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Alaa Aboul-Qassem : Mon objectif est de remporter une deuxième médaille olympique

Doaa Badr, Mardi, 02 août 2016

Le vice-champion olympique de fleuret, Alaa Aboul-Qassem, est le seul médaillé olympique de la délégation égyptienne. Il est l'un des candidats à qui sera confié le drapeau égyptien lors de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques de Rio. Entretien.

Alaa Aboul-Qassem : Mon objectif est de remporter une deuxième médaille olympique
Alaa Aboul-Qassem : Mon objectif est de remporter une deuxième médaille olympique

Al-Ahram Hebdo : Vous êtes le seul médaillé olympique de la délégation égyptienne qui participera aux Jeux Olympiques (JO) de Rio de Janeiro. Que représente cela pour vous ?

Alaa Aboul-Qassem : C’est un grand honneur et une grande responsabilité en même temps. Je disputerai ces JO en tant qu’idole pour un grand nombre de jeunes athlètes. Je suis le premier escrimeur africain, égyptien et arabe à remporter une médaille olympique et à être médaillé d’or aux Championnats du monde juniors. J’ai rem­porté l’or aux Mondiaux juniors 2010 et la médaille d’argent aux JO de Londres 2012. Je suis qualifié aux JO de Rio dans les épreuves individuelles et par équipe après avoir été classé 8e au classement mondial individuel et 7e au classement mondial par équipe. Je suis l’athlète le plus expérimenté de l’équipe égyptienne com­posée de Tareq Fouad, Mohamad Essam et Mohamad Al-Dessouqi.

A quelques jours des JO de Rio, com­ment évaluez-vous votre niveau ?

— Aujourd’hui, mon niveau est bien meilleur que lors des JO de Londres. En 2012, j’avais seulement 21 ans, aujourd’hui, je suis plus expé­rimenté, je suis plus fort physiquement, je suis arrivé à maturité. De plus, j’ai plus de mouve­ments sur le plan technique. En fait, j’ai changé complètement mon style de jeu et ma technique, j’ai accru la vitesse. Bref aujourd’hui, je suis mieux préparé pour les JO.

— Depuis votre exploit olympique, avez- vous connu de l’instabilité dans vos perfor­mances ?

— Après avoir remporté la médaille olym­pique à Londres j’ai eu beaucoup de problèmes qui ont gravement affecté mon niveau. Après les JO, j’ai passé 6 mois pour récupérer de ma bles­sure aux épaules. Après ces 6 mois, je suis revenu au jeu, mais j’ai subi malheureusement une autre blessure au pied, ce qui a affecté mon niveau. Et durant ma convalescence, je n’ai pas été épargné par les critiques des médias, qui m’ont complètement démoralisé.

Comment avez-vous réussi à vous en sortir ?

— En février 2014, j’ai commencé une nou­velle étape dans ma carrière en évoluant à Aubervilliers, 2e aux Championnats de France. Heureusement, le président de la Fédération égyptienne, Tamer Zein et le ministre de la Jeunesse et du Sport, Khaled Abdel-Aziz, ont été très compréhensifs pour l’importance de mon évaluation en France. Et ils ont facilité toutes les procédures afin de partir pour la France. En fait, les deux m’ont beaucoup encouragé. Il était très important pour moi de m’entraîner avec des escrimeurs de haut niveau et en Egypte je m’en­traînais seul ou avec un seul athlète, ce qui n’améliore pas le niveau. Tandis que la France est l’une des meilleures nations de la disci­pline, là-bas je m’entraîne avec un grand nombre d’athlètes de très haut niveau.

— Cette année vous avez fait preuve de prouesses, comment expliquez-vous cela ?

— C’est le fruit de mon travail durant les deux dernières années en France. Après une période d’adaptation, mon niveau a commencé à s’améliorer. Dans le passé, mon style de jeu était de compter sur la contre-attaque seule­ment, mais aujourd’hui j’ai amélioré la tech­nique de l’attaque et cela grâce aux entraîneurs français qui ont joué un grand rôle dans l’amé­lioration de mon niveau. Olivier Belnoue et Antonin Buquet m’ont beaucoup aidé. Ils m’ont beaucoup encouragé, surtout sur le plan moral. Grâce au soutien de la fédération, j’ai pu décrocher la médaille d’or aux Jeux afri­cains à Brazzaville en 2015. Grâce à cette médaille, j’ai retrouvé la voie des prouesses et depuis cette médaille j’ai commencé à réaliser de bonnes performances sur la scène interna­tionale. Grâce à mes bonnes performances, wj’occupe aujourd’hui la 8e place au classe­ment mondial individuel.

— Comment avez-vous préparé les JO ?

— Je suis en préparation continuelle en dis­putant un grand nombre de compétitions inter­nationales dont les Championnats d’Afrique, et les tournois de Cuba et de Shanghai en juin dernier. Puis, j’ai effectué un stage physique en France. Le 15 juillet, nous avons commencé un camp au Centre olympique de Maadi. Ce der­nier camp était très important car c’était un stage avec un groupe des meilleurs escrimeurs du monde de plusieurs nations dont la France, la Russie, l’Italie et les Etats-Unis.

— Des polémiques ont éclaté sur celui qui portera le drapeau égyptien à Rio lors de la cérémonie d’ouverture. Quel est votre com­mentaire ?

— Soulever le drapeau égyptien à la cérémo­nie d’ouverture des JO est un grand honneur et revêt une grande responsabilité en même temps. Au début, j’ai lu dans les journaux que c’est moi qui soulèverais le drapeau égyptien puis le Comité olympique égyptien a nié cela en décla­rant que je suis un candidat parmi d’autres. Je féliciterai celui qui doit être choisi pour soulever le drapeau égyptien et je serai content pour lui.

— Quel est votre objectif à Rio et qui sont les concurrents les plus solides ?

— Mon objectif est de remporter une deu­xième médaille olympique. Je n’ai pas d’autre alternative. J’ai beaucoup travaillé afin d’être fin prêt pour réaliser mon objectif et je n’épargne aucun effort pour atteindre mon but. Je crois que je suis dans mon meilleur niveau. En fait, je suis mieux préparé et plus prêt à monter sur le podium olympique par rapport à mon état aux JO 2012. Bien sûr, la concurrence sera très dure à Rio avec la présence de plusieurs escrimeurs de très haut niveau dont l’Américain Massialas Alexander, 1er au classement mondial et le Japonais Ota Yuki, 2e. Mais il faut savoir qu’en sport de combat, tout est possible.

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