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Handball : L’Egypte sort la tête haute

Mohamed Mosselhi, Mardi, 24 janvier 2017

La sélection égyptienne a été éliminée des 8es de finale du Championnat du monde de handball suite à sa défaite contre la Croatie 19 à 21, dimanche dernier. Les Pharaons ont pourtant présenté des performances qui révèlent qu’ils sont sur la bonne voie.

Handball : L’Egypte sort la tête haute
(Photo : AFP)

C’est la deuxième fois consécutive que l’Egypte n’arrive pas à franchir le cap des 8es de finale du Championnat du monde de handball. Lors de la précédente édition en 2015, l’Egypte avait réalisé un grand exploit en se qualifiant à ce tour pour la première fois depuis 2003. Mais les Pharaons s’étaient inclinés face à une équipe allemande puissante. En 2017, et malgré les grandes ambitions de l’équipe nationale égyptienne, elle a subi le même sort qu’il y a deux ans. Mais cette fois, c’est la Croatie qui a mis un terme à son aventure après sa victoire 21 à 19. Or, si une victoire contre l’Allemagne en 2015 était presque impossible, la rencontre de dimanche contre la Croatie était jouable. Lors de cette rencontre, les Pharaons ont payé cher leur manque de concentration qui, au début de la rencontre, a donné l’occasion à la Croatie de prendre l’initiative, créant un écart considérable (6-3), avant de le porter à 6 buts (13-7), à la fin de la première mi-temps.

Incertain avant la rencontre en raison d’une blessure au genou, Ahmad Al-Ahmar, star de la sélection, a fait son entrée à la deuxième mi-temps. Bien qu’il ne soit pas complètement prêt, l’arrière de Zamalek a fait la différence. Sa présence a rassuré ses coéquipiers et a focalisé l’attention de la défense adverse donnant l’occasion aux joueurs égyptiens de se débarrasser de la pression de la défense croate. En conséquence, les Pharaons ont réussi un début de mi-temps idéal en marquant 5 buts successifs pour réduire l’écart à 14-12. Mais les Pharaons n’ont pas réussi à conserver leur rythme et de continuer sur la même lancée face à une sélection plus puissante physiquement, qui a finalement remporté la rencontre 21-19. « Je suis très satisfait de la performance de la sélection lors de ce Mondial. L’équipe égyptienne a bien parlé d’elle-même en France. C’est une équipe prometteuse qui assure l’avenir du handball égyptien », a toutefois déclaré Assem Al-Séweifi, membre de la Fédération égyptienne de handball et chef de la délégation présente en France.

Manque d’ expérience

Il est vrai que la sélection nationale a beaucoup séduit lors de ce Mondial, mais ce qui est clair aussi c’est que les Pharaons ont raté une occasion dorée d’aller plus loin dans la compétition. Avant le Mondial, Karim Hindawi, gardien de l’Egypte, avait déclaré que la place méritée des Pharaons est d’être parmi le top 8 de la compétition. Et la performance de la sélection lors de ce Mondial a confirmé que l’équipe égyptienne était digne d’une telle place. Mais selon Khaled Al-Awadi, ancien gardien international égyptien, la sélection égyptienne est une équipe intéressante mais immature. Les joueurs de la sélection n’ont pas encore acquis l’expérience nécessaire pour battre les grandes équipes. « Bien que la majorité des joueurs égyptiens aient disputé au minimum 3 Championnats du monde, ils restent immatures », explique Khaled Al-Awadi. « Malheureusement, ils ont commis des fautes de novices face à de grandes équipes comme la Suède, le Danemark et la Croatie. Dans ce genre de rencontres, la concentration doit être au maximum, car il n’y a pas de place à l’erreur », ajoute-t-il. En effet, le manque d’expérience des joueurs égyptiens était clair lors de ces 3 rencontres.

Face au Danemark et à la Croatie, les joueurs sont apparus impressionnés par le grand nom de ces deux puissances de la discipline (le Danemark était championne olympique de Rio en 2016, quant à la Croatie, elle est toujours présente dans le top 6, lors des 15 derniers tournois majeurs : Championnat du monde, d’Europe et Jeux olympiques). De même, ils ont sous-estimé la sélection suédoise qui a perdu contre les Pharaons lors des Jeux olympiques de Rio, l’été dernier, et ils ont cru qu’elle serait une proie facile en France. En conséquence, les Pharaons ont vécu un vrai cauchemar contre la Suède de sorte qu’ils ont passé les premières minutes de la rencontre sans marquer, accusant une large défaite de 26 à 33.

A cause de cette défaite, les Pharaons ont occupé la troisième place dans le groupe, et ils ont eu un rendez-vous difficile aux 8es de finale contre la Croatie. Quant à la Suède qui a décroché la 2e place dans le groupe, elle a eu un rendez-vous facile contre la Biélorussie (la Suède a écrasé la Biélorussie 41 à 22 en 8es de finale). « C’était un match difficile, les Suédois étaient trop forts cette fois-ci. Ils ont très bien préparé ce match, ils savaient comment défendre sur nos combinaisons offensives. Ils étaient plus rapides et beaucoup plus forts physiquement qu’à Rio. Lors des Jeux olympiques, nous avions réussi à contrebalancer leur force et leur vitesse, ça n’a pas été le cas cette fois-ci », a déclaré Yéhia Al-Deraa, l’arrière de la sélection, suite à la défaite contre la Suède. Côté technique, les Pharaons ont beaucoup souffert contre les équipes qui ont pratiqué une défense de 6-0 comme le Danemark, la Suède et la Croatie. Le manque de puissance physique des arrières égyptiens et l’absence d’un rôle efficace des ailiers ont beaucoup réduit les solutions offensives de la sélection qui était incapable de percer cette défense solide. « La meilleure solution pour battre une défense de 6-0 est les contre-attaques rapides et précises, mais malheureusement, notre transformation de la défense en attaque n’était pas avec la rapidité nécessaire », explique Al-Awadi.

Globalement, l’aventure des Pharaons lors de ce Mondial était assez satisfaisante, voire réussie. Avec plus d’expérience et plus de travail technique sur certaines lacunes, les prochains résultats de l’équipe pourront être meilleurs. L’équipe égyptienne est bel et bien sur la bonne voie.

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