La sélection de gymnastique se prépare à une saison chargée.
C’est au Centre olympique de Maadi que la sélection nationale de gymnastique artistique reprend ses regroupements après 8 mois de pause. Ce camp qui a commencé le 10 mars dernier et qui a duré 10 jours est la première étape du programme de préparation de la sélection avant une saison chargée de compétitions. Durant ce stage, l’encadrement technique a mené des essais pour choisir les meilleurs athlètes capables de représenter l’Egypte durant cette saison. Quatre hommes et quatre femmes ont été choisis pour les tournois. L’équipe dames est composée de Farida Choukri (20 ans), Miriam Fouad (21 ans), Mona Ahmad (20 ans) et Nancy Tamane (19 ans). Chez les hommes, les deux figures les plus connues sont Mohamad Al-Saharti (22 ans), médaillé d’or aux Championnats d’Afrique 2011 et aux Jeux arabes 2011. Il est également le seul Egyptien à avoir participé aux JO de Londres 2012 et à être classé 12e dans l’épreuve du cheval d’arçons. Et Ali Aboul-Qassem (22 ans), classé 29e au classement mondial, qui a réalisé un véritable exploit à la Coupe du monde en 2012 en Belgique en se classant 5e. Les deux autres sont Islam Chahine (19 ans) et Achraf Nachaat (21 ans).
La sélection a débuté la saison par la Coupe du monde en Allemagne du 22 au 26 mars. Juste après, elle a disputé le tournoi Challenger Cup au Qatar du 27 au 30 mars. Durant ces deux tournois, bien qu’aucune médaille n’ait été obtenue, la sélection a réalisé de bons records.
Fin avril, la sélection disputera la Coupe du monde en Slovénie. Pendant le même mois, la sélection disputera le Championnat de la République. Ces tournois ont pour objectif d’évaluer le niveau de la sélection et de la préparer à deux autres compétitions qui sont les plus importantes de la saison, à savoir les Jeux méditerranéens qui auront lieu en Turquie en juin prochain et les Mondiaux qui auront lieu en Belgique en septembre prochain. Cette préparation vise à mettre le doigt sur les lacunes des athlètes afin de les combler. « Car en disputant des compétitions avec des pays très forts comme la Chine, la France et l’Allemagne, ils pourront corriger leurs points faibles et acquérir une grande expérience. Vu l’importance de ces deux tournois, la sélection effectuera deux stages à l’étranger. Le premier sera en France en mai prochain et le deuxième en Angleterre en août prochain », note Khaled Eweis, directeur technique de la sélection.
Il ajoute que cette saison est la plus riche en compétitions depuis 2010. L’autre but est d’habituer la sélection au système d’arbitrage de très haut niveau. « Les arbitres arabes ou africains manquent de formation. Mais en disputant les tournois internationaux, les gymnastes sont surpris par l’arbitrage qui est plus dur que le nôtre. Voilà pourquoi la participation aux tournois internationaux est d’une grande importance pour n’importe quel gymnaste », note-t-il.
En fait, la sélection tente de faire une meilleure saison que celle de 2011-2012, car la plupart des tournois ont été annulés. Outre la mauvaise situation du pays à la suite de la révolution et qui a entraîné l’interruption de tous les tournois et les programmes d’entraînement, la Fédération a été témoin d’innombrables conflits internes à partir de 2011 quand elle a été dissoute. Même en 2012, durant les dernières élections de la présidence de la Fédération en septembre dernier, les conflits entre les candidats ont provoqué l’annulation des élections. Cette situation a causé l’intervention du Conseil suprême du sport qui a nommé un président intérimaire. Cette période de confusion a profondément affecté non seulement le niveau des athlètes, mais aussi leur état psychologique, car il existait une grande instabilité dans le choix des directeurs techniques. « Tous les deux mois, la Fédération nommait un nouvel entraîneur, ce qui a perturbé la concentration des athlètes. Mais durant cette saison, on vise à fournir à la sélection la stabilité et la concentration pour pouvoir rééditer les exploits des années 2000 », explique Ali Ibrahim, président intérimaire de la Fédération.
Un vrai recul
En effet, la gymnastique artistique a connu un vrai recul ces dernières années. La meilleure performance égyptienne a été réalisée au début des années 2000 par Raouf Abdel-Kérim et Walid Al-Déreini qui était 6e au classement mondial. Ils ont remporté des médailles dans de nombreux tournois internationaux. Ce recul est dû au manque des moyens financiers, qui oblige la Fédération à recruter des entraîneurs non spécialisés. Ainsi, elle a nommé un directeur technique chinois spécialisé dans l’entraînement des juniors et non des seniors. Aujourd’hui, la nouvelle Fédération tente d’entamer une nouvelle ère dans le but d’instaurer la stabilité qui permettra aux gymnastes de marquer un retour sur la scène internationale. « Dès mon arrivée, j’ai recruté un nouvel encadrement technique dirigé par Khaled Eweis pour assurer la relève. J’ai également recruté un nouvel entraîneur spécialiste chinois, Wu Zhenyu, pour que la sélection retrouve sa forme et puisse être à la hauteur lors des tournois internationaux. J’étudie actuellement l’expérience de certains pays africains qui possèdent des sélections très fortes comme l’Afrique du Sud, la Namibie et la Tunisie », conclut-il.
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