Al-Ahram Hebdo : Vous êtes les premiers pongistes égyptiens et africains à atteindre respectivement la 29e et la 96e places mondiales. Quel est votre sentiment ?
Omar Assar : Au début de la saison, mon classement mondial était 29e. Le fait d’être le premier Egyptien, Arabe ou Africain à réaliser un tel classement me comble de joie et de fierté. Mais il faut savoir que cela n’est pas le fruit du hasard. J’ai dû travailler dur et faire des concessions pour atteindre ce meilleur niveau. En fait, mon évolution dans de nombreux clubs européens est à l’origine de ma bonne performance. Actuellement, je joue avec le club français de Marseille. Durant le mois d’avril, j’ai disputé un grand nombre de matchs avec mon club sans trêve entre les matchs. En plus, j’ai disputé la finale du Championnat d’Egypte en accord avec mon ancien club Ahli.
Dina Meshref : Je suis très heureuse d’être la première Egyptienne à intégrer le top 100 au classement mondial. Je récolte les fruits de mon effort. Cette progression est due au grand nombre de matchs disputés durant les deux dernières saisons. Auparavant, ce n’était pas possible de participer à autant de compétitions de haut niveau. Mon niveau a nettement progressé depuis mon exploit aux Jeux Africains (JA), lorsque j’ai raflé pour la première fois de l’histoire d’Egypte une médaille d’or.
— Le tennis de table égyptien a réalisé une prouesse durant les deux dernières saisons. Comment expliquez-vous cela ?
— Oui, c’est vrai. Cela est dû à la méthode scientifique appliquée pour la première fois en Egypte et grâce à la bonne compréhension du tennis de table de la part du président de la Fédération égyptienne. En tant qu’ancien joueur et champion, il comprend bien nos besoins. Depuis des années, je jouis d’un statut professionnel qui m’a beaucoup aidé à améliorer mon niveau. J’ai évolué dans le club français de Marseille, mais je réside en Allemagne à Saar Brucken, une ville à la frontière entre l’Allemagne et la France. Je m’entraîne dans l’un des meilleurs centres de tennis de table en Europe sous la houlette d’un entraîneur chinois privé, Tian Zichao, et un cadre technique de très haut niveau. Je dispute les Championnats de France avec mon club Marseille. Toutefois, je ne suis pas content de mon niveau. Je crois que je peux mieux réaliser. Je me donne à 100 % à l’entraînement, et je m’entraîne comme les champions du monde. Je les bats facilement durant l’entraînement, mais lors des compétitions, mon niveau connaît un recul. Cela me désespère, mais je travaille pour en surpasser. Récemment, j’ai pu battre le pongiste britannique, Paul Drinklam, médaillé de bronze aux derniers Mondiaux, lors d’un match au Championnat de France, ce qui prouve que je suis sur la bonne voie.
— C’est vrai, le tennis de table égyptien est actuellement dans sa meilleure condition. Depuis quelques années, le tennis de table égyptien a entamé une nouvelle ère. Pour la première fois, nous avons commencé à effectuer de longs stages de préparation à l’étranger, en Europe et à l’Est de l’Asie. On a acquis une grande expérience et un haut niveau en s’affrontant contre les meilleurs pongistes au monde. Ainsi, j’ai commencé à réaliser de bonnes performances en se battant contre les pongistes de l’Est de l’Asie, ce qui était impossible au passé. En avril dernier, j’ai pu battre une pongiste de Singapour de très haut niveau. On a le droit de rêver de monter sur le podium à côté des grandes nations de la discipline.
— Quel est votre programme de préparation pour les JO ?
— J’ai élaboré un programme de préparation intensif avec mon entraîneur chinois. Après le Championnat de France, j’effectuerai un camp en Chine à partir du 22 mai, durant lequel je dois disputer quelques matchs amicaux. Puis, mon entraîneur a réussi, grâce à ses bonnes relations, à m’offrir un camp avec la sélection chinoise pour une semaine à Pékin. Ce camp revêt une grande importance, car j’aurai la chance de m’entraîner avec les meilleurs pongistes du monde. Le 15 juin, je participerai au Tour mondial du Japon, puis le Tour mondial de Corée du Sud qui aura lieu le 22 juin. Ensuite, je rentrerai à Pékin pour un stage de 10 jours. Enfin, j’effectuerai un dernier stage en Allemagne jusqu’aux Jeux olympiques de Rio. Je préfère y aller quelques jours avant pour bien me concentrer et bénéficier d’une meilleure préparation jusqu’à la dernière minute.
— Je dois disputer des matchs du Championnat turc, puisque j’évolue dans un club turc. Fin mai, je vais effectuer un stage de préparation avec la sélection nationale en Chine, durant lequel nous devrons disputer des matchs au Championnat chinois B qui est d’un très haut niveau. Puis, nous effectuerons un camp dans un club chinois pendant un mois. Je rentrerai ensuite en Egypte avant d’effectuer un dernier camp en Europe et revenir en Egypte à nouveau. Le 30 juillet nous irons au Brésil.
— Quels sont vos objectifs à Rio ?
— Il faut savoir qu’il s’agit pour moi de ma deuxième participation aux Jeux olympiques. A 19 ans, j’ai participé aux JO de Londres 2012 et j’ai atteint les 16es de finale. Mon objectif à Rio est d’être à la hauteur de la compétition et de récolter les fruits de mon travail. Je ferai de mon mieux pour maintenir ma concentration durant les matchs. Si je réussis, je pourrai réaliser un exploit, car mon niveau est très proche des meilleurs pongistes du monde.
— Aux JO de Londres, je me suis classée à la 48e place. Aujourd’hui, mon niveau a nettement progressé, j’ai acquis beaucoup d’expérience et de confiance. A Rio, je vise à être parmi les 16 premières, mais j’espère que le tirage au sort sera favorable.
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