En battant le Russe Alexey en finale des JO, Abughauch a remporté la 1re médaille olympique pour la Jordanie. (Photo : AFP)
Al-ahram hebdo : Pourquoi avez-vous choisi l’Egypte pour vous préparer aux Championnats du monde de taekwondo qui auront lieu du 24 au 30 juin à Muju, en Corée du Sud ?
Ahmad Abughauch : Je suis très heureux de me retrouver à Charm-Al- Cheikh dans un camp de préparation pour les Championnats du monde. L’Egypte est l'une des grandes nations du taekwondo. Elle était présente aux Jeux Olympiques (JO) de Rio de Janeiro 2016 avec 3 athlètes, et Hédaya Malak a même décroché une médaille de bronze. La sélection égyptienne regroupe des athlètes d’un très haut niveau tels Hédaya Malak, Seif Issa, 1er au classement mondial, Youssef Ali, 10e au classement mondial, et Nour Hussein, 8e mondial, ainsi que d’autres éléments qui occupent de bonnes places au classement mondial.
— Comment estimez-vous votre préparation pour les Mondiaux de Muju ?
— J’ai entamé ma préparation pour les Championnats du monde de Muju par un stage en Jordanie avant de venir en Egypte pour effecteur ma deuxième étape de préparation. Ce stage est très important, car il regroupe les équipes d’Egypte, du Portugal et de Jordanie. C’est donc un mélange de différentes écoles de taekwondo qui viennent de différents continents. Ce camp a commencé le 23 mai dernier et prendra fin le 8 juin. J’ai beaucoup tiré profit de ce stage, car j’ai participé à l’entrainement avec les sélections égyptienne, portugaise et jordanienne. Nous avons effectué jusqu’à présent deux rencontres amicales. Nous nous envolerons ensuite pour la Corée du Sud afin d’y effectuer un dernier stage avant les Mondiaux.
— Aux JO de Rio, vous avez réalisé une première dans l’histoire de la Jordanie en remportant la médaille d’or. Comment avez-vous réalisé cet exploit ?
(Photo : AFP)
— J’ai investi beaucoup d’efforts incalculables pour en arriver là. Cela n’a pas été facile du tout. J’ai commencé à pratiquer le taekwondo à l’âge de 6 ans au Centre de taekwondo Al-Faris, suivant l’exemple de mon grand frère. Au début, je ne me suis pas consacré totalement au taekwondo à cause de ma passion pour le football. Mais après avoir remporté la médaille d’or au Tournoi d’Alexandrie junior en 2010, j’ai commencé à prendre le taekwondo au sérieux. En 2012, j’ai remporté la médaille d’or aux Championnats du monde juniors qui se sont déroulés à Charm Al-Cheikh, en Egypte. Puis, mon parcours a été interrompu par une grave rupture du ligament croisé. En fait, j’ai subi plusieurs blessures consécutives et j’étais obligé d’arrêter le jeu pendant 2 ans. En 2015, j’ai fait un gros come-back, car j’avais une forte volonté de retrouver mon niveau et de remporter une médaille olympique. En route vers la médaille, j’ai battu en finale le Russe Alexey Denisenko. En demi-finales, j’ai battu le champion olympique 2012, l’Espagnol Joel Gonzalez Bonilla. En quarts de finale, j’ai battu le vice-champion olympique 2012, le Sud-Coréen Lee Dae-hoon. Il faut savoir que j’ai pu réaliser cela grâce au soutien de mon entraîneur et ami, Faris Al-Assaf, qui m’a soutenu tout au long de mon parcours.
— Aujourd’hui, vous êtes une star en Jordanie. Comment le vivez-vous ?
— Je suis très fier d’avoir remporté la première médaille olympique jordanienne, surtout qu’elle est en or. J’ai été comblé de joie lorsque j’ai entendu l’hymne national de la Jordanie et que j’ai vu le drapeau jordanien très haut dans le stade olympique. Après avoir remporté ce titre, toute la Jordanie a explosé de joie. Le roi Abdallah II m’a même félicité. Après de nombreuses célébrations, j’ai décidé de ne pas perdre de temps et commencer ma préparation pour les Mondiaux afin d’être en bonne forme.
— A Rio vous étiez inconnu, mais aux Mondiaux, vous serez le champion olympique. Votre approche sera-t-elle différente ?
— Je suis très conscient de cela. Aux JO, j’étais inconnu et j’ai surpris tous mes adversaires avec mon style de jeu et ma technique. Mais désormais, tous mes adversaires m’observent et m’étudient. Depuis la fin des JO, je travaille avec mon entraîneur Faris Al-Assaf pour changer mon style de jeu, tout en trouvant de nouvelles tactiques. Personnellement, je considère les rencontres de taekwondo comme un jeu vidéo. J’essaie toujours d’inventer de nouveaux mouvements. Je pratique le taekwondo avec joie
.— Quel est votre but aux Mondiaux de Muju ?
— Mon but est bien sûr de monter sur la première marche du podium aux Championnats du monde. Comme je suis le champion olympique de ma catégorie (-68 kg), tout le monde attend de moi une médaille aux Mondiaux. Cela représente un lourd fardeau. Voilà pourquoi je travaille beaucoup avec mon entraîneur sur l’état psychologique afin de disputer les Mondiaux sans pression d’autant plus que ces Mondiaux sont très importants pour le classement mondial qualificatif des Jeux olympiques de Tokyo 2020.
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