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Eissa sur le toit du monde

Doaa Badr, Mardi, 23 mai 2017

Le jeune taekwondoïste Seif Eissa (19 ans) occupe la tête du classement mondial du mois de mai. Sept autres Egyptiens figurent dans le top 10.

Eissa sur le toit du monde
C'est la 2e fois que Eissa occupe la tête du classement mondial. (Photo : Fédération égyptienne de taekwondo)

A 19 ans seulement, le jeune taekwondoïste égyptien, Seif Eissa, occupe la tête du classement mondial du mois de mai, dans la catégorie des moins de 76 kg. Il faut remarquer que c’est la 2e fois que Eissa règne sur le classement au cours des trois derniers mois, puisqu’il s’y était déjà hissé en mars dernier. « Occuper la première place du classement mondial est un grand honneur pour moi. Je suis au comble de la joie. Je n’arrive pas à exprimer mes sentiments. J’ai pu parvenir à ce niveau grâce au soutien de ceux qui m’entourent : mes entraîneurs, mes coéquipiers, la fédération et bien sûr ma famille », confie le jeune homme.

Eissa a atteint la tête du classement mondial grâce à ses récents exploits, notamment une médaille d’or au Tournoi international d’Egypte, qui s’est tenu à Louqsor en février dernier, et une médaille d’or à la Coupe du président pour le continent africain, qui s’est déroulée au Maroc en avril dernier.

Malgré son jeune âge, Eissa a assuré sa suprématie dans la catégorie des -76 kg en démontrant un talent extraordinaire. Son style de jeu particulier et son niveau technique très élevé ont fait de lui un athlète de haut niveau qui représente la nouvelle génération du taekwondo égyptien.

En peu de temps, le nouveau champion égyptien a réalisé plusieurs exploits de taille. Seif Eissa a commencé à pratiquer le taekwondo à l’âge de 7 ans au club Al-Seid, mais à ses débuts, il était un athlète de niveau moyen. En 2013, à l’âge de 15 ans, il a obtenu la première place aux éliminatoires de la sélection nationale. Lors de l’Open de Turquie, sa première compétition internationale, il a remporté une médaille d’or. En 2014, il a réalisé une première dans l’histoire du taekwondo égyptien, en remportant la médaille de bronze aux Jeux olympiques de la jeunesse. Depuis cette médaille, le jeune taekwondoïste a commencé une nouvelle ère riche en médailles internationales. « Cette médaille est la plus précieuse de ma carrière puisque c’est ma première médaille olympique », dit-il avec fierté. Après une série de succès, Eissa a connu son premier échec en ratant la qualification olympique après avoir terminé 3e aux éliminatoires africaines début 2016. Il a cependant tiré des leçons de cet échec et a continué sur son élan avec une détermination de fer.

A la fin de l’année 2016, il réalise un nouvel exploit en décrochant la médaille d’argent dans la catégorie -80 kg lors de la finale du Grand Prix de taekwondo en Azerbaïdjan. Il est ainsi devenu le premier Egyptien à remporter une médaille en finale du Grand Prix qui a réuni les 16 meilleurs athlètes au classement mondial de chaque catégorie. « Etre le premier Egyptien à fouler le podium de la finale du Grand Prix est un grand honneur », déclare le jeune homme.

Grâce à son style de jeu très distingué, il a attiré l’attention de nombreux experts durant la finale du Grand Prix. Par la suite, il a disputé la Coupe du monde par équipe sous les couleurs de la sélection belge. Selon la loi, un athlète peut librement intégrer une autre sélection durant cette compétition. Eissa s’est illustré de nouveau en remportant la médaille de bronze avec l’équipe belge.

Toutes ces médailles, et surtout celles de ces derniers mois, ont permis à Eissa d’occuper la première place du classement mondial.

7 Egyptiens dans le top 10

En fait, Eissa n’est pas le seul Egyptien à avoir obtenu un bon classement, puisque 7 autres compatriotes figurent dans le top 10 du classement mondial. Chez les hommes : Moaz Nabil (6e en -54 kg), Youssef Ali (10e en -63 kg) et Ghofran Zaki (10e en -68 kg). Chez les dames : Radwa Réda (2e en -53 kg), Hédaya Malak (3e en -57 kg), Nour Hussein (10e en -49 kg) et Séham Al-Sawalhi (10e en -67 kg).

Ainsi, les Egyptiens ont su tirer profit du programme de préparation de la sélection nationale qui a été planifié par Mohamad Chaabane, membre du conseil d’administration de la fédération et superviseur de l’équipe nationale. Ce programme a été mis en place par l’encadrement technique de la sélection présidé par l’Espagnol Rosendo Alonso et par les entraîneurs Gulsha Alonso, Tamer Salah et Ossama Al-Sayed. Il a vu le jour grâce au soutien de Mohamad Ali Abou-Zeid, président de la Fédération égyptienne, qui a lui-même financé la participation de l’Egypte aux tournois internationaux après le refus du ministère de la Jeunesse et du Sport qui ne voulait financer que les Mondiaux.

Aujourd’hui, Eissa et ses coéquipiers se préparent sérieusement pour les Championnats du monde qui auront lieu du 24 au 30 juin à Muju (Corée du Sud). « Le classement mondial des Egyptiens est très important avant les Mondiaux, car un bon classement évite aux taekwondoïstes d’affronter les meilleurs athlètes durant les premiers tours et relègue ces rencontres aux derniers tours », déclare Mohamad Chaabane, superviseur de la sélection nationale, membre au conseil d’administration de la fédération et vice-président du comité technique à la Fédération internationale de taekwondo.

Ainsi, Eissa et ses coéquipiers espèrent réaffirmer leur niveau en réalisant un nouvel exploit durant les prochains Mondiaux. « Je vise une médaille aux prochains mondiaux. Mon principal objectif est de décrocher une médaille olympique à Tokyo en 2020 », conclut Eissa.

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