La lutte égyptienne aspire à rééditer les exploits du passé à Rio.
10 lutteurs seront sur le tapis à Rio après avoir décroché leur ticket pour le rendez-vous brésilien de Rio 2016. Il s’agit de 8 hommes et 2 dames : 6 en lutte gréco-romaine, 2 en lutte libre et 2 en lutte féminine. Les lutteurs sont Haïssam Mahmoud (59 kg, gréco-romaine), Adham Saleh (66 kg, gréco-romaine), Mahmoud Rachad (75 kg, gréco-romaine), Ahmad Osman (85 kg, gréco-romaine), Hamdi Saïd (96 kg, gréco-romaine), Abdel-Latif Mahmoud (130 kg, gréco-romaine), Mohamad Zaghloul (86 kg, lutte libre), Diaeddine Gouda (125 kg, lutte libre). Quant à la lutte féminine, elle est représentée par Inès Khorched (69 kg) et Samar Amer (75 kg).
Les lutteurs ont composté leur billet olympique à travers le Tournoi de qualification africain qui s’est achevé le 3 avril dernier en Algérie.
Pour cette édition des JO, l’Egypte a qualifié un nombre inférieur de lutteurs à celui de la précédente édition où l’Egypte était représentée par 13 lutteurs. « Lors de l’édition de Rio, 11 lutteurs devaient représenter l’Egypte, mais l’un d’eux a été exclu après un test antidopage. Pourtant, ce nombre reste record par rapport aux JO de 2008 où l’Egypte était représentée par 7 lutteurs », explique Hossam Abdel-Latif, superviseur général de la sélection.
Toutefois, la sélection nationale, qui prendra part aux JO de Rio, affronte un vrai défi, surtout avec l’absence de Karam Gaber, champion olympique en 2004, et vice-champion olympique en 2012. Ce champion ne se produira pas lors de cette édition des JO, car il a été suspendu deux ans en août 2015 pour violation des règles antidopage. L’absence de ce champion est une vraie perte pour l’Egypte, car il était favori pour une troisième médaille olympique.
De plus, la plupart des médailles olympiques proviennent de cette discipline la plus primée d’Egypte qui jouit d’une grande popularité. Ajoutons aussi que parmi les 23 médailles olympiques obtenues par l’Egypte tout au long de son histoire, 7 ont été obtenues en lutte. La première médaille d’or a été remportée par le lutteur Ibrahim Moustapha aux JO d’Amsterdam en 1928. En 1948, aux JO de Londres, la lutte égyptienne a réalisé une prouesse en remportant 2 médailles, une d’argent par Ali Mahmoud Hassan, et la deuxième de bronze par Ibrahim Orabi. En 1952 aux JO de Helsinki, une médaille de bronze a été remportée par Abdel-Rached. Aux JO de Rome en 1960, Osman Sayed a remporté une médaille d’argent. L’Egypte a dû attendre 40 ans pour arracher une médaille avec Karam Gaber qui est devenu la vedette égyptienne puisqu’il a offert à l’Egypte deux médailles olympiques.
L’encadrement technique garde toutefois beaucoup d’espoir dans sa sélection capable de prendre la relève. « On ne peut pas nier que l’absence de Karam Gaber affectera la performance égyptienne. Mais on ne peut pas s’arrêter là. On doit poursuivre notre travail pour créer d’autres stars. Je suis sûr que la sélection comporte des lutteurs très talentueux qui rééditeront l’exploit de Karam Gaber », explique Mahmoud Fathallah, directeur technique de la sélection. Pour réaliser cet objectif, la nouvelle fédération sous la présidence de Hassan Haddad a mis au point un plan échelonné sur quatre ans afin de promouvoir de nouvelles vedettes. Depuis, la fédération a fourni aux lutteurs des saisons riches en compétitions et des programmes intensifs de stages à l’étranger et en Egypte. « L’objectif de ce plan est d’aider les lutteurs à acquérir de l’expérience. Car en lutte, c’est l’expérience qui fait la différence », ajoute Fathallah. Il donne l’exemple de plusieurs stars, comme Ahmad Osman, qui a remporté le titre africain 6 années successives. En 2014, il s’est classé 5e aux Mondiaux de Hongrie. Il s’est classé 1er aux Jeux africains en 2015 et a réalisé d’excellentes saisons en 2014/2015. « Osman est le favori pour une médaille olympique ou un bon classement. Ses records lui permettent de jouer pour une médaille. En fait, les trois premières places sont souvent réservées aux grands pays de la discipline tels que la Chine, les Etats-Unis et la Russie », explique-t-il.
Pour être au top de sa forme, la sélection a commencé son regroupement une semaine après la qualification par un camp fermé à Alexandrie qui durera un mois. « Dès le mois de juin, la sélection effectuera deux stages à l’étranger, le premier en Bulgarie, et le deuxième en Pologne. Pour la concentration finale, la sélection sera dans un camp à Rio deux semaines avant les JO », conclut Fathallah.
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