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Les ambitions mesurées du tir à l’arc

Mirande Youssef, Mardi, 07 juin 2016

A l'approche des JO de Rio, l'Hebdo passe en revue, dans une série d’articles, les différentes disciplines qui prendront part à cet événement. Le tir à l’arc a peu de chance de remporter une médaille. Et les tireurs égyptiens veulent surtout gagner de l’expérience.

Les ambitions mesurées du tir à l’arc
Le tir à l'arc ira à Rio pour acquérir de l'expérience.

Deux tireurs à l’arc, un homme et une dame, représente­ront l’Egypte au rendez-vous brésilien à Rio. Il s’agit d’Ahmad Al-Nemr, qui a assuré sa qualification en rem­portant une médaille d’or aux Championnats d’Afrique en Namibie en février 2016 dans l’épreuve des 70 m, et Rim Mansour, qui a validé sa quali­fication en décrochant l’or à l’épreuve des 50 m aux mêmes championnats. « Les tireurs à l’arc ont réalisé une très bonne performance lors de ces cham­pionnats. Ils ont devancé les grandes nations africaines de la discipline, à savoir l’Afrique du Sud, la Namibie et la Tunisie », assure Ahmad Rouchdi, direc­teur exécutif de la sélection. Selon lui, cette performance est le résultat d’une bonne prépara­tion sous la houlette d’un nou­veau directeur technique, l’Ukrainien Victor Galaziuk, qui a été désigné en 2015 pour réali­ser deux buts : préparer la sélec­tion à deux événements majeurs : les Championnats d’Afrique qualificatifs et les JO de Rio.

Selon le système de qualifica­tion, le tireur à l’arc doit rem­porter la médaille d’or de son épreuve et réaliser le score mini­mum fixé par la Fédération internationale de tir à l’arc, qui est de 630 points pour les hommes et 600 pour les dames. En fait, la Fédération internatio­nale avait changé le système de qualification pour les JO en juin 2011. Avant cette date, l’athlète pouvait se qualifier en rempor­tant la première place. Alors que le nouveau système exige deux conditions pour la qualification : remporter la première ou la deu­xième place, et réaliser le score minimum fixé par la fédération. Il faut savoir qu’il s’agit de la troisième participation de l’Egypte aux Jeux olympiques. Elle s’est qualifiée aux JO de Pékin 2008 et à ceux de Londres 2012. Mais elle n’a remporté aucune médaille. Le seul exploit a été réalisé par la sélection junior qui a remporté une médaille d’or aux premiers JO des jeunes à Singapour en 2010 grâce à Ibrahim Sabri. En fait, le tir à l’arc a été négligé pendant de longues années. Ce n’est qu’en 2012, lorsque Ahmad Rouchdi a été nommé nouveau directeur de la fédération, que les choses ont changé. Il a pris plusieurs mesures pour faire progresser cette discipline. « J’ai commencé par nommer un nouveau directeur coréen, Moun Bekon, qui a commencé à préparer la sélection pour Rio. Il a amélioré la qualité et le système d’entraînement en tra­vaillant sur les techniques importantes du jeu, à savoir la stabilité et la vitesse », explique Rouchdi. Celui-ci a commencé aussi à accorder une importance particulière à la réhabilitation psychologique des tireurs à l’arc en désignant un psychiatre pour la sélection en vue d’améliorer la technique de concentration, de stabilité et de réflexion. « Le tir à l’arc est un sport de préci­sion dans lequel les tireurs ten­tent d’envoyer leurs flèches le plus au centre d’une cible avec leurs arcs, à différentes dis­tances, à savoir 30, 50, 70 et 90 mètres. C’est donc une disci­pline qui exige une très grande stabilité et une concentration extrême en plus de la force phy­sique », assure Moustapha Saafan, directeur administratif des sélections.

Ainsi, la sélection a commen­cé à réaliser quelques exploits. Le dernier et le plus important était en 2015, lors de la troisième étape de la Coupe du monde en Pologne. Rim Mansour s’est classée 9e en gagnant contre la Hollandaise Inge Van Caspel, 14e mondiale. Quant aux chances de la sélection à Rio, l’encadrement technique recon­naît que les tireurs à l’arc égyp­tiens n’ont pas de grande oppor­tunité pour décrocher un podium. « Mais il suffit pour la sélection de participer à ce genre de compétitions pour acquérir de l’expérience », ajoute-t-il.

Après avoir assuré la qualifi­cation olympique, la fédération a commencé à réfléchir aux prochaines étapes. « Notre programme comporte la parti­cipation à quatre tournois internationaux, deux stages d’entraînement, un en Egypte et l’autre à l’étranger. Et un autre stage de préparation finale 20 jours avant les JO », conclut Rouchdi.

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