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Osmane, un athlète qui ne baisse pas les bras

Mirande Youssef, Mardi, 19 décembre 2017

Chérif Osmane a réalisé un exploit en remportant sa 3e médaille d’or consécutive lors des Championnats du monde d’haltérophilie handisport, au Mexique. Portrait d’un jeune champion qui a fait de l’haltérophilie son défi quotidien.

Osmane, un athlète qui ne baisse pas les bras

Le visage éclairé d’un grand sourire, l’haltérophile Chérif Osmane (35 ans, 59 kg) se réjouit d’avoir décroché son 3e titre consécutif aux Championnats du monde d’haltérophilie handisport, qui se sont achevés la semaine dernière au Mexique. Ce titre vient s’ajouter aux deux autres, remportés lors des Championnats du monde 2010 en Malaisie et 2014 à Dubaï. « Je suis très fier. Le moment le plus merveilleux est de voir hisser le drapeau égyptien et d’entendre l’hymne national », dit Osmane. A noter que l’Egypte s’est classée 5e dans le tableau final des médailles, avec 4 médailles d’or, une de bronze et une d’argent.

Osmane, solide combattant débordant d’enthousiasme, a remporté son titre en battant le record du monde, soulevant 205 kg. « Dès mon premier essai, j’ai assuré ma médaille d’or en soulevant 205 kg, alors que mon concurrent iranien le plus proche, Amir Jafari, a soulevé 187 kg. Pour moi, la médaille d’or n’était pas le seul objectif, mais l’essentiel était de battre mes propres records mondiaux », indique Osmane. Cette médaille représente pour Osmane un travail de longue haleine, mais qui a ainsi été récompensé. « J’ai effectué un stage de 6 mois au Centre olympique de Maadi, mais je n’ai pas arrêté de m’entraîner toute l’année. Je m’entraîne en temps normal 3 fois par semaine et je fais des renforcements musculaires un jour sur deux pendant toute l’année », dit Osmane, en ajoutant que la musculation des bras est indispensable dans ce sport, car l’athlète doit faire descendre la barre au niveau de la poitrine, puis la pousser vers le haut jusqu’à l’extension complète des bras.

Ne pas se laisser abattre

L’histoire de Chérif a commencé à l’âge d’un an, lorsqu’il a été attaqué par une poliomyélite. « J’ai grandi avec mon handicap et le sentiment amer d’avoir quelque chose qui manque », se rappelle Chérif. Mais le jeune combattant a refusé de se laisser abattre par son handicap. Ce n’était pas la fin pour lui, mais plutôt le début d’une autre histoire, car un champion est né. A l’âge de 15 ans, Chérif a commencé à trouver confiance en luimême. « J’ai commencé à faire de la musculation, jusqu’à ce qu’un jour, mes parents lisent dans les journaux sur un handicapé égyptien qui a décroché une médaille d’or aux Jeux paralympiques. Ils m’ont ensuite encouragé à pratiquer cette discipline. J’ai commencé à m’entraîner à l’âge de 23 ans au club d’Ittihad Al-Chorta, au Caire. J’ai eu de la chance, car j’ai commencé mon parcours sous la houlette de l’entraîneur Saïd Abdel-Hafez, un exchampion du monde », se rappelle Chérif. Le parcours de champion de Chérif a commencé en 2006, aux Championnats du monde de Corée lors desquels il a remporté une médaille d’argent. Depuis, Chérif n’a plus quitté la première marche du podium. Il n’a cessé de remporter l’or dans toutes les compétitions auxquelles il a participé, notamment aux Jeux olympiques de Pékin en 2008, ceux de Londres en 2012 et ceux de Rio en 2016. Il est également champion du monde 2010, 2014 et 2017. Aujourd’hui, le jeune champion n’a aucune intention d’arrêter son parcours. Il veut aller encore plus loin. « Je vais reprendre l’entraînement très vite. Mes yeux sont fixés sur les Jeux paralympiques de Tokyo en 2020 », conclut Osmane.

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