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Ali Aboul-Qassem : Pour progresser, j’ai besoin du soutien de la fédération

Marianne Youssef, Mardi, 18 octobre 2016

Le gymnaste Ali Aboul-Qassem, 27 ans, revient sur son exploit à la Coupe du monde de gymnastique artistique en Hongrie, où il a été sacré champion dans l’épreuve des anneaux.

Ali Aboul-Qassem
Ali Aboul-Qassem.

Al-Ahram Hebdo : Vous avez remporté l’or à la Coupe du monde dans l’épreuve des anneaux. Comment évaluez-vous cette per­formance ?

Ali Aboul-Qassem : Je suis très content et fier de cette performance, considérée comme la meilleure pour un gymnaste égyptien. J’ai pu mon­trer mon potentiel dans l’une des plus grandes compétitions de la discipline, où la concurrence est très forte, notamment face à la Chine, à l’Ukraine et au Vietnam qui possèdent de très bons gymnastes. J’ai remporté l’or avec un score de 15.233, et j’ai devancé le Chinois Yunlong Zhang, l’un de mes plus grands concurrents qui a remporté la deuxième place avec un score de 15.200 points. Quant à la troisième place, elle est revenue au Vietnamien Nam Dang avec un score de 15.033.

— Pouvez-vous nous décrire votre parcours ?

— Mon parcours lors de cette Coupe du monde a été dur, mais mes efforts ont porté leurs fruits. Au départ, j’ai franchi avec succès les qualifications qui regroupaient 24 gymnastes. J’ai pu me classer 1er parmi les 8 finalistes, car seuls les 8 premiers gymnastes sont qualifiés pour la finale. Et lors de cette finale, j’ai tout fait pour devancer le gym­naste chinois, car il est plus fort dans l’épreuve des anneaux. Et ça a mar­ché.

— Vous êtes spécialiste de l’épreuve des anneaux. Pouvez-vous nous en parler ?

— Je me suis spécialisé dès le début de mon parcours professionnel dans l’épreuve des anneaux. Les anneaux sont les plus difficiles de la discipline. Ils exigent un maximum de souplesse, de maîtrise et de force physique. J’ai choisi cet agrès en particulier car très peu de gymnastes au niveau africain ou arabe y font de bons résultats. Cette épreuve est tellement difficile qu’elle fait perdre beaucoup de points aux gymnastes égyptiens au classe­ment général. Celui qui arrive à amé­liorer son niveau dans cette épreuve peut, par la suite, maîtriser les cinq autres agrès, à savoir le sol, le cheval d’arçons, le saut, les barres parallèles, et la barre fixe.

— Quelles sont les raisons de votre absence de la scène gymnas­tique internationale depuis 2013 ?

— De 2011 à 2013, j’ai réalisé de très bons résultats dans les tournois internationaux. En 2011, j’étais sacré champion dans l’épreuve des anneaux aux Jeux arabes du Qatar et aux Championnats d’Afrique. En 2012, je me suis classé 8e à la Coupe du monde en Slovénie. En 2013, j’ai réalisé une première pour l’Egypte, car j’ai réussi à inscrire mon nom au registre de la Fédération internatio­nale pour avoir inventé un nouveau mouvement artistique sur l’agrès des anneaux lors des Championnats du monde en Belgique. Le jury a inclus ce mouvement qui porte mon nom sur la liste des nouveaux mouvements susceptibles d’être étudiés par les autres gymnastes. En 2014, je devais me préparer pour les Jeux olympiques de Rio, mais j’ai été déçu en appre­nant que la fédération refuse d’enga­ger les gymnastes qui jouent dans un seul agrès. Je n’ai donc participé à aucun tournoi qualificatif. Toutefois, j’ai participé à des tournois en 2014 et 2015 pour conserver mon niveau. En 2014, j’ai remporté le titre africain dans l’épreuve des anneaux. Et en 2015, j’ai remporté la médaille de bronze dans le Grand Prix de gymnas­tique de Hongrie.

— Pouvez-vous nous parler de votre travail de préparation ?

— A vrai dire, j’ai dû travailler énormément pour arriver au niveau qui est le mien aujourd’hui. Je m’en­traîne à raison de deux séances par jour, et chaque séance dure 4 heures. Mon but est d’améliorer ma technique d’équilibre et ma force physique qui sont les points les plus importants dans cette épreuve. En ce moment, je me prépare pour les Jeux méditerra­néens de 2017. A long terme, je vais intensifier l’entraînement pour me préparer aux JO de Tokyo 2020 car le président de la fédération m’a promis de faire de son mieux pour que je puisse participer à l’épreuve des anneaux.

— Selon vous, qu’est-ce qui vous manque pour pouvoir progresser dans cette discipline ?

— J’ai besoin de plus d’attention de la part de la fédération. A cause du manque des moyens financiers, je n’ai pas pu disputer un grand nombre de tournois qui auraient pu me per­mettre de me classer parmi les dix premiers mondiaux. J’ai besoin du soutien de la fédération pour pouvoir continuer à progresser.

Bien que je sois le premier gym­naste égyptien à avoir inventé un mouvement enregistré par la Fédération internationale, je n’ai reçu aucune attention particulière de la part de la Fédération égyptienne. Je pense, pour ma part, que c’est un exploit aussi important que de gagner une médaille.

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