
Après l'échec à la Coupe du monde, Ezz vise une qualification aux JO de Tokyo.
La sélection égyptienne de hockey s’est classée 2e aux Championnats d’Afrique qui se sont achevés fin octobre à Ismaïliya en Egypte. Pour autant, elle n’a pas pu composter son billet pour la Coupe du monde des Pays-Bas en 2018. En fait, le hockey égyptien n’a jamais réussi à se qualifier pour la Coupe du monde. «
On a disputé les Jeux olympiques en 1992 et en 2004, et toutes sortes de tournois internationaux, mais la participation à la Coupe du monde reste un objectif qui n’a pour l’instant pas été réalisé dans l’histoire du hockey égyptien », affirme Hussein Gheith, directeur exécutif de la Fédération égyptienne de hockey. Pourtant, la sélection égyptienne a démontré un bon niveau aux Championnats d’Afrique qualificatifs à la Coupe du monde, car elle était toujours classée entre les 2e et 3e places. «
Mais le système de qualification imposé par la Fédération internationale de hockey est un peu rigide, car c’est uniquement le tenant du titre qui a le droit de se qualifier, sans donner la chance au pays classé 2e ou 3e, à l’instar de la plupart des sports collectifs comme le volley-ball ou le handball », explique Gheith. A noter qu’à l’échelle du continent, le plus redoutable des concurrents pour l’Egypte est sans aucun doute l’Afrique du Sud, qui domine le podium africain depuis de longues années. C’est la nation où cette discipline est très développée, et elle possède une équipe très forte dont la plupart évolue à l’étranger. Elle est l’un des 12 meilleurs pays du monde.
En fait, en Afrique, la pratique de hockey n’est pas tout à fait développée. Seule l’Afrique du Sud participe à la Coupe du monde. Sur le reste du continent, 3 autres pays le pratiquent à un niveau moindre, à savoir l’Egypte, l’Algérie et la Tunisie. L’Egypte, elle, a un réel potentiel de se développer, mais cette discipline souffre de nombreux problèmes qui entravent son développement. Premier problème : des équipements coûteux. A noter que le hockey pratiqué en Egypte est le hockey sur gazon. L’autre épreuve de hockey intitulé le hockey sur glace, et qui est pratiquée sur une patinoire, est répandue dans les pays européens. Le hockey sur gazon est un sport collectif dont l’objectif est d’envoyer, à l’aide d’un bâton, la balle dans le but adverse. Parmi les équipements, on peut citer le bâton similaire à celui d’une raquette de tennis pour frapper ou dévier la balle, des chaussures spéciales équipées de crampons pour s’adapter à la nature du terrain en gazon, et le protège-dents. Quant aux gardiens de but, ils ont un ensemble d’accessoires de protection, à savoir casque, plastron, coquille, guêtres, coudières, sabots et gants. « Chaque matériel coûte entre 250 et 300 dollars. Les équipements de chaque hockeyeur coûtent à la Fédération 15 000 L.E. Cela au moment où la Fédération reçoit un budget très restreint du ministère des Sports. Un budget toujours insuffisant pour tout faire : fournir les équipements, effectuer des stages et fournir aux hockeyeurs un bon nombre de tournois », confie Hani Hammouda, président de la Fédération égyptienne de hockey.
Manque d’infrastructures et d’argent
Le manque d’infrastructures figure également parmi les problèmes du hockey égyptien. Ce sport a besoin de stades. L’Egypte compte 8 stades, mais 3 parmi eux sont hors service, car ils ont besoin de renouvellement. « Actuellement, on n’a que 4 stades, à savoir ceux d’Al-Charqiya, d’Ismaïlia, de Smouha et d’Al-Chorta. J’ai eu recours à mes bonnes relations avec les présidents de certains clubs pour augmenter le nombre de stades. En 2018, deux nouveaux stades verront le jour : un au club Al-Chams et un autre au club du Canal de Suez. Toutefois, c’est toujours insuffisant pour faire développer le hockey égyptien et contribuer à son rayonnement à l’international », explique Hammouda. Selon lui, pour résoudre ces deux problèmes, ce sport a besoin d’une bonne gestion financière. Par exemple, sponsoriser la sélection nationale pour lui fournir les équipements et les stades. « Mais où sont les sponsors qui mettront leur argent dans ce sport qui ne jouit pas d’une grande popularité en Egypte ? », se demande-t-il.
Le manque d’entraîneurs professionnels capables de renforcer la capacité des joueurs est aussi un troisième problème. « On ne pourra pas rendre cette discipline professionnelle à tous les niveaux si on ne possède pas d'entraîneurs bien qualifiés. Le manque des moyens financiers nous rend incapables d’avoir recours à d'entraîneurs étrangers. Quant aux entraîneurs égyptiens, ils ont besoin d’une profonde formation pour aller de pair avec les récentes évolutions de ce sport sur le plan international », explique Hammouda.
Néanmoins, une lueur d’espoir a commencé pour le hockey égyptien en 2015. A cette date, l’Egypte a pu, pour la première fois de son histoire, se qualifier à la Ligue mondiale (World League). Lors de cette ligue, l’Egypte a réalisé sa première meilleure performance en se classant 10e. En 2017, la sélection égyptienne a pu pour la deuxième fois participer à cette Ligue mondiale et a réussi à améliorer son classement en occupant une 8e place.
Ce développement est, en fait, le fruit de l’intérêt accordé par certains clubs à cette discipline. En Egypte, il s’agit de deux grands clubs : Al-Charqiya et Al-Chorta, qui consacrent une grande part de leur budget à cette discipline. Ils accordent une grande importance au système d’entraînement et à l’encadrement technique en fournissant aux entraîneurs des stages à l’étranger. Par exemple, le club Al-Charqiya a fait un record en remportant 21 fois le titre des Championnats d’Afrique des clubs champions. « La sélection est formée des hockeyeurs de ces deux clubs qui sont les deux meilleurs clubs égyptiens de la discipline. Ils ont joué un rôle très important dans le développement de ce sport en Egypte. Ils ont de très bonnes relations avec les grands clubs africains, ce qui les a aidés à fournir à ses hockeyeurs des matchs amicaux, donnant ainsi à l’équipe une bonne expérience et un remarquable professionnalisme », conclut Hammouda.
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