Mansourou Aremou, président de la Confédération africaine de handball.
Al-Ahram Hebdo : Comment évaluez-vous l’organisation égyptienne de la Coupe d’Afrique des Nations (CAN) 2016 ?
Mansourou Aremou : Je remercie l’Egypte pour la bonne organisation de la CAN 2016, surtout Khaled Hamouda, président de la Fédération égyptienne de handball, pour les efforts consentis pour la réussite de cette édition et pour son accueil chaleureux de toutes les délégations africaines. En fait, dès notre arrivée en Egypte, nous avons constaté que cette édition serait la meilleure de toutes, surtout après la cérémonie d’ouverture mythique qui a impressionné tout le monde. Mais cela n’était pas une surprise pour moi, car l’Egypte excelle dans l’organisation des grands événements. Nous étions tous confiants en la capacité de l’Egypte à organiser une telle compétition. Je suis très content de tout ce qui a été mis en place pour permettre aux délégations de passer un agréable séjour et aux joueurs de faire les plus beaux matchs dans une salle totalement rénovée. Je crois que c’est grâce au parrainage de cet événement par le chef de l’Etat que tous les secteurs se sont impliqués dans les préparatifs.
— Que pensez-vous de la concurrence à la CAN et de la victoire de l’Egypte ?
— On a prévu une finale entre l’Egypte et la Tunisie, qui sont actuellement les meilleures équipes africaines. Il est à noter que durant toutes les éditions de la CAN, le titre a été décroché par le trio de l’Afrique du Nord : l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie. Ce n’est pas une surprise pour nous de voir l’Egypte remporter le titre africain à domicile et au milieu des fans qui n’ont pas eu de cesse d’encourager leur équipe avec passion. Ainsi, l’Egypte récolte son 6e titre africain et participera pour la 6e fois aux Jeux Olympiques (JO) de Rio de Janeiro 2016. Mais les 2 finalistes ont assuré leur qualification pour la Coupe du monde 2017 qui aura lieu à Paris. Pour le match de classement pour la 3e place, je n’étais pas surpris par la victoire de l’Angola face à l’Algérie. Avant le début de la compétition, j’ai déclaré que la concurrence serait ouverte à tous et qu’une équipe comme l’Angola, qui s’améliore petit à petit, aurait son mot à dire. Et les Angolais ont dit leur mot en décrochant le 3e ticket pour la Coupe du monde 2017 à Paris.
— Quelle est votre évaluation du niveau du handball africain ?
— A part le trio d’Afrique du Nord (l’Egypte, la Tunisie et l’Algérie) avec l’Angola, les autres équipes ne sont pas du même niveau. Mais la marge rétrécit petit à petit. Je crois que le handball africain a fait des progrès. L’environnement n’est pas favorable pour que le handball africain s’affirme, mais je pense que cela est une question de temps. Actuellement, beaucoup de joueurs africains évoluent à l’étranger, en Europe notamment. Mais l’Egypte fait partie des rares pays qui conservent leurs joueurs à domicile, contrairement à l’Algérie et à la Tunisie. Nous espérons pouvoir conserver notre place mondiale.
— Comment travaillez-vous pour améliorer le niveau du handball africain ?
— En améliorant les capacités des différents pays. Il faut avoir de bons dirigeants, de bons entraîneurs et de bons arbitres. Il faut aussi de bons partenaires. Donc, il faut améliorer les capacités d’intervention de tous ces secteurs. C’est ce que nous faisons depuis quelque temps.
— L’Egypte organisera la Coupe du monde seniors en 2021. Comment l’Afrique pourra-t-elle bénéficier de l’organisation de cet événement sur le continent ?
— C’est un grand plaisir pour nous tous d’abriter une Coupe du monde seniors en Afrique. Je souhaite qu’on continue sur cette lancée. Je travaille main dans la main avec Khaled Hamouda, président de la Fédération égyptienne, qui m’a avoué que ce n’est pas l’Egypte qui a décroché l’organisation de la Coupe du monde, mais c’est l’Afrique qui a gagné. Nous travaillons ensemble pour garantir le succès de cet événement grandiose et prouver que l’Afrique est aussi capable d’organiser une Coupe du monde seniors.
Mon seul souci est que d’ici 2021 beaucoup de choses pourront changer. Je crains surtout le changement au niveau du conseil d’administration de la Fédération égyptienne de handball. Si la Coupe du monde était prévue pour cette année, j’aurais pu aller dormir tranquillement, car j’ai confiance en l’actuelle Fédération égyptienne présidée par Khaled Hamouda. Durant son mandat, il a fait un très bon travail. J’espère que la motivation actuelle continuera pour faire de la Coupe du monde 2021 un événement inédit. Il faut savoir que la bonne organisation égyptienne pour la CAN 2016 a transmis un message de confiance à tous : l’Egypte est capable d’organiser la Coupe du monde 2021.
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