
L'exclusion de la lutte des JO 2020 affecte l'Egypte qui a obtenu 2 médailles
olympiques durant les 3 dernières éditions grâce à Karam Gaber.
Photo: AP)
La Fédération internationale de lutte (FILA) a appris avec beaucoup de stupéfaction la recommandation émise par la Commission Exécutive (CE) du Comité olympique international (CIO) de ne pas inclure la lutte dans le noyau des 25 sports principaux au programme des JO de 2020. La FILA prendra toutes les mesures nécessaires pour convaincre la CE et les membres du CIO du non-sens de cette décision envers l’un des sports fondateurs des JO antiques et modernes. La FILA, qui s’est toujours conformée aux règles du CIO, est implantée dans 180 pays, la lutte constituant le sport national pour un bon nombre d’entre eux, offrant l’unique possibilité de représentation d’athlètes aux JO et contribuant à l’universalité de ceux-ci. Après cette recommandation de la CE du CIO, la lutte rejoindra donc les 7 sports présélectionnés — baseball/softball, karaté, roller, escalade sportive, squash, wakeboard et wushu — désireux d’intégrer le programme olympique pour 2020 comme sport additionnel. La CE sélectionnera parmi ces sports celui dont elle recommandera l’admission, en tant que sport additionnel, au programme des JO de 2020 à la 125e session du CIO qui se tiendra du 7 au 10 septembre 2013 à Buenos Aires, en Argentine. « C’est incroyable d’exclure la lutte des 25 sports principaux olympiques. Comment permettre qu’une discipline comme la lutte entre en concurrence avec des sports tels que le roller, l’escalade, le wushu, etc. Je pense que la Fédération internationale en assume la responsabilité, car sa promotion de ses compétitions est insuffisante pour rendre la discipline plus populaire. Actuellement, tous les concernés doivent lutter contre une telle décision. Je crois que les pays de l’Europe de l’Est vont se rallier contre cette décision puisque la lutte est un sport populaire dans ces pays qui récoltent le plus grand nombre de médailles olympiques dans cette discipline », dit Adel Gaber, entraîneur du vice-champion olympique Karam Gaber.
Lors de la réunion du bureau de la FILA le 16 février, un groupe de délégués des pays de l’Europe de l’Est a accusé le président de la FILA d’être responsable de l’exclusion de la lutte du groupe des 25 sports principaux au programme des JO de 2020. A son tour, le président de la Fédération internationale, Raphaël Martinetti, n’a pas fait valoir sa voix prépondérante pour sauver sa place et a annoncé qu’il démissionnait pour laisser la chance à un nouveau président pour débloquer la situation. Le bureau de la FILA a nommé Nenad Lalovic (SRB) comme président par intérim.
Lors de la Coupe du monde senior de lutte gréco-romaine qui s’est achevée le 22 février à Téhéran, les lutteurs ont commencé leur campagne. Pour contribuer à cette action, la Fédération organisatrice avait fait imprimer des bannières en anglais et en farsi portant le slogan : « L’olympisme sans la lutte ? Jamais, jamais … ».
Il faut savoir que cette décision affecte l’Egypte. « Faire sortir la lutte des 25 sports principaux est une chose bizarre puisque la lutte est l’une des plus anciennes disciplines au monde. Elle jouit d’une grande popularité. De plus, cela affecte fortement l’Egypte qui compte sur la lutte pour décrocher des médailles olympiques », déclare Hassan Al-Hadad, président de la Fédération égyptienne de lutte. Il est à noter qu’actuellement, le seul Egyptien à avoir remporté 2 médailles olympiques, c’est le lutteur Karam Gaber, champion olympique en 2004 et vice-champion olympique en 2012. « La lutte est une discipline phare de l’Egypte. Il faut rappeler que parmi les 23 médailles olympiques obtenues par l’Egypte durant toute son histoire, 10 sont en lutte », affirme Mahmoud Ahmad Ali, président du Comité olympique égyptien .
Lien court: