AL-AHRAM HEBDO : En 3 ans, vous avez réussi à améliorer votre classement mondial pour atteindre la 29e place. Comment évaluez-vous cette performance ?
Omar Assar : C’est pour moi un vrai exploit car je suis le premier Egyptien, que ce soit au niveau africain ou arabe, à atteindre ce classement mondial. En octobre 2014, j’étais classé n° 56. En 4 mois seulement, j’ai amélioré mon classement, pour passer à la 43e place. Et en janvier 2016, j’occupe la 29e. Je ne peux pas nier que mon évolution dans plusieurs clubs étrangers m’a beaucoup aidé à atteindre ce classement.
— Parlez-nous de cette évolution ...
— Elle a commencé quand j’avais 15 ans, et précisément en 2006, quand j’étais dans la sélection juniors. Grâce à mes bons résultats, j’ai reçu une offre de la Fédération internationale de tennis de table de passer 3 mois dans le club suédois Falkenberg, l’un des clubs prestigieux en tennis de table. J’étais le pongiste le plus jeune, avec des pongistes très talentueux. J’ai participé avec ce club à la Ligue suédoise pendant laquelle j’ai disputé un bon nombre de matchs. A l’issue de cette saison-là, le club a été sacré champion de la Ligue. Le président du club a voulu me récompenser en me permettant d’intégrer le club pour toute la saison.
— A la suite de cette bonne performance, quelle a été la suite de votre parcours ?
— J’ai quitté le club suédois pour rejoindre le club Copenhagen au Danemark. Avant de signer le contrat, j’ai exigé mon entraînement avec la sélection nationale danoise. Grâce à mes bonnes performances, j’ai reçu en 2010 une autre offre du club suédois Halmstad, qui est le champion de la Ligue suédoise. L’entraîneur de ce club était un ancien champion du monde. Une autre occasion pour moi d’évoluer parmi les plus grands pongistes. Pendant mon contrat avec Halmstad, le club a pu remporter la Ligue suédoise 2 fois de suite. En 2014, le club français Marseille m’a donné l’occasion de jouer avec lui. Je me suis mis d’accord avec les responsables du club pour rester en Suède et m’entraîner avec la sélection suédoise tout en disputant des matchs avec Marseille.
— Vous avez passé 2 ans avec le club français Marseille. Pouvezvous nous parler de vos principaux exploits ?
— Marseille est l’un des clubs prestigieux en tennis de table. C’est un adversaire de taille dans la Ligue européenne. J’ai participé aux étapes de ce tournoi, et le club a pu atteindre, pour la première fois de son histoire, le stade des quarts de finale. En fait, je suis le premier Egyptien à disputer ce tournoi. J’espère parvenir aux finales dans les prochaines étapes de cette Ligue et réaliser de bons exploits avant la fin de mon contrat en mai 2016. A vrai dire, les matchs que j’ai disputés avec le club français ont contribué non seulement à améliorer mon niveau, mais aussi à atteindre ce bon classement mondial.
— Quels sont vos projet après la fin de votre contrat ?
— J’ai reçu une offre du club espagnol Barcelone avec un salaire plus élevé. En même temps, Marseille veut renouveler mon contrat. En réalité, je n’ai pas encore pris de décision.
— Le tennis de table est un sport qui ne réalisait pas de bonnes performances pour l’Egypte dans le passé. Comment évaluez-vous l’état de la discipline à ce jour ? — Je crois qu’elle est en nette progression. Il est vrai qu’elle était en régression ces 20 dernières années. Ce n’est qu’au début des années 2000 que la situation a commencé à changer à la suite du changement du directeur de la Fédération, et par la suite, le changement de l’encadrement technique. En 2006, la Fédération a commencé à former une équipe juniors pour l’engager sur la voie du professionnalisme. Je faisais partie de cette génération qui a reçu tout l’intérêt de la Fédération. Maintenant, elle récolte les fruits de son travail. On peut citer l’exploit qu’a réalisé le pongiste Sayed Lachine, qui a pu atteindre le stade des 8es de finale aux JO de Londres 2012. En 2014, la sélection a remporté la médaille de bronze aux Championnats du monde des équipes en Chine. En janvier 2015, la sélection a été sacrée championne d’Afrique en terminant 1re aux dépens de la sélection nigériane, meilleure sélection d’Afrique, et qui a dominé le podium pendant des années.
— Comment vous préparezvous pour les JO de Rio de Janeiro 2016 ?
— Je ne participe pas aux JO de Rio de Janeiro juste pour y participer. Mon regard est fixé sur une médaille olympique. Pour ce faire, j’essaie d’améliorer mon niveau et ma technique de jeu jour après jour. Actuellement, je m’entraîne avec 3 entraîneurs suédois : un entraîneur technique, un physique et un psychologue pour améliorer ma technique de concentration.
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