La gymnastique égyptienne prendra part à Rio avec une seule gymnaste.
Une seule athlète a validé son billet pour les JO de Rio 2016 : la gymnaste Sherine ElZeiny, dans l’épreuve de la gymnastique artistique. Toutefois, l’Egypte sera absente des deux autres épreuves, à savoir la gymnastique rythmique et le trampoline.
ElZeiny a composté son ticket olympique ce mois à la suite de la non-participation de l’Afrique du Sud aux JO de Rio. En fait, deux tickets olympiques sont réservés au contient africain. L’Algérie a raflé le premier à travers les Championnats du monde d’Ecosse en 2015. Quant au deuxième ticket, il a été décroché par l’Afrique du Sud. « L’Afrique du Sud a décidé de se retirer de cette édition des JO, car elle refuse que leur gymnaste prenne part aux JO à travers la qualification africaine. Sherine ElZeiny qui la suivait au score a donc été choisie », explique Alaa Hamed, président de la Fédération de gymnastique.
Mais la vraie déception de ces JO est l’absence du gymnaste Mohamad Al-Saharti qui souffre d’une grave blessure aux jambes depuis 2014. Il a repris son entraînement deux mois avant les Mondiaux d’Ecosse, qualificatifs aux JO de Rio. Voilà pourquoi il n’a pas pu récupérer vite son niveau. « L’absence d’Al-Saharti est une vraie perte pour la gymnastique égyptienne. Ce gymnaste avait de très bonnes performances au niveau africain et international. Il a participé aux JO de Londres 2012, lors desquels il s’est classé à la 12e place dans l’épreuve du cheval d’arçon, ce qui est une première dans l’histoire de la gymnastique égyptienne », ajoute Hamed. A noter que l’Egypte n’a jamais réalisé de bonnes performances aux Jeux olympiques dans cette discipline. A part dans les années 2000 avec les deux gymnastes Raouf Abdel-Kérim et Walid Saïd, qui ont remporté des médailles aux Mondiaux.
Le nombre restreint de gymnastes qualifiés pour Rio est le résultat de la mauvaise performance de la sélection lors des saisons 2014/2015. Cette régression est due à d’innombrables conflits au sein de la fédération. Cette situation a entraîné l’interruption des programmes d’entraînement et une instabilité qui s’est répercutée négativement sur les athlètes. Mais le pire reste la confusion dans le choix des présidents de la fédération. La tension au sein de la fédération a atteint son apogée en 2014 lors de l’élection de la nouvelle présidente Lamiaa Saqr. Après l’élection de cette dernière, la fédération a été scindée en deux, avec d’une part le groupe ayant élu Lamiaa Saqr, et l’autre qui a choisi son concurrent Wagdi Aboul-Maati. « Toutes ces années de confusion et de conflits ont perturbé les programmes d’entraînement des athlètes, car le Comité olympique, face à ces conflits, a refusé de financer les stages que doit effecteur la sélection à l’étranger, ainsi que de nombreux autres tournois. Cette situation est très grave pour une discipline de haute technique comme la gymnastique, car elle exige un travail continu », assure Manal Al-Chalaqani, membre de la Fédération égyptienne de gymnastique. A noter que la gymnastique est une discipline qui exige un dur entraînement qui doit commencer dès l’âge de 3 ans. Chez les hommes, elle comprend 6 agrès, à savoir le sol, le cheval d’arçon, les anneaux, le saut, les barres parallèles et la barre fixe. Chez les dames, il s’agit de 4 agrès : le saut de cheval, les barres asymétriques, la poutre et le sol. Le gymnaste doit bien maîtriser l’ensemble des agrès qui exigent un fort équilibre et une grande souplesse. « Voilà pourquoi cette discipline a besoin de longues années de préparation et d’entraînement sans aucune perturbation pour créer un vrai champion », explique-t-elle.
L’état d’instabilité a pris fin en août 2015 avec l’élection de Alaa Hamed, le nouveau président, à l’unanimité. « J’ai été nommé trois mois seulement avant les Mondiaux d’Ecosse qualificatifs pour les JO de Rio. C’était le chaos total, car il n’y avait aucune commission technique chargée d’élaborer les programmes d’entraînement et de formation des athlètes », explique Alaa. Et de poursuivre : « Ma première décision était la création des commissions techniques et la nomination des experts chargés de mettre en oeuvre un plan de travail qui s’étend jusqu’en 2020. Je travaille sur la création des sélections juniors solides capables de prendre la relève et réaliser de bons résultats aux JO 2020 ».
A cette édition des JO, les chances de l’Egypte de réaliser une bonne performance sont donc très minimes. Pourtant, la fédération compte beaucoup sur Sherine ElZeiny pour un bon classement.
La gymnaste s’entraîne aux Pays- Bas sous la houlette d’un entraîneur hollandais. « Sherine ElZeiny suit un programme de préparation supervisé par la fédération. Elle a la chance de s’entraîner avec la sélection hollandaise et de participer avec elle aux Championnats de Hollande et à d’autres tournois en Europe consacrés aux athlètes qualifiés à Rio », conclut Alaa Hamed.
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