ses compétences, il sera facile pour lui d’offrir à l’Egypte des médailles », explique Sayed Hassan, l’entraîneur de Hassan.
Force et technique
Originaire du gouvernorat d’Ismaïliya, Hassan a commencé à pratiquer la lutte grécoromaine au Centre de jeunesse d’Ismaïliya, où son oncle était entraîneur. Depuis son enfance, il a été séduit par cette discipline, car il s’agit pour lui d’un sport qui allie force et technicité. « C’est par passion que je pratiquais la lutte. C’est un sport qui m’a beaucoup attiré, car en plus de la force physique, il faut maîtriser des prises techniques. C’est une discipline qui nous apprend à ne rien lâcher, à avoir un esprit combatif et à être toujours à la hauteur des défis », explique l’athlète. A l’âge de 12 ans, il intègre la sélection juniors et brille dès sa première compétition, remportant l’or aux Championnats d’Egypte. « Je dois à mon oncle mon premier succès, car depuis mon jeune âge, il m’a transmis toutes ses expériences et toutes ses techniques de jeu », affirme Hassan.
Très vite, son parcours a été marqué par de nombreux succès et des résultats prometteurs, Hassan se perfectionnant de combat en combat. En 2014 et 2015, le jeune lutteur s’est adjugé le titre de champion d’Afrique juniors. En 2016, il s’est classé 5e aux Championnats du monde juniors de Georgia (Etats-Unis). En 2017, il s’est classé 3e aux Championnats du monde juniors en Finlande. Volontaire et déterminé, Hassan se distingue d’autres athlètes qui utilisent uniquement leur force physique. « Hassan a un talent exceptionnel. Il réfléchit, observe l’adversaire et place le bon geste au bon moment. Les muscles de ses bras sont très forts, et c’est exactement son point fort, car la lutte gréco-romaine est une forme de lutte dans laquelle le lutteur utilise uniquement ses bras et ne peut attaquer que le haut du corps de l’adversaire, contrairement à la lutte libre où le lutteur utilise ses jambes », affirme son entraîneur. Hassan est aussi un travailleur acharné qui s’entraîne sans cesse pour réaliser son objectif. Il a le regard fixé vers les Jeux Olympiques (JO) de 2020 à Tokyo. « Je veux devenir un bon représentant pour mon pays et rééditer les exploits de Karam Gaber, qui a honoré l’Egypte avec deux médailles olympiques en 2004 et 2012. La lutte a perdu sa place ces dernières années, alors que parmi les 23 médailles olympiques obtenues par l’Egypte tout au long de son histoire, 7 ont été obtenues en lutte », précise Hassan.
Hassan tient à ne pas s’écarter de la voie qu’il s’est tracée. « Mes objectifs sont toujours en face de moi. La qualification pour les JO de Tokyo en 2020 est mon grand rêve. Je dois donc bien travailler, car ce sont le premier et le deuxième lutteur au niveau africain qui se qualifient pour les JO. Mon objectif à court terme, ce sont les Championnats du monde de Hongrie, en octobre prochain », conclut-il.
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