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Salah fait l’Histoire

Karim Farouk, Mardi, 10 octobre 2017

Toute l'attention et le crédit ont été portés sur Mohamad Salah, l'artisan de l'exploit, devenu l'icône de cette génération de joueurs.

Salah fait l’Histoire
(Photo : Reuters)

Lorsque l’Egypte avait besoin d’un héros, Mohamad Salah s’est montré comme l’homme du moment pour hisser les siens au niveau de l’élite mondiale. L’ailier de Liverpool a ouvert le score à la 62e minute de la rencontre, avant qu’Arnold Bouka ne marque le but d’égalité à la 87e minute. Ce fut un moment de choc, un silence pesant au Stade d’Alexandrie pourtant rempli de plus de 80 000 supporters. A genoux après un moment de désespoir, Salah s’est relevé, relançant le public et ses coéquipiers jusqu’à ce qu’il ait pu réaliser son coup de grâce à la 95e minute. Un miracle de dernière minute, voire de dernière seconde, qui a permis d’envoyer les Pharaons à la Coupe du monde de la Russie. « Imaginez ! Un penalty à la 95e minute du match qui met fin à 28 ans d’attente pour votre pays fou du football ? Salah a des nerfs d’acier », a dit John Bennett, commentateur et présentateur de la BBC suite au match.

Salah semble ainsi l’unique personnalité de ce groupe capable de porter sur ses épaules le lourd fardeau des attentes d’un public qui avait commencé à célébrer la qualification avant même le début du match. Une autre issue que la victoire ne semblait pas envisageable. « Je suis très content d’avoir rendu les Egyptiens heureux aujourd’hui. Le moment le plus difficile, c’était le silence après le but du Congo, mais je remercie Dieu pour cette victoire et pour avoir réalisé un grand rêve. Lors du penalty, je ne pensais à rien. Tout ce que j’avais en tête c’est de marquer pour réaliser la victoire. Je m’étais préparé pour ce moment et j’avais un sentiment que cela allait arriver », a déclaré Salah suite au match.

Une dépendance qui ne gêne pas

Or, jamais les Pharaons ne semblaient dépendants de quelqu’un comme c’est le cas avec Salah. On parle toujours de « l’équipe de Salah », le « plan Salah » et « l’Egypte de Salah ». Pourtant, cela ne semble pas gêner le staff technique. « Quand tu as un joueur éminent, il est normal que tu essayes de l’exploiter au maximum. Regardez Ronaldo avec le Real Madrid, Messi avec la Barcelone ou Bale avec le Pays de Galles. On veut profiter de la vitesse et du talent de Salah, mais il ne peut pas tout faire. Il a besoin de ses coéquipiers Abdallah Al-Saïd, Ramadan Sobhi, Mahmoud Trezeguet et Ahmad Fathi parmi d’autres pour accomplir le travail », avait dit l’entraîneur adjoint de la sélection, Ossama Nabih.

Clairement identifié comme le sauveur de l’Egypte, il porte cette responsabilité avec calme et modestie. Toujours proche de ses coéquipiers, il s’arrête pour prendre les photos avec ses fans et célèbre ses buts et ses victoires avec une sérénité impressionnante, le jeune Pharaon (25 ans) est fortement louangé pour son caractère, que ce soit par ses entraîneurs ou les médias. Mais le plus important encore c’est que cette décontraction lui permet d’étaler son talent et faire des gestes qui correspondent à ce que les spectateurs désirent voir. Il perce sur les flancs grâce à une vitesse extraordinaire, exécute des dribbles, tente des passes et des buts sans avoir la crainte d’assumer le blâme. Le numéro 10 des Pharaons a marqué 10 buts et fait 7 passes décisives en 21 rencontres depuis l’arrivée du technicien argentin Hector Cuper en mars 2015. Lors des qualifications du Mondial, il a marqué 5 des 11 buts de la sélection et a contribué à 2 autres.

C’est quelqu’un qui sort du lot et qui répond aux espoirs de toute une nation, une nation qui en a fait un héro, qu’il le veuille ou non. Les Egyptiens savent que l’époque de la génération dorée des Pharaons emmenés par Mohamad Abou-Treika, Emad Metaeb, Mohamad Barakat et Hosni Abd-Rabbou, qui régalaient le public par leur jeu séduisant, est aujourd’hui révolue. Mais le talent spectaculaire de Salah au style européen leur a permis de rêver et d’espérer de voir le onze national faire des éclats en Russie l’été prochain. « En se qualifiant à la Coupe du monde, j’ai réalisé un rêve d’enfance. Mais nos ambitions ne doivent pas s’arrêter là, nous devons penser à faire un impact lors de la compétition, afin de prouver notre mérite d’être parmi les meilleures équipes du monde », conclut Salah.

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