L'équipe de beach-volley ira pour la première fois aux JO de Rio.
23 heures au club
Al-Seid à Doqqi, au Caire. Les 5 volleyeuses, qui forment l’équipe nationale de beach-volley, s’échauffent pour commencer l’entraînement. Les 5 volleyeuses sont Farah Al-Chaféi, Farida Al-Asqalani, Nada Moawad, Doaa Al-Ghobachi et Randa Radwan. Il s’agit de leur deuxième séance de la journée et elle dure deux heures. La première séance commence à 17h et dure une heure et demie. Entre les deux séances, les joueuses prennent leur «
iftar », repas de rupture du jeûne du Ramadan. Avec le sable comme terrain de jeu, on se croirait au bord de la mer ... et c’est justement celle qui manque. Les volleyeuses se déchaussent pour fouler pieds nus le terrain. Deux volleyeuses s’opposent à deux autres pour disputer un match ; elles s’entraînent sur les techniques d’attaque et de défense. Ici, contrairement au volley-ball classique où l’équipe se compose de 6 joueurs, en beach-volley, l’équipe compte seulement deux joueurs. «
Parmi les 5 volleyeuses, deux seront choisies pour représenter l’Egypte à Rio », annonce Ahmad Abdallah, l’entraîneur de l’équipe.
Pour se qualifier, cette équipe a réussi un parcours très solide qui a commencé en 2015 et a pris fin en avril 2016. « La qualification s’est faite en trois phases. On a dû disputer trois éliminatoires, et on a réussi à se classer 2e au niveau africain, devancé par le Rwanda. C’est un vrai exploit pour cette jeune équipe qui a affronté 10 équipes africaines très solides comme le Maroc, le Rwanda et l’Afrique du Sud », ajoute Abdallah. Selon le système de qualification, seules les deux premières équipes au niveau africain décrochent leur ticket olympique.
Equipe dames en 2012
L’histoire du beach-volley égyptien a commencé en 1996 par une équipe d’hommes. Toutefois, aucune bonne performance au niveau africain ou international n’a été réalisée, car tout l’intérêt était accordé au volley-ball classique. Ce n’est qu’en 2012 qu’une équipe féminine est formée à la suite de la décision de la Fédération internationale de volley-ball de renoncer au port obligatoire des maillots de bain en compétition. Les volleyeuses ont donc le choix de porter un tee-shirt et un short. « Pour des motifs religieux, certains pays arabes ont présenté une demande à la Fédération internationale pour un changement concernant le port des maillots de bain jugé en désaccord avec leurs traditions culturelles et religieuses. Dès lors, certains pays arabes et africains ont commencé à intégrer ce sport », explique Abdallah.
C’est alors que l’équipe égyptienne a été sélectionnée parmi les volleyeuses les plus distinguées des différents clubs sportifs. Au début, l’équipe comptait uniquement deux volleyeuses. En 2014, l’équipe a atteint 5 membres. Le premier exploit de cette équipe était en 2015 en se classant 5e aux Championnats d’Afrique. Elle a pu également se classer 2e aux Jeux arabes la même année. « Leur dernier exploit était une 2e place aux éliminatoires africaines. Une performance qui a surpris la fédération, surtout que cette équipe n’a pas bénéficié d’un grand intérêt. Dès lors, la fédération a décidé de leur accorder plus d’attention », explique Essam Moawad, directeur technique de l’équipe. Il ajoute que ce sport a besoin d’une promotion au niveau des clubs pour accroître le nombre de ses pratiquants. « Ce sport n’est pratiqué que dans trois clubs au niveau de la capitale, à savoir le club Al-Seid, Héliopolis et le Centre de jeunesse de Guézira », explique-t-il.
Apparition à Santa Monica
Le beach-volley a fait son apparition à Santa Monica en Californie dans les années 1920 en tant qu’une distraction familiale. Le premier tournoi officiel a été organisé aux Etats-Unis en 1947. Dans les années qui suivent, le jeu atteint quelques pays d’Europe comme la Lettonie et la Bulgarie. A partir des années 1970, le nombre de compétitions augmente, et la discipline commence à connaître un certain essor. Ce n’est qu’à partir de la fin des années 1990 que ce sport connaît une grande popularité et une exposition médiatique, notamment grâce à son introduction au programme des Jeux olympiques, d’abord comme sport de démonstration en 1992 à Barcelone puis comme sport olympique à part entière en 1996 à Atlanta.
Après avoir assuré la qualification aux JO, la Fédération égyptienne a mis en place un programme de préparation qui a commencé au début du mois de juin. « L’équipe doit organiser deux camps fermés au club Al-Seid en juin et en juillet. Ensuite, elle effectuera un camp en Espagne, et l’autre au Brésil, une semaine avant les JO », dit Moawad.
A Rio, il est certain que les chances de l’équipe ne seront pas très grandes étant donné la forte concurrence des meilleures nations du monde. Les trois premières places sont monopolisées par les grands pays de la discipline tels que les Etats-Unis, le Brésil et l’Allemagne. « Notre équipe est encore très jeune. Elle n’a pas encore acquis l’expérience nécessaire. Il faudra quelque temps pour que les volleyeuses arrivent à leur maturité. Sans oublier qu’il s’agit de leur première participation internationale. Cette équipe dispute donc cette édition pour acquérir de l’expérience et non pour décrocher des médailles », conclut Moawad.
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