Ils en ont rêvé et ils l’ont obtenue. Les
Pharaons ont réussi à prendre une avance considérable dans les qualifications pour le Mondial en battant le Ghana 2-0 dimanche soir au stade de Borg Al-Arab à Alexandrie.
Motivés par la présence de plus de 60 000 supporters, les Pharaons ont commencé la rencontre avec beaucoup d’enthousiasme. Le milieu de terrain Mohamad Salah (Rome) a failli ouvrir le score à la 2e minute de la rencontre, mais le gardien ghanéen a réussi à dégager le ballon de justesse.
Suite à cette occasion, les Black Stars ont dominé la rencontre en termes de possession de la balle, lançant une série d’attaques successives que le gardien vétéran Essam Al-Hadari et ses défenseurs ont pu contrer. Malgré cette domination ghanéenne, Mahmoud Hassan, dit « Trezeguet », a réussi une pénétration assez intelligente à la surface de réparation, obtenant un penalty à deux minutes de la mi-temps. Salah a alors converti ce penalty en but, redonnant confiance aux Pharaons qui commençaient à souffrir des attaques ghanéennes.
La deuxième mi-temps n’a pas été très différente. Les Ghanéens ont continué à donner le rythme et à dominer le jeu pendant qu’Al-Hadari et ses défenseurs luttaient pour protéger leur but. Il est clair que le sélectionneur argentin a adapté sa stratégie de jeu pour faire face au jeu offensif des Ghanéens. Le travail de préparation de Cuper a porté ses fruits, puisque le but des Pharaons est resté intouchable et que le milieu d’Ahli, Abdallah Al-Saïd, a réussi une superbe contre-attaque, 4 minutes avant le coup de sifflet final, marquant le second but de la rencontre. Grâce à cette victoire, les Pharaons ont validé leur domination sur leur groupe avec 6 points, soit 2 de plus que l’Ouganda, qui a battu le Congo 1-0 samedi. « Je suis ravi de cette victoire. Nous sommes maintenant en tête du groupe E. Et l’ancienne bête noire des Pharaons n’est plus qu’un mirage », a déclaré Mohamad Salah, milieu de terrain de Rome et de la sélection nationale.
L’effet Cuper
Bien que des joueurs tels Trezeguet, Ramadan Sobhi, Essam Al-Hadari, Ahmad Fathi et Mohamad Salah aient fait la différence dimanche soir, personne ne peut nier le rôle décisif qu’a joué l’entraîneur de l’équipe, Hector Cuper. En poste depuis février 2015, Cuper a réussi à construire une équipe organisée qui s’appuie sur un travail d’équipe. L’ancien entraîneur de Valence et de l’Inter Milan est connu pour sa clairvoyance et sa stratégie, et le résultat de la rencontre contre le Ghana en témoigne. Après la frustration du match nul d’ouverture contre l’Ouganda, les Black Stars avaient prévu de disputer la rencontre de dimanche sur un ton offensif. Raison pour laquelle Cuper a opté pour une stratégie de jeu défensive. « On a laissé la possession du ballon aux Ghanéens et on a remporté la victoire », a déclaré Hector Cuper, lors de la conférence de presse qui a eu lieu suite à la rencontre. Cette déclaration résume en deux lignes la stratégie de Cuper pour ce match. Malgré la domination ghanéenne, les Black Stars n’ont pas réussi à franchir les lignes de défense des Pharaons. Une stratégie simple mais imbattable.
« J’ai demandé aux joueurs de garder leur sang-froid et de patienter, afin de choisir le meilleur moment pour attaquer, car dans ce genre de rencontres, il n’y a pas de place à l’erreur », explique le sélectionneur argentin. « Techniquement, on n’a pas très bien joué, mais à ce stade du parcours, c’est le résultat qui compte », ajoute-t-il. « On avait la possession, mais on a perdu la rencontre. C’est décevant car au football, ce n’est pas la possession qui compte », se lamente Avram Grant, directeur technique de la sélection ghanéenne.
Les choix de Cuper lors de la rencontre ont également été très efficaces. Sa décision de remplacer son seul attaquant, Bassem Morsi, par Ramadan Sobhi à la mi-temps a changé la donne et a marqué un changement net lors de la deuxième mi-temps. Isolé face à trois défenseurs ghanéens, la présence de Morsi passait presque inaperçue. Mais l’entrée d’un joueur puissant tel Sobhi en milieu de terrain a permis à l’équipe de reprendre le contrôle du jeu.
Avec un parcours quasi sans faute jusque-là, les Pharaons sont sur la bonne voie pour le Mondial. Une victoire contre l’Ouganda lors de la prochaine rencontre prévue en août prochain devrait ouvrir les portes du Mondial aux Pharaons, qui n’ont pas participé à cette compétition depuis 1990.
« Notre victoire contre le Ghana ne signifie pas qu’on a réussi à se qualifier pour le Mondial. Il nous reste encore 4 matchs avec 12 points. Il faut rester concentrés, notamment pour le match contre l’Ouganda, même si celui-ci n’aura lieu que dans plusieurs mois. C’est là que réside la difficulté des qualificatifs du Mondial », rappelle Cuper.
D’ici là, ce dernier aura le temps de bien préparer son équipe avant cette rencontre capitale, afin de renforcer le jeu des Pharaons qui ont déjà fait preuve de maturité et de cohérence face au Ghana.
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