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Ahmad Qammar : Je travaille sans l’aide de la fédération

Mirande Youssef, Mardi, 28 février 2017

Le tireur Ahmad Qammar, 29 ans, 5e en trap aux JO de Rio 2016, parle de ses ambitions pour la nouvelle saison qui connaîtra très peu de compétitions. Il évoque ses efforts pour se maintenir sur la scène internationale.

Le tireur Ahmad Qammar
Le tireur Ahmad Qammar. (Photo : Facebook des athlètes.)

Al-Ahram-Hebdo : Comment envisagez-vous la nouvelle saison avec l’arrêt de toutes les activités sportives ?

Ahmad Qammar : Je vais d’abord souli­gner que je débute cette saison après l’ex­ploit que j’ai réalisé aux JO de Rio 2016. J’ai réalisé une première pour l’Egypte qui n’a jamais atteint la finale des JO en tir. Ma performance à Rio était une surprise pour la délégation égyptienne qui n’a jamais fait de moi un candidat pour la finale. J’aurais aimé remporter une médaille olympique, mais c’était très difficile car la compétition était très féroce face aux grandes nations de la discipline, comme la Croatie et l’Italie. Après cette bonne performance, je débute la saison avec des ambitions qui n’ont pas de limites. Malgré l’arrêt de toutes les activités sportives, je compte travailler cette saison avec les moyens de bord. Je m’entraîne au club Al-Seid pour me préparer aux tournois importants de la saison, dont le plus impor­tant est les Championnats du monde de Moscou prévus en septembre prochain.

Quels sont les principaux défis que vous devez franchir cette saison ?

— Je veux d’abord préciser que durant les dernières années, j’ai travaillé seul sans l’aide de la fédération. Par exemple, je par­ticipais à mes frais à des Coupes du monde, ce qui m’a beaucoup aidé à acquérir de l’expérience. En 2016, précisément avant les JO de Rio, j’ai participé à trois Coupes du monde, ce qui m’a beaucoup aidé à amé­liorer mon niveau. Cette saison, j’envisage trois importants défis. Je dois participer à deux Coupes du monde : la première en avril prochain à Chypre et la deuxième en juillet en Italie. Et avec la sélection natio­nale, je dois participer aux Championnats d’Afrique qui auront lieu au Caire en juillet prochain et les Championnats du monde à Moscou en septembre prochain. Ce sont des tournois où la compétition sera très rude. Je dois donc bien travailler pour être en pleine forme. Je dois prouver que ma performance n’est pas due au hasard, et que je possède un bon niveau qui me permet de réaliser de bons résultats.

— Comment se déroulent vos prépara­tifs pour cette saison ?

— Je travaille seul sans compter sur la fédération. Mes résultats sont le fruit de mes efforts personnels. A propos de mon programme d’entraînement, je m’entraîne chaque jour au club Al-Seid à Doqqi au rythme de deux séances. Chaque séance dure de deux à trois heures. Je participe avec mon club à tous les tournois natio­naux. Cette saison, j’ai pu trouver un spon­sor pour me fournir les fusils professionnels qui sont très chers. Un fusil coûte 250 000 L.E. En outre, le manque de stages est un problème que je vais devoir affronter cette saison. Je n’ai pas les moyens financiers de participer à des tournois et en même temps de faire des stages à l’étranger. Mais le club Al-Seid m’a promis d’étudier cette affaire et de me fournir un ou deux stages à l’étranger cette saison.

— Le tir est un sport qui a commencé dernièrement à réaliser de très bonnes performances pour l’Egypte. Pensez-vous que cette discipline puisse s’amélio­rer dans l’avenir ?

— Je crois que cette discipline est en progression, car elle a commencé à réali­ser des exploits internationaux. Le tir féminin a également réalisé de très bons résultats. On a tous entendu parler de la jeune Afaf Hodhod qui a pu réaliser une première dans l’histoire du tir féminin en terminant 5e en 10 m carabine aux JO de Rio. Mais comme touts les sports, le tir a besoin d’un bon budget car c’est une disci­pline qui exige des équipements qui coû­tent des milliers de L.E. La marque des équipements compte pour beaucoup pour un tireur professionnel. En Egypte, on s’entraîne avec des anciens fusils et qui ne sont pas de bonne marque. Notons que le tireur doit changer son fusil tous les quatre ans. Vu que la fédération n’a pas les moyens financiers, chaque tireur doit cher­cher un sponsor pour lui fournir les équi­pements. Tous ces facteurs entravent la progression de la discipline.

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