Mohamad Ihab (à gauche) et Sara Samir ont inscrit leurs noms en lettres d'or aux Mondiaux. (Photo : www.iwf.net)
Le Centre des conventions d’Anaheim en Californie (Etats-Unis), qui a accueilli, du 28 novembre au 5 décembre, les Championnats du monde d’haltérophilie, a porté bonheur aux athlètes égyptiens. A une journée de la fin de la compétition, les Egyptiens avaient retrouvé leur place parmi les meilleures nations au monde grâce aux performances de Mohamad Ihab (77 kg), triple médaillé d’or, et de Sara Samir (69 kg), qui a elle aussi décroché l’or. «
Je suis très fier de mes haltérophiles. Ils ont beaucoup travaillé et méritent ces résultats. Cette génération possède toutes les qualités requises pour renouer avec les anciens exploits de la discipline », a déclaré Mahmoud Mahgoub, président de la Fédération égyptienne d’haltérophilie.
En soulevant un poids de 165 kg à l’arraché, de 196 kg à l’épaulé-jeté et de 361 kg au total, Mohamad Ihab a remporté 3 médailles d’or. Il a ainsi réalisé une première, devenant le premier Egyptien et Africain à remporter un triplé d’or lors de Mondiaux d’haltérophilie et le premier Egyptien à décrocher une médaille d’or aux Mondiaux depuis 1951, lorsque Saïd Khalifa Gouda (60 kg) et Ibrahim Chams (67,5 kg) avaient gagné deux médailles d’or pour l’Egypte. Ihab est de plus le premier Egyptien à remporter des médailles dans 3 Championnats du monde d’affilée. Le médaillé de bronze des Jeux Olympiques (JO) 2016 de Rio de Janeiro avait, en effet, remporté 2 médailles d’argent aux Mondiaux 2015 dans la catégorie des 77 kg, ainsi que 2 médailles d’argent et une de bronze lors des Mondiaux 2014 dans la catégorie des 69 kg. Avec le triplé réalisé lors des actuels Mondiaux, il devient la nouvelle légende de l’haltérophilie égyptienne.
Chez les dames, Sara Samir (69 kg), médaillée de bronze aux JO 2016, championne du monde juniors et championne olympique juniors en 2014 dans la catégorie des 69 kg, a remporté une médaille d’or à l’épaulé-jeté, en soulevant 136 kg. Elle a ainsi su remonter la pente avec brio, puisqu’elle avait commencé la compétition avec un échec, ne réussissant à soulever aucun poids à l’arraché, ni au premier essai à 102 kg, ni aux 2e et 3e essais à 104 kg. Grâce à sa grande volonté, elle a abordé l’épreuve de l’épaulé-jeté avec la ferme intention de décrocher l’or pour compenser son échec. Elle a réussi son pari, devenant ainsi la deuxième femme égyptienne à remporter une médaille aux Mondiaux, après Nahla Ramadan, qui avait décroché 3 médailles d’or aux Mondiaux 2003. Son exploit est d’autant plus remarquable qu’elle avait repris l’entraînement un mois seulement avant les Mondiaux, après un arrêt d’un an pour passer son baccalauréat.
Les autres athlètes égyptiens ont eux aussi réalisé de bonnes performances. Ahmad Saad (62 kg) s’est classé à la 11e place et Ragab Abdel-Hay (94 kg) à la 4e place dans une compétition très rude. Chez les dames, Chaïmaa Khalaf Haridi (+90 kg) n’avait pas encore fait son entrée dans la compétition au moment où l’Hebdo est passé sous presse.
Une discipline phare
Cette édition des Mondiaux a été marquée par la suspension de 9 pays pour cause de dopage, suite à la décision de la Fédération internationale d’haltérophilie (IWF) de suspendre pour un an, à compter du mois d’octobre, l’Arménie, l’Azerbaïdjan, la Biélorussie, la Chine, la Moldavie, le Kazakhstan, la Russie, la Turquie et l’Ukraine. Quelques pays n’ont, quant à eux, pas réussi à obtenir de visa pour les Etats-Unis, notamment la Corée du Nord et le Venezuela. « La lutte contre le dopage est très importante, non seulement lors de cette édition, mais aussi lors des précédentes. Aujourd’hui, tout le monde participe à chances égales », a déclaré Mohamad Moussa Al-Dib, directeur technique de la sélection nationale.
Ces Mondiaux sont l’occasion de se souvenir que l’haltérophilie est l'une des disciplines sportives phares en Egypte. Le palmarès des athlètes égyptiens aux Mondiaux d’haltérophilie est, en effet, prestigieux, puisqu’ils avaient remporté, lors d’éditions précédentes, un total de 32 médailles, dont 9 d'or, 11 d'argent et 12 de bronze. L’âge d’or de l’haltérophilie égyptienne remonte, lui, aux années 1946 à 1951. Durant cette période, les Egyptiens avaient décroché un total de 8 médailles d’or lors de Mondiaux, grâce à Khedr Al-Touni (3 médailles), Ibrahim Chams (2 médailles), Mahmoud Fayyad (2 médailles) et Saïd Khalifa Gouda (une médaille). Aujourd’hui, Mohamad Ihab, Sara Samir et leurs coéquipiers sont prêts à écrire une nouvelle histoire de l’haltérophilie égyptienne. Encore jeune, cette génération possède toutes les qualités pour réaliser de nombreux autres exploits.
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