AL-AHRAM HEBDO : Vous venez de remporter les qualifications africaines pour la CAN 2013. Pensez-vous qu’en si peu de temps, vous puissiez remporter le titre après une absence de plus de 20 ans ?
Amr Aboul-Kheir : Mon contrat avec la Fédération égyptienne vise à réaliser cet objectif en 2015. Je dois préparer et former une équipe solide capable d’assumer cette mission. Lors des deux dernières éditions de la CAN, en 2009 et 2011, la sélection égyptienne de basket-ball a subi deux échecs se classant respectivement aux 10e et 11e places.
L’équipe était alors composée d’éléments relativement âgés, mais aujourd’hui, nous possédons une bonne sélection des moins de 19 ans qui accumule les victoires depuis 2006. Ils ont remporté la CAN successivement en 2006, 2008 et 2010. Aujourd’hui, la sélection senior est composée de 3 générations de jeunes âgés entre 24 et 28 ans. Ces jeunes sont capables de remporter des titres.
Aboul-Kheir vise une réforme du Championnat national sur tous les niveaux.
(Photo: Al-Ahram)
—Comment trouvez-vous la performance de la sélection égyptienne lors des qualifications africaines en comparaison avec les autres équipes ?
— Notre groupe comprenait le Kenya, l’Ouganda et le Rwanda. C’était un groupe facile. Nous avons terminé en tête du groupe, ce qui nous qualifie automatiquement pour la CAN. Techniquement, on était excellent, mais face à la crème africaine du basket-ball et des équipes comme la Tunisie, l’Angola et le Nigeria, c’était un challenge complètement différent.
—D’ici la CAN 2013 qui aura lieu au mois d’août prochain, comment sera la préparation de la sélection ?
— La préparation débutera au mois de mai prochain juste après la fin du Championnat national. Du premier mai au premier juin, nous serons en stage fermé en Egypte. Ensuite, on disputera 3 tournois importants qui, à mon avis, seront suffisants pour préparer la sélection. Il s’agit des Jeux méditerranéens au mois de juin prochain, l’Open de Chine et l’Open d’Egypte qui auront lieu tous deux en juillet prochain.
—Avez-vous de nouvelles recrues au sein de la sélection ?
— Nous avons quelques jeunes joueurs talentueux qui jouent dans des Championnats universitaires aux Etats-Unis, tels Assem Marei et Omar Tareq. Nous avons aussi des jeunes qui jouent en Championnat national égyptien tels Youssef Choucha et Mohamad Mohib (Sporting), Mohamad Emara (Ahli), Romih (Guézirah) et Anass (Zamalek). Et enfin, il y a les joueurs expérimentés tels Tareq Al-Ghannam (Ahli), Mohamad Al- Kerdani et Waël Badr (Sporting). Nous avons donc une sélection qui donne la priorité aux jeunes joueurs sans négliger les éléments expérimentés qui sont excellents pour conclure les matchs en notre faveur. Après la CAN 2013, nous espérons que la moyenne d’âge baissera pour atteindre 23 ans.
—Comment jugez-vous la performance actuelle de la sélection junior ?
— Les Egyptiens ont un très bon niveau en techniques de jeu. En revanche, les joueurs africains possèdent une excellente condition physique et leur grande taille représente un avantage. C’est pourquoi nous préférons nous focaliser sur la défense dans notre jeu.
—Le Championnat national égyptien est-il vraiment une opportunitéqui vous permet de choisir de bons éléments pour la sélection senior ?
— Non. Le niveau du Championnat actuellement est bas. Les problèmes administratifs et financiers influent sur les performances des joueurs. La moyenne d’âge dans les différents clubs dépasse les 30 ans. Cependant, le système de classement suivi au Championnat, qui consiste à additionner les points recueillis chez les juniors des moins de 16 ans et les seniors, a fait que les clubs se sont beaucoup intéressés aux juniors, et cela a permis d’avoir de très bons joueurs dans cette catégorie. La présence des joueurs professionnels dans les différents clubs est un autre atout du Championnat national. Il est vrai qu’ils ne sont pas très forts, car les clubs ne peuvent pas acheter de grands joueurs, mais ils sont performants. Le Championnat connaît un certain challenge.
—La Fédération a-t-elle mis àvotre disposition les moyens financiers nécessaires pour réaliser votre programme de préparation d’ici la CAN 2013 ?
— Oui, jusqu’à maintenant. Je n’ai aucun problème et j’espère que cela continuera. En effet, le ministère des Sports et le Comité olympique ont joué un grand rôle dans ce soutien financier.
— Que pensez-vous de l’état psychologique des joueurs de la sélection ?
— Il est très bon. Les jeunes sont très motivés et enthousiastes. En fait, 3 équipes africaines de la CAN seront qualifiées pour la Coupe du monde. Donc, nous avons une grande chance d’y accéder. Ce n’est pas facile, mais notre but est d’être parmi les 3 équipes qualifiées. Nous espérons réaliser notre rêve et retrouver notre gloire d’antan et être au sommet des pays arabes et africains. Des pays comme la Tunisie ont beaucoup progressé grâce à la présence de leurs joueurs dans les différents clubs européens. Nous souhaitons atteindre le niveau de ces équipes très prochainement.
Lien court: