« Je suis très heureux de signer un contrat de sponsorship avec Germany Lebanese Company (GLC) sous le patronage médiatique d’Al-Ahram. Mais c’est aussi une grande responsabilité, car en signant ce contrat, je suis passé d’un athlète amateur à un athlète professionnel. Le taekwondo devient mon métier et je dois continuer mon trajet avec plus de concentration. Je fais de mon mieux pour être digne de cette responsabilité et remporter une médaille olympique à Tokyo 2020 ».
Telles étaient les premières paroles de Seif Eissa après avoir signé le contrat de sponsorship la semaine dernière en présence de Khaled Abdel-Aziz, ministre de la Jeunesse et du Sport, Mohamad Al-Hout, directeur exécutif de GLC, Hicham Loutfi, supervisuer général des publicités d'Al-Ahram, Amr Sélim, président de la Fédération égyptienne de taekwondo, et Chérif Al-Eryan, secrétaire général du Comité olympique égyptien, ainsi que le directeur marketing de la Fédération africaine de taekwondo, Mohamad Gad, qui a conclu le contrat. Ce contrat offre à l’athlète le soutien sportif et financier d’ici jusqu’aux Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020.
Si Seif Eissa a signé ce contrat, c’est parce qu’il est considéré comme l’un des grands candidats pour une médaille olympique à Tokyo 2020, malgré son jeune âge (19 ans). Tout a débuté en 2005, lorsqu’il a commencé à pratiquer le taekwondo à l’âge de 7 ans au club Al-Seid, mais à ses débuts, il était un athlète de niveau moyen. Il n’a attiré l’attention qu’en 2013, à l’âge de 15 ans, lorsqu’il a obtenu la première place aux éliminatoires de la sélection juniors, et il a participé à sa première compétition internationale, l’Open de Turquie, et il a remporté une médaille d’or à la grande surprise.
Mais la vraie date de naissance de ce champion était en 2014. Cette année-là, il réalise une première dans l’histoire du taekwondo égyptien, en remportant la médaille de bronze aux Jeux olympiques de la jeunesse. Avec cette médaille, le jeune taekwondoïste est entré dans une nouvelle ère riche en récompenses internationales. « Cette médaille est la plus précieuse de ma carrière, puisque c’est ma première médaille olympique. A partir de cette date, j’ai commencé à travailler d’une façon beaucoup plus professionnelle, car j’ai commencé à croire en mes capacités », dit-il.
Après une série de médailles internationales, Eissa connaît son premier échec en ratant la qualification olympique, après avoir terminé 3e aux éliminatoires africaines début 2016 (les deux premiers de chaque catégorie seulement étant qualifiés). Il en tire cependant des leçons et continue sur son élan avec une détermination de fer. « Lors des éliminatoires africaines qualificatives pour les JO, j’étais grand candidat pour le ticket olympique, mais malheureusement, j’ai raté cette grande occasion. Toutefois, cet échec m’a donné plus de volonté pour retourner au jeu avec plus de force », confie le jeune homme.
2017, la maturité
Très vite, il rattrape ses retards et sort de sa mauvaise aventure de disqualification olympique. A la fin de l’année 2016, il réalise un nouvel exploit pour le taekwondo égyptien en décrochant la médaille d’argent dans la catégorie olympique -80 kg, lors de la finale du Grand Prix de taekwondo en Azerbaïdjan. Il est ainsi devenu le premier Egyptien à remporter une médaille en finale du Grand Prix qui réunit les 16 meilleurs athlètes au classement olympique de chaque catégorie. « Etre le premier Egyptien à fouler le podium de la finale du Grand Prix est un grand honneur », déclare Eissa.
Grâce à son style de jeu très distingué, il attire l’attention de nombreux experts durant la finale du Grand Prix. Par la suite, il dispute la Coupe du monde par équipes sous les couleurs de la sélection belge.
Selon la loi, un athlète peut librement intégrer une autre sélection durant cette compétition. Eissa s’illustre de nouveau en remportant la médaille de bronze avec l’équipe belge.
2017 est l’année de maturité pour le jeune taekwondoïste. Une fois de plus, il réalise une première pour le taekwondo égyptien, en occupant la première place du classement mondial (-74 kg) à trois reprises. Mais, la malchance frappe à nouveau lors des Championnats du monde de Muju de juin 2017, lorsqu’il rate le podium mondial (5e place).
Encore une fois, cette défaite devient facteur de motivation. « Ma 5e place aux Mondiaux ne m’avait pas fait perdre confiance. J’ai participé aux Mondiaux en tant que candidat sérieux pour le podium dans la catégorie des -74 kg, et j’étais à ce momentlà en tête du classement mondial.
Mais j’ai manqué mon but suite à la décision de l’arbitre d’arrêter mon match en quarts de finale à cause de la blessure de mon adversaire iranien.
J’ai été très déçu, mais j’ai utilisé ma déception comme un facteur de motivation », se rappelle-t-il. Un peu plus tard, il a fait un retour en force en décrochant la médaille d’argent au Grand Prix du Maroc.
Durant l’année 2017, il remporte une médaille d’or à la Coupe du Président au Maroc et il participe à la finale du Grand Prix qui regroupe les 16 meilleurs athlètes au classement olympique. Et, début 2018, il est le seul Egyptien à participer à la première édition du Grand Schelem à Wuxi (Chine), qui regroupe les 12 meilleurs athlètes au monde.
Ainsi, malgré son jeune âge, le taekwondoïste égyptien possède un palmarès exceptionnel qui est à la mesure de son talent. Son style particulier ainsi que son niveau technique très élevé font de lui un athlète de haut niveau qui représente la nouvelle génération du taekwondo égyptien. Et le contrat de sponsorship jouera un grand rôle dans le développement du niveau de cet athlète.
« Aujourd’hui, après avoir signé ce contrat, je suis très motivé, plein de confiance et de certitude. Je crois que je suis capable de réaliser de nouveaux exploits », souligne Eissa. Et d’ajouter : « Ce contrat va me permettre de me préparer d’une meilleure façon. En Egypte, il n’existe pas de taekwondoïstes de haut niveau dans ma catégorie de poids. Et comme le taekwondo est un sport de combat, je dois m’entraîner avec de tels athlètes pour pouvoir améliorer mon niveau et travailler mes points faibles. Grâce au contrat, je pourrai effectuer des stages à l’étranger. De plus, je vise durant les années prochaines conserver ma place au classement mondial et olympique dans le top 6 pour se qualifier directement aux JO. Pour conserver mon classement, je dois disputer un bon nombre de compétitions internationales et le contrat de sponsorship pourra m’offrir la participation à ces compétitions », conclut-il.
Lien court: