Al-Ahram Hebdo : Vous avez réalisé une saison exceptionnelle avec Al-Masri. A 5 journées de la fin du championnat vous êtes à la 4e place du classement et vous vous êtes qualifiés pour les demi-finales de la Coupe d’Egypte …
Hossam Hassan : C’est le fruit du travail exceptionnel accompli par le staff technique et du soutien continu du conseil d’administration du club, surtout du président Samir Halabeiya et du gouverneur de Port-Saïd qui déploient des efforts pour aider le club. En effet, le club souffre d’un manque de moyens comparé aux clubs qui occupent la tête du classement. Franchement si j’avais 25 % des moyens financiers du club Ahli ou Zamalek, je remporterais le championnat. Les moyens du club Al-Masri sont très limités. Le staff technique essaye de s’adapter aux moyens du club. Nous avons réussi avec des joueurs qui ne sont pas comptés parmi les stars du Championnat égyptien à intégrer l’élite du championnat. Personne ne connaissait des joueurs comme Ahmad Moussa (Kaboriya), Mohamad Magued (Onnoch), Farid Chawqi ou Ahmad Gomaa. C’est grâce aux efforts déployés par le staff technique du club Al-Masri qu’ils sont devenus célèbres et que les grands clubs du championnat veulent les recruter. Ce n’était pas du tout facile de travailler avec un tel effectif car la plupart des joueurs sont très jeunes, 6 d’entre eux ont 21 ans. Dans l’effectif d’Al-Masri, il y a seulement 2 joueurs de plus de 30 ans.
— Vous êtes parmi les quatre premiers du classement, bien que vous jouiez tous vos matchs à l’extérieur. Est-ce que cela a joué un rôle dans la performance des joueurs ?
— C’est un point très important. Al-Masri est le seul club qui joue les 34 matchs du championnat à l’extérieur, et ce, suite aux incidents du stade de Port-Saïd en 2012 qui ont abouti au décès de 72 supporters du club Ahli. Franchement le club a réussi un exploit sans pareil en jouant tous ses matchs à l’extérieur. Si nous étions comme les autres clubs, et que nous jouions 17 matchs sur notre terrain, sans doute nous aurions pu faire de meilleurs résultats.
— La saison dernière vous avez terminé le championnat à la 4e place, et cette saison vous êtes aussi 4e à 4 journées de la fin de la saison et à un point de Zamalek, qui est à la 3e place. Espériez-vous faire mieux cette saison ?
— Au début de la saison, lors d’une conférence de presse, j’ai dit que l’objectif de l’équipe était de terminer 6e ou 7e du championnat à cause du manque de moyens. Aujourd’hui, nous sommes à la 4e place à 5 journées de la fin de la saison derrière Ahli, Masr Lil Maqassa et Zamalek, nous avons 6 points de plus que Smouha qui vient à la 5e place. Sans doute ce qu’Al-Masri a fait cette saison est un exploit, vu les moyens financiers limités du club. Si nous avions les moyens pour acheter deux bons joueurs expérimentés pour fortifier nos effectifs nous pourrions monter un peu plus haut dans le tableau du classement, mais malheureusement à l’ère du professionnalisme ces joueurs demandent beaucoup d’argent et ils sont souvent liés aux clubs qui ont de grands budgets comme Ahli, Zamalek et Masr Lil Maqassa. Alors, je dois m’adapter aux joueurs que j’ai, développer leur style de jeu et leur apprendre mon système de jeu afin qu’ils puissent réaliser ce que je veux durant les matchs. Et cela demande beaucoup de travail de ma part. Je fournis un effort inlassable. J’aime mon travail et je le fais tous les jours, je pense qu’il n’y a pas en Egypte beaucoup d’entraîneurs qui travaillent tous les jours comme moi. Tous les jours j’essaye d’enseigner à mes joueurs de nouvelles choses pour améliorer leur niveau technique.
— Vous aviez beaucoup de propositions en Egypte et à l’étranger, mais vous avez choisi de renouveler votre contrat avec Al-Masri pour la saison prochaine, malgré le manque de moyens dont vous parlez. Pourquoi ?
— C’est à cause de la grande confiance que les supporters ont en nous, mon frère Ibrahim et moi. C’est par amour et par respect aux supporters que nous avons décidé de renouveler notre contrat avec le club pour une troisième saison. Durant les deux années que nous avons passées avec le club, son système de jeu a beaucoup évolué. En ce qui nous concerne, nous sommes satisfaits à Port-Saïd. C’est vrai que nous avons d’autres propositions faites par d’autres grands clubs, mais il est mieux de travailler avec un club où l’on est à l’aise que de travailler avec un grand club qui vous stresse. Il y a beaucoup d’éléments qui entrent dans le choix d’un club, l’essentiel est qu’on ne se sente pas stressé et qu’on ait la confiance de l’administration du club et des supporters, et tout cela nous l’avons à Al-Masri. Cela ne veut pas dire que je vais rester toute ma vie à Al-Masri, mais pour le moment je veux continuer avec Al-Masri ce que j’ai déjà commencé il y a deux ans. C’est vrai que les moyens du club sont limités, mais le président du club, Samir Halabeiya, et le gouverneur de la ville de Port-Saïd, Adel Al-Ghadbane, font de leur mieux pour soutenir l’équipe et insistent sur le fait que je reste avec l’équipe, moi et le staff technique. De notre côté, le staff technique et moi déployons tous nos efforts pour que le club soit à la hauteur des espérances de ses supporters qui nous aiment beaucoup et que nous aimons également beaucoup.
— Et quels sont vos objectifs pour votre nouvelle saison avec le club ?
— En arrivant au club il y a deux ans et vu les faibles moyens financiers, l’objectif du club était de rester en première division. Au cours des deux dernières années, le club est devenu l’un des meilleurs du championnat et nous avons participé aux compétitions africaines. La saison prochaine, nous allons déployer tous nos efforts pour qu’Al-Masri reste parmi les meilleurs. Nous travaillerons sérieusement pour que le club aille plus loin, que ce soit dans les compétitions locales ou africaines. L’année prochaine nous aurons besoin de fortifier les effectifs de l’équipe avec de nouveaux joueurs jeunes et expérimentés dans plusieurs postes comme le milieu offensif, le stoppeur et surtout un gardien de but. Notre gardien actuel, Ahmad Abdel-Halim (Boska), jouait dans un club de 3e division et son remplaçant Ahmad Abdel-Moneim est très jeune.
— Certains trouvent que l’esprit combatif de Hossam Hassan est la cause de sa réussite en tant que joueur. Travaillez-vous avec le même esprit tant qu’entraîneur ?
— Pas seulement. Il ne fait pas de doute que je n’aimais pas la défaite lorsque j’étais joueur et je ne l’aime pas en tant qu’entraîneur, mais j’ai mon style dans l’entraînement, un style propre à moi. En 2009, lorsque j’ai pris la responsabilité technique du club Zamalek, au moment où tous les entraîneurs du championnat évoluaient tactiquement en 3-5-2, j’ai eu le courage de jouer avec un plan de jeu offensif et de jouer des matchs ouverts techniquement. Actuellement, le système de jeu d’Al-Masri est connu, c’est l’un des clubs les mieux organisés techniquement et chaque joueur connaît son rôle et ses devoirs techniques sur le terrain, et cela est le fruit d’un long travail et de longs entraînements afin que chaque joueur sache son rôle et qu’il soit bien placé sur le terrain en fonction du plan du jeu.
— Avec votre grande expérience en tant que joueur et votre remarquable parcours en tant qu’entraîneur avec les clubs Zamalek et Al-Masri, et avec la sélection nationale jordanienne en 2013. Ne pensez-vous pas qu’il soit temps pour vous d’entraîner l’équipe nationale égyptienne ?
— entraîner l’équipe nationale de mon pays c’est un honneur et un devoir national que j’aimerais bien faire, mais la décision finale ne me revient point, ce sont les responsables de la Fédération égyptienne qui ont le dernier mot. En tout cas, je suis toujours à la disposition de l’équipe nationale égyptienne et à la disposition de mon pays.
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