Lundi, 07 octobre 2024
Al-Ahram Hebdo > Sports >

Le judo égyptien prêt pour Rio

Doaa Badr, Mardi, 31 mai 2016

A l’approche des JO de Rio, l’Hebdo passe en revue, dans une série d’articles, les différentes disciplines qui prendront part à cet événement. Le judo, l’une des disciplines phare de l’Egypte, est parmi les favoris pour une médaille olympique, malgré un certain recul ces dernières années.

Le judo égyptien prêt pour Rio
Abdel-Al et ses coéquipiers rêvent d'une médaille olympique. (Photo : www.ijf. net)

Cinq judokas égyptiens ont confirmé leur qualification olympique avant même l’annonce officielle de la Fédération internationale de judo le 29 mai. Ces judokas sont Ahmad Abdel-Rahman (-60 kg), Mohamad Mohieddine (-73 kg), Mohamad Abdel-Al (-81 kg), Ramadan Darwich (-100 kg) et Islam Al-Chahabi (+100 kg).

En fait, depuis deux Olympiades, un système de classement a été mis en place selon lequel les athlètes collectent des points à travers leur classement mondial. Il s’agit d’un classement par points collectés à travers les championnats officiels organisés par la Fédération internationale de judo. La qualification est nominative : un athlète maximum par catégorie de poids pour chaque pays. Pour les dames, il faut être placée parmi les 14 premières athlètes au classement mondial olympique. Quant aux hommes, il faut être placé parmi les 22 premiers athlètes au classement mondial olympique. Au cas où il n’y aurait aucun athlète sélectionné directement dans une catégorie de poids, un athlète maximum par Comité National Olympique (CNO), homme ou femme, pourrait être qualifié par le biais de la qualification continentale.

Ainsi, les 5 Egyptiens ont validé leur ticket olympique pour Rio de Janeiro 2016, en se classant dans le top 22 au classement mondial olympique. « La qualification olympique n’était pas facile vu qu’elle se fait à travers le classement mondial. C’était un très long trajet plein de compétitions de très haut niveau et où la concurrence était féroce », souligne, Haissam Al-Husseini, directeur technique de la sélection nationale.

Les deux dernières saisons ont été chargées de compétitions pour les judokas égyptiens qui ont disputé un grand nombre de tournois internationaux afin de récolter un bon nombre de points dans le but d’améliorer leur classement mondial. Cette saison, les judokas égyptiens ont disputé plusieurs tournois dont le Grand Schelem de Paris, l’Open d’Europe, le Grand Prix de Düsseldorf, les Championnats d’Afrique, le Grand Schelem de Baku (Azerbaïdjan), le Grand Prix d’Almaty (Kazakhstan) et le Master. Cela, sans compter de nombreux stages de préparation dont un dernier au Japon. Lors de l’Open d’Europe, les Egyptiens avaient réalisé une excellente performance en raflant une médaille d’argent et deux de bronze par le biais de Mohamad Abdel-Mawgoud, Mohamad Mohieddine et Islam Al-Chahabi. Toutefois, les Championnats d’Afrique de Tunisie en avril dernier étaient les plus importants de la saison. Lors de ce rendez-vous africain qui a regroupé 33 pays, la sélection nationale hommes s’est distinguée en se classant 1re et en décrochant 4 médailles d’or par le biais de Ramadan Darwich (-100 kg), Mohamad Ali Abdel-Al (81 kg), Mohamad Mohieddine (-73 kg) et Ahmad Abdel-Rahman (60 kg). Et deux médailles d’argent grâce à Ali Hazem (81 kg) et Mohamad Abdel-Mawgoud (66 kg). Quant à la médaille de bronze, elle a été décrochée par Ahmad Wahid (+100 kg). Ainsi, les Egyptiens ont pu engranger un bon nombre de points à travers ces championnats. « La médaille d’or vaut 400 points au classement mondial. Voilà pourquoi, les médailles africaines étaient très précieuses pour nous pour assurer la qualification olympique », dit Al-Husseini.

Oscillation

Il faut savoir que le judo égyptien était parmi les disciplines phare de l’Egypte. Aux JO de Pékin 2008, la seule médaille olympique égyptienne a été décrochée par le judoka Hicham Mesbah. Cette discipline avait encore offert à l’Egypte de nombreuses médailles mondiales lors des Mondiaux de 2007, 2009 et 2010. Mais depuis la médaille de bronze obtenue par Islam Al-Chahabi aux Mondiaux 2010, le judo égyptien a été témoin d’une forte régression. Ce recul a commencé en 2011 à la suite de la révolution qui a causé l’arrêt de plusieurs stages et tournois, sans compter aussi les conflits internes au sein de la Fédération. Une situation qui a affecté en profondeur le niveau de la sélection.

En fait, cette mauvaise posture était très claire aux JO de Londres 2012 durant lesquels les trois judokas les plus favoris pour une médaille, à savoir Ramadan Darwich, Islam Al-Chahabi et Hicham Mesbah ont été éliminés dès les premiers tours. Cependant, la situation a commencé à s’améliorer en 2013, avec la nomination d’un nouveau conseil d’administration à la Fédération égyptienne présidée par Sameh Moubacher. De plus, le grand intérêt accordé par le ministère de la Jeunesse et du Sport a joué un grand rôle dans le retour en force de cette discipline. « Le ministre de la Jeunesse et du Sport nous soutient totalement. Il fait de son mieux pour combler tous nos besoins afin de réaliser notre but », confie Ramadan Darwich.

Après avoir assuré la qualification olympique, la sélection va entamer une période de préparation intensive pour cet événement majeur. Actuellement, la sélection se trouve en stage au Caire. Les judokas doivent effectuer un long camp en Espagne durant le mois du Ramadan. Ensuite, ils devront participer au Grand Schelem de Tyumen qui aura lieu le 16 juillet en Russie. Enfin, les Pharaons devront effectuer un dernier stage de préparation avant les JO mais l’endroit n’est pas encore fixé. « Durant les deux dernières années, nous avons bénéficié d’une meilleure préparation. Mon niveau s’est nettement amélioré grâce à ce grand nombre de tournois internationaux d’un très haut niveau. C’est exactement ce dont on avait besoin », déclare Mohamad Mohieddine qui rêve avec ses coéquipiers de décrocher un podium. « Rien n’est impossible, nous avons bien préparé les JO et nous serons à la hauteur de la compétition à Rio », conclut-il.

Lien court:

 

En Kiosque
Abonnez-vous
Journal papier / édition numérique