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Sandra Samir, la reine du filet

Marianne Youssef, Lundi, 29 mai 2017

Sandra Sameh, 19 ans, est la première tenniswoman égyptienne à pointer au 440e rang mondial Women’s Tennis Association (WTA). Cette jeune joueuse qui ne cesse de progresser est une vraie graine de championne. Portrait.

Sandra Samir, la reine du filet
Sandra s'entraîne dur pour atteindre le top 150 du classement mondial.

L’accès au haut niveau de Sandra Sameh, jeune tenniswoman de 19 ans, a mis du temps à se dessiner. Mais cette année la jeune joueuse a réussi à se placer à la 440e place de la WTA (Women’s Tennis Association), devenant ainsi la première tenniswoman égyptienne à se hisser dans ce classement. Un excellent tour de force, réalisé grâce à de nombreux tournois auxquels elle a participé cette saison. « J’ai disputé 4 tournois internationaux Challenger et Futur en Tunisie et en Egypte, dans lesquels j’ai pu atteindre les quarts de finale, et le tournoi Nana trophée, où je suis arrivée en finale. Cette performance m’a permis de collecter un bon nombre de points et d’améliorer mon classement. Je suis passée de la 1 100e place au classement WTA l’année dernière à la 440e cette année. C’est un vrai exploit pour une tenniswoman égyptienne car jamais une joueuse égyptienne n’avait intégré le top 400 », confie Sandra avec fierté.

Sandra est un exemple qui montre bien que les tenniswomen égyptiennes peuvent encore faire la différence, si on leur en donne les moyens. Sandra est une joueuse qui a d’énormes compétences et dont le père fait tout pour qu’elle puisse atteindre ses rêves. La jeune femme est entourée par un excellent groupe d’entraîneurs. Ceux-ci lui ont fourni une formation complète et de qualité. « Mon père m’a permis d’avoir un très bon encadrement qui a joué un grand rôle dans mes progrès de ces dernières années. Je me déplace entre les Etats-Unis, l’Allemagne et l’Egypte pour m’entraîner et je travaille sous la houlette de trois entraîneurs : l’Américain Jami Johnson, l’Allemand Alex Rauch et l’Egyptien Ali Choukri. J’ai également une entraîneuse américaine de fitness et de nutrition, Diana Vines, qui se déplace avec moi dans tous mes tournois », explique Sandra. Ces conditions optimales sont malheureusement un cas particulier car la majorité des tenniswomen égyptiennes n’arrivent pas à accéder à ce niveau à cause du manque de tournois disputés. De plus, grâce à ses entraînements aux Etats-Unis et en Allemagne, Sandra a eu la chance de s’habituer à jouer sur des terrains durs, rares en Egypte, et qui représente un problème pour la plupart des joueuses. « Les Egyptiennes sont habituées à jouer sur la terre battue, car les terrains durs sont rares en Egypte. Mais en s’entraînant à l’étranger, j’ai pu m’habituer à la vitesse de la balle qui est plus rapide sur les terrains durs », explique-t-elle.

Sandra Sameh a fait ses débuts au club Al-Seid, dans le quartier de Doqqi au Caire. Elle a commencé à pratiquer ce sport à l’âge de 5 ans. « A 8 ans, j’ai rejoint l’école de tennis du club Al-Seid, et j’ai commencé à participer aux Championnats des clubs où j’ai réalisé de bonnes performances. Grâce à mes résultats, j’ai rejoint la sélection junior à l’âge de 12 ans ». raconte-t-elle. Dès lors, les succès se sont enchaînés. En 2009 et 2010, elle a occupé la première place aux Championnats arabes en Tunisie en individuel et en double. En 2011, elle a atteint les quarts de finale du tournoi Orange Ball et Eddie Herr aux Etats-Unis. Mais le véritable exploit se passe en 2014, lorsque Sandra participe pour la première fois à la Coupe de la Fédération (Fed Cup) avec la sélection égyptienne. Cette année-là, l’Egypte passe pour la première fois du groupe 3 au groupe 2. « L’Egypte était pendant des années au groupe 3, et elle n’a jamais passé au groupe 2. Mais dès que j’ai participé à la Coupe avec la sélection égyptienne, de 2014 à 2017, l’Egypte a conservé sa place au groupe 2 », assure Sandra.

Des ambitions sans limites

Sandra Samir a également été la première tenniswoman égyptienne à avoir participé aux JO de la Jeunesse (JOJ) en 2014, grâce à son classement au top 13 du classement WTA junior. Mais la jeune joueuse ne compte pas en rester là. Elle fait preuve de beaucoup de sérieux et de rigueur dans son travail et essaie toujours de donner le meilleur d’elle-même. Et elle possède encore de belles années devant elle pour tutoyer les sommets. « J’ai encore du travail à faire pour le reste de l’année 2017. Je vais disputer deux tournois en Hongrie et 4 autres en Allemagne. Mon objectif est d’intégrer le top 200 vers la fin de l’année », annonce-t-elle. Ses objectifs à long terme seront de participer en 2018 à l’Open d’Australie, qui est l’un des plus grands tournois internationaux de tennis avec le Roland Garros et le Wimbledon. « Ce tournoi est très important pour moi, car à chaque fois que je gagne un match, je collecte des points », ajoute Sandra.

Un autre rêve précieux pour elle est d’être la première tenniswoman égyptienne à participer aux JO de Tokyo 2020. « Pour pouvoir y participer, je dois atteindre le top 150 du classement mondial. Je sais que ça semble ambitieux mais j’ai confiance en mes compétences », conclut-elle.

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