Ramadan Darwich est l'espoir du jodo pour cette saison. (Photo : AFP)
C’est un excellent début de saison pour la sélection nationale de judo. Après une saison marquée par le marasme en 2017, la sélection a repris son regroupement au Centre olympique de Maadi à la mi-janvier pour se préparer à la nouvelle saison. Une saison très importante puisque les judokas doivent commencer à récolter les points pour la qualification aux Jeux Olympiques (JO) de Tokyo 2020. La première décision importante prise par la nouvelle fédération pour se préparer à cette importante saison est de faire revenir l’ancien directeur technique de la sélection, Bassel Al- Gharabawi, qui a géré l’équipe depuis 2007 jusqu’à 2011 pendant ses années de gloire.
« Les judokas étaient très déçus, car ils ont fait l’année dernière une saison très sèche à cause de l’arrêt des activités sportives. Donc, ils n’ont effectué aucun stage ou tournoi. Les judokas qui ont disputé des tournois internationaux ont voyagé à leurs frais. Une situation qui a influencé non seulement leur niveau, mais aussi leur morale », assure Motie Fakhreddine, nouveau président de la fédération. Et d’ajouter : « Le retour de Bassel était sous la demande des judokas euxmêmes. Notre but est d’entamer une nouvelle ère basée sur le dialogue entre la fédération et les judokas. On veut satisfaire leur demande et régler tous leurs problèmes, afin de les encourager à revenir en force et de leur faire sentir que la fédération leur accorde l’intérêt qu’ils méritent ».
Mission difficile
Depuis son retour, ses ambitions sont grandes pour pouvoir rééditer les exploits du judo égyptien qui a réalisé d’excellents résultats sur la scène internationale. « J’ai une très difficile mission avec la sélection voire une grande responsabilité, plusieurs défis à affranchir, car j’ai pris la charge de la sélection en une période critique : trois stars de la sélection souffrent de graves blessures, à savoir Ramadan Darwich (+100 kg), Mohamad Mohie et Mohamad Ali, et cela au moment où la saison est très chargée de compétitions très importantes.
Sans compter que le niveau des judokas a connu un grand recul durant les sept dernières années, à part quelques succès réalisés par des efforts personnels. A titre d’exemple, Ramadan Darwich a raflé une médaille d’or à l’Open d’Europe en 2016 », explique Al-Gharabawi. Et de poursuivre : « Je vais commencer à travailler sur le côté psychologique en essayant de faire revenir l’esprit de combat, d'unifier les rangs de la sélection et d'instaurer la stabilité. Du point de vue technique, la nouvelle fédération nous fournira un sponsoring qui nous permettra d’effectuer un bon nombre de stages et de disputer la plupart des tournois internationaux importants. Cela jouera un grand rôle dans le développement du niveau des judokas qui ne manquent pas de talent, mais qui ont besoin d’un programme intensif de préparation ».
Autre nouveauté : le conseil de la nouvelle fédération, élue en octobre dernier, est formé de quelques hommes d’affaires, ce qui aidera la fédération à trouver plusieurs sponsorings pour financer les programmes et les tournois de la saison. « Chercher des sponsorings est la nouveauté de cette saison. C’est inutile de dépendre complètement sur le budget du ministère du Sport. Pour avancer, le sponsoring est une solution indispensable. Il ne faut pas laisser l’athlète chercher seul un sponsoring, mais c’est la tâche de la fédération. En plus, notre visée est que le sponsoring se charge financièrement de l’athlète pour toute une saison », ajoute Fakhreddine.
Trois tournois importants
Cette saison est donc le centre d’intérêt de la fédération afin de faire face aux défis qui sont nombreux et difficiles. La sélection va disputer trois tournois importants à travers lesquels les judokas vont collecter les points pour conforter leur classement ou l’améliorer, afin de figurer parmi les qualifiés aux prochains JO de Tokyo 2020. En fait, selon le système de classement, les 22 meilleurs judokas au monde ont le privilège d’aller aux JO. Ces tournois sont les Championnats d’Afrique de Tunisie en avril prochain, les Jeux méditerranéens en juin prochain et les Mondiaux en octobre. « La qualification olympique n’est pas facile, vu qu’elle se fait à travers le classement mondial.
C’est un long trajet plein de compétitions de très haut niveau. La qualification olympique n’est pas uniquement la cible. On aspire à ce que le judo égyptien reprenne sa place parmi les grandes nations de la discipline », assure-t-il. Un des grands défis de la saison est que la sélection ne renferme qu’un seul judoka expérimenté qui est Ramadan Darwich (28 ans, +100 kg). « Les catégories d’âge des autres judokas varient entre 19 et 24 ans. Ils sont talentueux, mais ils manquent d’expérience. Ils ont besoin d’une longue période de préparation intensive afin d’améliorer leur technique. Citons, par exemple, Mohamad Abdel-Mawgoud, 24 ans, qui s’est classé 5e dans le tournoi Grand Prix de Tunisie, fin janvier dernier », ajoute Bassel Al-Gharabawi, nouveau directeur technique de la sélection.
Pour être à la hauteur de ces défis, un programme de préparation a été établi par la fédération pour mettre en forme les judokas. L’équipe disputera des matchs amicaux avec d’autres sélections comme celles de France, d’Allemagne, de Biélorusse et de la République tchèque. Pour évaluer leur niveau avant les grands tournois, la sélection disputera des tournois Grand Prix en Allemagne, en France et en Turquie, ainsi que l’Open d’Autriche fin février, et le Grand Chelem d’Allemagne en mars prochain.
« Ces tournois sont une très bonne occasion pour toucher aux points forts et faibles après cette longue période de régression. En tant que directeur technique, je vais travailler l’état physique des judokas tout en se concentrant sur les techniques de souplesse, de vitesse et de puissance, car le judo est un sport qui nécessite de faire travailler tous les muscles et toutes les articulations », conclut Bassel Al-Gharabawi.
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