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Rehab Wafa : Je rêve de participer aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020

Mirande Youssef, Mardi, 16 mai 2017

L’haltérophile Rehab Wafa (37 ans, 73 kg) vient d’obtenir la médaille d’or à l’Open d’Europe handisport qui s’est achevé la semaine dernière en Hongrie. Elle revient sur cet exploit et parle de ses projets à venir. Entretien.

Rehab Wafa
Rehab Wafa.

Al-Ahram Hebdo : Quelles sont vos impressions après avoir raflé la médaille d’or de l’Open d’Europe ?

Rehab Wafa : Je veux d’abord noter que cette médaille est très précieuse car il s’agit de ma première participation internationale. Le fait de décrocher une médaille d’or dans un tournoi si prestigieux comme l’Open d’Europe me rend très fière. J’ai participé à ce tournoi avec l’objectif d’y battre mon record personnel. Et c’est chose faite. J’ai réussi à soulever 115 kg et j’ai ainsi devancé avec un écart important l’haltérophile moldave Larisa Marinenkova, qui a soulevé 88 kg et a été classée 2e.

Ce tournoi représentait pour moi un vrai défi. Je participais uniquement pour acquérir plus d’expérience. Mais voilà que j’ai dépassé mes rêves et mes objectifs. C’est incroyable.

— Quelle est l’importance de l’Open d’Europe pour le reste de la saison ?

— L’importance de ce tournoi est qu’il est qualificatif pour les Mondiaux du Mexique en octobre prochain. Ces Mondiaux sont très importants car ils sont qualificatifs pour les Jeux paralympiques de Tokyo 2020. A noter que selon les règles de la Fédération internationale d’haltérophilie handisport, les haltérophiles doivent disputer annuellement au moins un tournoi international au cours des quatre prochaines années. Avant les Jeux paralympiques, la fédération choisira les 10 premiers haltérophiles dans chaque catégorie. L’exploit que j’ai réalisé à l’Open d’Europe signifie que je suis en bon chemin pour une qualification, et que je maintiens mon niveau enfin de rivaliser lors des prochains Mondiaux d’octobre.

— Pouvez-vous nous parler de votre parcours sportif ?

— A l’âge de 2 ans, j’ai été infectée par la poliomyélite. A cause de mon handicap, j’ai vécu des moments très difficiles. Puis, à un moment, j’ai décidé de croquer la vie à pleines dents et de faire quelque chose de ma vie. Mes amies au club d’Al-Horriya à Port-Saïd, ma ville natale, m’ont beaucoup encouragée à pratiquer un sport pour dépasser ma dépression. Au début, j’ai essayé le tennis de table, mais cela ne m’a pas plu. L’haltérophilie par contre est le sport dans lequel je me suis tout de suite sentie à ma place. C’est la pratique de ce sport qui m’a permis de me sentir mieux et de reprendre confiance en moi. J’ai ensuite rapidement commencé à disputer les Championnats nationaux et la Coupe d’Egypte où je remporte la première place depuis 2001. Mais j’avais quelques appréhensions à participer à des tournois internationaux. Le nouvel entraîneur de la sélection, Chaabane Al-Dessouqi, m’a beaucoup encouragée pour que je surmonte mes craintes. C’est grâce à lui que j’ai pu décrocher cette médaille d’or à l’Open d’Europe.

— Comment vous êtes-vous préparée pour cet important tournoi ?

— Dès que j’ai décidé de disputer l’Open d’Europe, j’ai rejoint le regroupement de la sélection qui a eu lieu au Centre olympique de Maadi. J’ai effectué là-bas un camp fermé d’un mois où je m’entraînais à un rythme plus intense que d’habitude. Je faisais des exercices de renforcement musculaire des bras chaque jour. En fait, l’haltérophilie handisport, à l’encontre de l’haltérophilie des valides, se limite à la pratique du développé couché. C’est-à-dire que l’haltérophile est couché sur le dos et soulève la barre qui est placée sur des supports latéraux au-dessus de la poitrine. Donc, le mouvement est basé essentiellement sur la force des bras. L’objectif est de faire avec les bras ce que les valides font avec leurs jambes et leurs bras. C’est grâce à cette période intensive d’entraînement que j’ai pu améliorer mon record. Avant cela, je n’arrivais pas à dépasser la barre des 100 kg.

— Quels sont vos projets à venir ?

— A court terme, je dois bien me préparer pour les Mondiaux du Mexique, prévus en octobre prochain. Je dois faire un bon classement pour que je puisse réaliser mon grand rêve qui est celui de participer aux Jeux paralympiques de Tokyo 2020. A long terme, je vais essayer de me préparer au mieux pour remporter l’or à Tokyo. Ce sera ma première participation paralympique, mais je suis sûre que j’aurai une médaille autour du cou.

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